Gros manseng : vedette du Classic de Tariquet

Après avoir fêté les 40 ans du Classic de Tariquet l’an dernier, la famille Grassa annonce cette année une évolution, presqu’une révolution pour la cuvée emblématique du domaine.

A l’origine, le Classic de Tariquet était un 100% ugni blanc pour permettre au vignoble d’Armagnac de nouveaux débouchés au début des années 80. Le cépage gersois avait ensuite été associé à l’aromatique colombard, complétés depuis 2011, date du dernier grand changement, par du sauvignon et du gros manseng. Pour la millésime 2022, le gros manseng va donc volé la vedette à l’historique ugni blanc. « Nous avions prévu qu’il devienne majoritaire dans notre cuvée phare mais après deux années de gel et les épisodes de grêle, nous avons avancé le projet initiale pour compenser les pertes de volumes », commente Rémy Grassa à la tête du domaine.

Le nouveau millésime est donc composé de 32 % de gros manseng associé à 25% d’ugni blanc, 20 % de colombard, 15 % de sauvignon, 5 % de chardonnay et autre nouveauté, 3 % de chenin. Ce dernier était auparavant uniquement utilisé dans l’Entracte (en méthode Charmat) avec le chardonnay, ces deux cépages apportant davantage de complexité au Classic. « L’objectif est de premiumiser la cuvée sans qu’elle perde de la fraîcheur et du croquant, d’apporter plus de tension et de longueur en fin de bouche. Nous avions prévu de changer l’habillage mais cela a été difficile de synchroniser les évolutions en raison des difficultés d’approvisionnement en matières sèches ». La nouvelle bouteille ne sortira donc qu’en mai mais le Classic nouveau est d’ores et déjà disponible dans l’ancienne bouteille bordelaise.

Evolution de l’encépagement

Ce changement notable suit l’évolution du vignoble gascon où il a aussi détrôné l’ugni blanc ces dernières années. « Il ne s’agit pas de renier l’ugni blanc qui est la signature du domaine – nous distillons aussi 100 à 150 hectares pour l’armagnac, mais de travailler davantage le gros manseng, notamment en sec ». Il est pourtant fragile, sensible au stress hydrique, à la grillure et au mildiou en période de floraison mais ce cépage autochtone à maturation tardive s’adapte bien au climat local; ses peaux épaisses et ses grappes aérées se révèlent également de beaux atouts sans compter l’avantage de la polyvalence sec-moelleux. A Tariquet, il est produit à faibles rendements (plutôt entre 35 et 60 en sec et même moins en moelleux contre plus de 100 hl/ha en Côtes-de-Gascogne en général). Il a détrôné l’historique ugni blanc sur le podium de l’encépagement avec plus d’un tiers des surfaces contre 20 % pour l’ugni et 12 % pour le colombard.

Terre de Vins a goûté en avant-première le nouveau Classic (6,90 €)
Un bouquet de fleurs blanches (acacia, jasmin, chèvrefeuille, tilleul) sur une trame minérale, une note exotique d’ananas frais, une vivacité plus complexe et une finale salivante.

Cet article Gros manseng : vedette du Classic de Tariquet est apparu en premier sur Terre de Vins.

[Cognac] La quintessence du Louis XIII révélée à Venise

La série limitée Rare cask 42.1 a été présentée lors d’un dîner de gala dans la cité des Doges. Rémy Martin ne commercialisera que 775 carafes. Comptez plus de 50 000 euros la pièce.

C’est un nectar puisé à la bonde d’un seul tierçon (un fût charentais de 560 litres), dont 120 privilégiés ont goûté une larme et apprécié les arômes, fin mars, à Venise… Cela se passait sous les voûtes de la Scuola di Santa Maria della Misericordia, un bâtiment du XIIIe, où la maison de cognac Rémy Martin dévoilait « l’expression inédite » du summum de sa gamme : le cognac Louis XIII série limitée Rare cask 42.1.

L’élixir est précieux. Seules 775 carafes seront commercialisées dans le monde à partir du mois de juin. A Londres, par exemple, le trésor ne sera disponible que chez Harrod’s, au prix de 47 000 livres sterling, soit plus de 53 000 euros.

Le flacon en impose : cristal noir de Baccarat, col orné d’or et de rhodium (le plus précieux des métaux au monde, plus cher que le platine). Notez que la carafe sera vendue en coffret, avec fusil de service (une pipette grande classe) et deux verres en cristal Pillet décorés de quadrilobes noirs (des figures géométriques de style gothique).

Référence au taux alcoométrique naturel

A contenant exceptionnel, contenu miraculeux : un « rare cask », dans le jargon des spiritueux, c’est un fût pas comme les autres dont les eaux-de-vie ont atteint leur apogée. Dans l’obscurité et le mystère des chais du Domaine du Grollet (Charente), on ne sait guère pourquoi. « Un miracle de la nature, dont on ne peut saisir la beauté éphémère que lors de la dégustation régulière et attentive des stocks », expliquait Pierrette Trichet, maître de chai de la maison en 2004. Cette année-là, la qualité d’un tierçon justifia une première série limitée : Louis XIII Rare cask 43.8. Le chiffre faisait référence au taux alcoométrique naturel du nectar, 43,8 %.

Une autre barrique choyée par les éléments fut identifiée en 2009 par Mme Trichet et son successeur Baptiste Loiseau. On y puisa le Rare cask 42.6.

Baptiste Loiseau ©Quentin Caffier pour Rémy Martin

“J’ai écouté mon instinct”

Aujourd’hui, la troisième série limitée va « chercher l’extraordinaire au gré de chemins de traverse », résume un communiqué du négociant. « Pour découvrir Rare cask 42.1, j’ai écouté mon instinct. J’ai privilégié l’émotion à la science. J’ai fait appel à mes souvenirs », explique Baptiste Loiseau.

A Venise, la dégustation vint clore un dîner de gala concocté par Chiara Pavan et Francesco Brutto, chefs du restaurant Venissa (un macaron et une étoile verte Michelin). Ils avaient cuisiné un risotto à l’ail noir, révèle une indiscrétion du magazine « Peak Singapour ».

Rémy Martin fait savoir que d’autres « expériences de dégustation exclusives » sont prévues à Paris, Zurich, Londres, Dubaï, Moscou, Miami, Las Vegas, Los Angeles, New York et Kuala Lumpur.

Cet article [Cognac] La quintessence du Louis XIII révélée à Venise est apparu en premier sur Terre de Vins.

[EXCLUSIF] Château La Pointe rachète Château Croque-Michotte

Le château La Pointe, propriété de 23 hectares à Pomerol appartenant au groupe d’assurance Generali, vient de faire l’acquisition du château Croque-Michotte, un vignoble de 13,5 hectares en Saint-Émilion Grand Cru.

Décidément, les transactions vont bon train ces jours-ci dans le vignoble bordelais. Quelques jours après l’extension du château Vieux Maillet qui a repris 3,7 hectares à La Fleur Gazin, c’est une autre propriété pomerolaise, le château La Pointe, qui s’aventure aujourd’hui sur l’appellation voisine, Saint-Émilion. Appartenant depuis 2007 à la branche française du groupe d’assurance Generali, le château La Pointe (23 hectares) se porte acquéreur du château Croque-Michotte, vignoble de 13,5 hectares en Saint-Émilion Grand Cru, auprès de la famille Carle qui en était jusqu’ici propriétaire.

Pierre Carle, qui assurait la gérance du domaine familial, garde des parts dans le capital mais c’est bel et bien l’équipe technique de La Pointe, menée par son directeur général Éric Monneret, qui va désormais assurer la conduite de Croque-Michotte « en s’appuyant sur l’expérience de Pierre Carle et des salariés déjà en place. Nous voulons mutualiser autant que possible le travail entre les deux propriétés », précise Éric Monneret qui souligne le beau potentiel de cette nouvelle acquisition située à la frontière de Saint-Émilion et Pomerol, géographiquement proche de quelques voisins renommés comme Cheval Blanc, L’Évangile, Gazin ou encore Grand Corbin Despagne. « Le terroir de graves et d’argiles est de très belle qualité, comme en attestent certains vieux millésimes de Croque-Michotte qui tiennent très bien la route », poursuit Éric. « Il y a un travail de fond à faire au vignoble pour l’optimiser, cela va nous prendre au moins dix ans mais nous avons la chance de nous appuyer sur un groupe qui respecte le temps long de la vigne. Cela va être passionnant de découvrir ces terroirs, de les sublimer et de remettre cette marque en valeur sur la place de Bordeaux ».

Les observateurs du vignoble bordelais qui avaient suivi, en 2012, les péripéties entourant le classement de Saint-Émilion se souviennent peut-être que Croque-Michotte figurait parmi les trois propriétés qui avaient été évincées de ce classement et s’était imposé comme l’un des fers de lance de la contestation de ce dernier devant la justice.

Cet article [EXCLUSIF] Château La Pointe rachète Château Croque-Michotte est apparu en premier sur Terre de Vins.

Le Château de Sours (re)voit les choses en grand

Acquis en 2015 par le milliardaire chinois Jack Ma, le château de Sours dévoile pleinement ses ambitions après quelques années de travail en coulisses. L’arrivée d’un nouveau directeur général et une remise à plat de toute la gamme des vins témoigne du dynamisme retrouvé de cette belle propriété de l’Entre-Deux-Mers.

Lorsqu’en 2015, l’homme d’affaires chinois Jack Ma, fondateur du groupe Alibaba, décide d’investir dans le Bordelais, certains s’imaginent que ce richissime entrepreneur entend acquérir un grand cru classé de belle renommée, alors que d’autres s’imaginent déjà que son incursion à Bordeaux sera une nouvelle aventure nébuleuse comme le vignoble girondin en a vu éclore un certain nombre en provenance de Chine ces quinze dernières années. Ce ne sera ni l’un ni l’autre : Jack Ma met la main sur une ancienne propriété de l’Entre-Deux-Mers, le château de Sours, dont l’histoire remonte au moins au XVème siècle et qui produit du vin depuis la fin du XVIIIème. Vaste domaine ayant appartenu, au fil de son histoire, à plusieurs notables bordelais et anglais, le château de Sours a connu un ralentissement de son activité au XXème siècle, suite à la crise du phylloxéra. Mais le potentiel est là, et c’est ce qui séduit Jack Ma : qualité des terroirs, cachet des bâtiments, opportunités œnotouristiques, le tout dans un magnifique environnement vallonné comme en possède ce beau territoire de l’Entre-Deux-Mers, il y a ici une vraie « belle endormie » qui ne demande qu’à être réveillée.

Des investissements très importants

De premiers investissements sont engagés, plutôt dans la discrétion, pour restaurer le château et restructurer le vignoble. Sur une superficie de 77 hectares (l’ensemble de la propriété en couvre 200), une douzaine vont être arrachés et une bonne partie d’entre eux replantés en adaptant au mieux le matériel végétal à la configuration des sols, le tout s’accompagnant d’une étude approfondie des terroirs afin de mieux « comprendre » ce lieu-mosaïque où de beaux calcaires (comme en atteste la présence de galeries souterraines qui n’ont rien à envier à celles de Saint-Émilion, de l’autre côté de la Dordogne) voisinent avec des zones plus argileuses, d’autres plus sableuses. Reste à établir une gamme de vins cohérente, et à le faire savoir. Tout cela prend du temps, et les démêlées de Jack Ma avec le régime chinois semblent placer quelque temps la propriété dans un état de latence.

Aujourd’hui, le château de Sours se réveille. Jack Ma, qui semble avoir laissé derrière lui sa période de purgatoire politique, n’a rien remisé de ses ambitions pour sa propriété bordelaise. L’année 2022 a donc été celle du passage à la vitesse supérieure avec l’inauguration de nouvelles installations techniques extrêmement pointues – cuvier « state of the art » aussi bien adapté à la production de rouge, de rosé et de blanc que d’effervescents, ces derniers occupant une place importante dans la stratégie du château ; chai d’élevage offrant une large palette de contenants, entre barriques, foudres et amphores ; réception vendange optimale avec chambre froide. On est face à des équipements que l’on trouve plutôt d’ordinaire chez les grands crus classés. Il en va de même des efforts colossaux qui ont été investis dans la restauration des infrastructures existantes et du parc, qui était le cœur de l’ancienne seigneurie de Montfaucon : tout ceci contribue à une offre d’hospitalité haut de gamme se doublant d’une grande attention apportée à la biodiversité, avec la présence de vaches écossaises, de chèvres, de poules, de canards, de ruches, et des centaines d’arbres plantés sur la propriété… Enfin, une certification bio devrait être entamée à partir de cette année.

Une nouvelle gamme de vins qui se met en place

Pour piloter tout cela, Jack Ma a fait appel, également depuis 2022, à un nouveau directeur général en la personne de Sébastien Jacquey. Ce Sancerrois d’origine, diplômé en œnologie à Dijon, a baroudé de la Loire à la Bourgogne et de la Corse au Canada, en passant par le Languedoc, avant de rejoindre cet ambitieux projet de Jack Ma. Sébastien, qui annonce que « le travail prioritaire désormais est de remettre le vin au premier plan », s’appuie sur l’expertise de la directrice technique Clarisse Naulet (en poste depuis 2012, à l’époque des anciens propriétaires), du consultant en stratégie Franck Breau et de l’équipe d’œnologues d’ŒnoTeam pour repenser la gamme des vins de la propriété. Celle-ci se structure autour de trois sous-ensembles distincts : une partie « entrée de gamme » avec des vins plutôt monocépages (un blanc, un rosé, deux rouges, un effervescent rosé) ; une partie « milieu de gamme » baptisée « Quarry » (« carrière » en anglais), qui se veut l’expression du plateau calcaire de la propriété, à travers un rouge, un blanc et une bulle ; enfin, une gamme parcellaire issue d’une sélection drastique des meilleurs lots, et qui est appelée à s’étoffer avec le temps.

Pour l’instant, cette gamme est en train de se mettre en place mais les premiers vins goûtés sont cohérents et prometteurs. Mention spéciale à la gamme « Quarry », fort bien positionnée en style comme en prix (13,95 € TTC) avec un blanc 2021 100% sauvignon dont un gros tiers a été vinifié en barrique, montrant un bon équilibre entre vivacité, aromatique de fleur blanche et de pêche jaune, léger beurré et bonne salinité ; et un rouge 2020 assemblage 90% merlot 10% petit verdot, sur une cerise explosive teintée d’épices et d’une touche d’encre, concentré sans excès, soutenu par une bonne trame tannique finement crayeuse. À suivre !

Cet article Le Château de Sours (re)voit les choses en grand est apparu en premier sur Terre de Vins.

5 conseils pour bien aborder la Grande Dégustation Primeurs

Le grand public a rendez-vous le jeudi 4 mai au Palais de la Bourse de Bordeaux pour la Grande Dégustation Primeurs organisée par Terre de vins et La Grande Cave : une occasion unique de se familiariser avec des vins du millésime 2022 en exclusivité. Mais il s’agit d’un exercice assez particulier. Afin de bien s’y préparer, suivez les conseils de Sylvie Tonnaire, rédactrice en chef de Terre de Vins.

La présentation des vins en primeurs est, chaque année au mois d’avril, un temps fort du vignoble bordelais durant lequel des professionnels du monde entier (journalistes et acheteurs) viennent goûter les vins de la vendange précédente, encore en cours d’élevage, pour en mesurer la qualité et en dresser les perspectives commerciales. Bien que les progrès techniques considérables qui ont été faits dans les propriétés rendent ces vins bien plus aimables aujourd’hui qu’ils ne l’étaient autrefois, la dégustation des primeurs demeure un moment délicat. À l’occasion de la Grande Dégustation Primeurs organisée par « Terre de Vins » en partenariat avec La Grande Cave, pour la deuxième année consécutive, le grand public pourra venir à la rencontre de nombreux châteaux bordelais qui leur feront goûter leur 2022 en exclusivité. Afin de bien appréhender cet exercice d’ordinaire réservé aux professionnels, Sylvie Tonnaire, rédactrice en chef de « Terre de Vins », vous donne ses 5 conseils :

1 – « Gardez bien conscience que le vin a seulement huit mois et qu’il ne sera livrable que dans deux ans »
« Pendant toute la période d’élevage qu’il leur reste à traverser, les vins vont s’assagir, en particulier les tannins qui sont encore en pleine jeunesse : ce sont des ‘tannins de boxeurs’ qu’il faut prendre comme tels, sans se laisser heurter. Ils nous donnent un indice important sur la structure du vin mais même malgré leur caractère très prépondérant, il ne faut pas qu’ils prennent l’ascendant sur tout le reste du vin ».

2 – « Faites confiance à votre première impression »
« On entend toujours beaucoup de choses avant de commencer les dégustations primeurs. Millésime du siècle ou millésime médiocre, quelquefois on a l’impression que tout a déjà été dit avant même d’avoir commencé à déguster, or il ne faut pas se laisser trop influencer. Faites abstraction des avis extérieurs, prenez un temps de recul et appréciez le vin pour ce qu’il est, pour ce qu’il vous inspire, pas en fonction d’une petite musique dominante ».

3 – « Organisez-vous un circuit de dégustation par terroirs »
« Même à l’intérieur d’une même appellation, il peut y avoir différents types de terroirs qui vont imprimer des profils différents aux vins. Pour comprendre réellement la façon dont un millésime va s’exprimer sur des lieux très distincts, il est donc recommandé de vous préparer un circuit de dégustation, avec une carte du vignoble bordelais ; pour pouvoir découper votre session, sans passer d’un vin sur terroir calcaire à un vin sur graves, puis à un vin sur argiles, ce qui pourrait susciter de la confusion ».

4 – « Déterminez votre recherche »
« Si vous venez à la Grande Dégustation, c’est certainement par curiosité et goût de la découverte, mais aussi pour orienter vos futurs achats primeurs. Alors posez-vous la question sur ce que vous recherchez exactement. De bonnes affaires ? Des vins à boire rapidement une fois sortis ? Plutôt des vins de garde à laisser en cave ? En fonction de vos attentes, vous orienterez différemment votre dégustation et vous n’aurez pas les mêmes attentes d’un vin à l’autre ».

5 – « Oubliez les réflexes habituels de la dégustation »
« Avec des vins en primeurs, les étapes habituelles de la dégustation (œil-nez-bouche) peuvent être biaisées. À l’œil les couleurs sont encore très intenses et d’une totale jeunesse. Au nez un vin peut être soit très marqué par le bois car au début de son élevage, ou au contraire encore totalement sur le fruit, ce qui ne présage pas de ce qu’il sera dans deux ans. De la même façon, la bouche peut être très marquée par les tanins, ou bien par les arômes primaires et ceux de la barrique. Prenez du recul. Ce qui nous intéresse est l’équilibre d’ensemble du vin, la façon dont il se tient, et pas une description académique ou une grande étude organoleptique. Encore une fois, un primeur est un nouveau-né qui est loin d’être abouti, donc modérez vos indicateurs et votre méthodologie classique, pour vous intéresser au ‘grand dessin’ global du vin ».

Rendez-vous le jeudi 4 mai 2023 au Palais de la Bourse de Bordeaux de 18h à 21h.
Une master class d’exception se tiendra de 18h30 à 19h30 avec le Château Haut-Brion.

Cet article 5 conseils pour bien aborder la Grande Dégustation Primeurs est apparu en premier sur Terre de Vins.

La bouteille à moins de 10 € : Vin Orange 2021

Parce que la qualité d’un vin ne dépend pas de son prix, nous vous présentons chaque semaine une cuvée à moins de 10 euros qui nous a particulièrement enthousiasmés. Sans oublier les quelques accords mets-vin qui l’accommoderont au mieux.

Cave de Tain (26)
Vin Orange
IGP Collines Rhodaniennes
9,95€

C’est quoi ?

On ne se lasse pas de vanter le travail de la Cave de Tain basée, comme son nom l’indique, dans la vallée du Rhône septentrionale, à Tain L’Hermitage. Elle fait partie sans conteste des toutes meilleures caves de l’Hexagone. Des crus Hermitage, Crozes-Hermitage, Saint-Joseph, Saint-Péray, Cornas aux bios et sans sulfites en passant par le reste de la gamme, les vins sont toujours de très grande qualité. Le coup de cœur est à l’endroit d’une originalité qui a le vent en poupe, c’est-à-dire le vin orange et la cave de Tain a réussi sa sortie !

Pourquoi ?

Il faut se méfier des modes afin qu’elles n’entament pas notre regard critique. Le vin orange est « bankable » mais cela ne veut pas dire qu’ils sont tous bons. Pour les néophytes, le vin orange est un vin vinifié comme un vin blanc mais avec la pulpe et la peau du raisin. Cette macération lui donne cette teinte orangée et cette catégorie lui permet de s’ajouter aux vins blanc, rouge, rosé et jaune. A la cave de Tain, on a élaboré ce vin orange à partir de 60% de viognier et de 40% de marsanne. Le vin a ensuite été élevé 7 à 8 mois dans des fûts de 400 litres. Et c’est très bon !

Avec quoi ?

La couleur est sublime et peut-être a-t-elle une influence sur les notes de gelées de coings et d’écorces d’oranges qui chatouillent le nez ? L’attaque est aussi avenante avec une complexité aromatique autour du foin, des agrumes ou encore de coing. C’est un vin équilibré, suave et digeste. Il donne libre cours à une palette d’accords mets et vins, il est formidable à l’apéritif avec des tapas et la Cave de Tain conseille aussi de l’accompagner avec une paëlla, des volailles rôties ou un dos de cabillaud au curry. Il faut essayer.  
Se renseigner auprès du domaine : 04 75 08 91 86 ou www.cavedetain.com

Cet article La bouteille à moins de 10 € : Vin Orange 2021 est apparu en premier sur Terre de Vins.

Les lauréats de la 111e édition du tastevinage sont …

Ce vendredi 24 mars 2023 s’est tenue la 111e édition du Tastevinage au Château du Clos de Vougeot. A cette occasion, les jurés dégustateurs, professionnels de la filière se sont réunis pour déguster 385 vins de Bourgogne et sélectionner les vins les plus représentatifs de leurs appellations et de leurs millésimes. Sur l’ensemble de ces vins, 122 ont été sélectionnés pour recevoir le sceau du Tastevinage que vous pouvez consulter en cliquant ici.

Cet article Les lauréats de la 111e édition du tastevinage sont … est apparu en premier sur Terre de Vins.

Cognac Camus : Le travail d’orfèvre

La maison Camus délivre la septième édition de sa Cuvée 4.186 Electrum, réunion d’or, de cristal et des plus beaux lots de vielles eaux-de-vie de la célèbre marque. Un petit bijou… rare.  

« Toutes les créations ont un sens, racontent une histoire unique et créent des émotions fortes dans le cœur de ceux qui ont la chance de les posséder et le privilège de les partager », préviennent Cyril Camus et ses équipes. Et ce discours est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de la Cuvée 4.186 renfermant quatre lots de cognacs dont la somme des âges est égale à 186 ans. À savoir des cognacs de 31, 65, 49 et 41 ans, respectivement issus des crus de Fins Bois, Grande-Champagne, Bons Bois et Borderies. « L’ambition est de proposer pour chaque édition un assemblage unique et non-reproductible d’eaux-de-vie parmi les plus précieuses qui patientent dans les chais de la Maison », précise Cyril Camus. Le choix s’est naturellement fait avec le précieux nez de la maître de chai Julie Landreau. Pour le contenant, c’est une édition limitée de carafes numérotées en cristal Baccarat. Les courbes et les arêtes ont été pensées par le sculpteur français Serge Mansau. Le terme Electrum rappelle l’alliage d’or et d’argent utilisé par les Romains pour frapper leur monnaie. Appelé or vert, l’alliage se compose de 58,3% d’or, 32,5% d’argent, 9% de cuivre et 0,2% de zinc. Seulement 315 carafes ont été créées pour cette septième édition. Pour rendre hommage à l’histoire millénaire des terroirs du cognaçais et aux cinq générations de la famille Camus, le coffret a été orné d’une face en pierre gravée d’une citation de Virgile : « Je chante les moissons, je dirai sous quel signe, il faut ouvrir la terre et marier la vigne ». Ce bijou, aussi bien dans le contenant que le contenu, a un prix : 12 800€.

Cet article Cognac Camus : <strong>Le travail d’orfèvre</strong> est apparu en premier sur Terre de Vins.

Des bouteilles plates en PET

La société anglaise Packamama qui a bousculé les codes de l’embouteillage du vin s’associe à la société Vinventions pour bénéficier de son réseau commercial et ainsi se développer sur le marché français.

Ce fut, à n’en pas douter, l’une des informations les plus surprenantes du monde du vin français en 2022. Le lancement de Galoupet Nomade 2021 avec un packaging particulièrement innovant. Une bouteille plate jusqu’ici inconnue sur le marché français réalisée en PET recyclé, elle-même entièrement recyclable. Un poids extrêmement réduit de 63g et un design absolument unique et novateur qui mettaient un coup de projecteur sur la société Packamama à l’origine de cette innovation. Cela aurait pu être un coup marketing. Or, ce n’est pas le cas et l’intérêt est réel en matière de développement durable. Cette bouteille porte une empreinte carbone bien moins élevée qu’une bouteille en verre. Cela ne doit pas faire oublier que de très larges progrès ont été réalisés ces dernières années pour limiter cet impact négatif avec, entre autres, l’apparition de bouteilles allégées ainsi que la remise au goût du jour de systèmes de consigne. Pour autant, ce nouveau packaging risque fort de connaître un succès fulgurant dans les prochaines années. « De grandes marques l’utilisent déjà sur certains marchés européens comme le Royaume-Uni ou la Suède. Le Danemark se montre également très intéressé », explique Romaine Thomas de Vinventions. Pour le moment, Packamama n’est présent que de manière anecdotique sur le marché français. Il lui fallait donc un partenaire qui y soit déjà très implanté pour permettre son développement.

Des clients très ciblés

Romain Thomas s’avère très lucide sur la faible capacité du marché français à accepter une telle innovation en matière de packaging. Il convient donc de s’adresser à des clients très ciblés sensibles à l’innovation et présents sur des marchés export sensibles à cette bouteille plate. Peu de chances donc que cette dernière envahisse dans les prochains mois les rayonnages des grandes surfaces ou des cavistes. Le partenariat noué entre les 2 entreprises va consister à mettre à disposition la force commerciale de Vinventions en France où « la société vend 1 bouchon sur 4 et est donc partout présente » comme le rappelle Romain. Les équipes vont donc intervenir comme apporteur d’affaires auprès de certains de leurs clients en leur proposant ce packaging innovant qui, s’il apporte une certaine réponse aux problématiques de développement durable, vient également offrir une solution aux difficultés conjoncturelles (et peut-être durables à terme) d’approvisionnement en bouteilles en verre. Les objectifs en termes de vente demeurent prudents, tout juste Romain évoque-t-il « quelques millions de bouteilles dans un premier temps, une goutte d’eau en comparaison des 1,3 milliards de bouteilles vendues annuellement en France ». Pour le moment, les bouteilles packamama sont bouchées avec des capsules Novatwist en prolypropylène et polyéthylène. Vinventions ne propose pas ce type de bouchage. Mais Romain l’assure, « nous regardons avec intérêt ce produit même si nous n’avons pas encore beaucoup avancé sur le sujet ». De quoi à terme permettre au géant du bouchage de diversifier son offre et d’accompagner ce mouvement disruptif.

Cet article Des bouteilles plates en PET est apparu en premier sur Terre de Vins.

Toujours boire moins mais mieux

Les trois associés de l’agence conseil SoWine, Marie Mascré, Sylvain Dadé et Arnaud Daphy, ont présenté le dernier baromètre SoWine/Dynata sur les tendances d’achats et de consommation des vins et spiritueux.

Dans le classement des boissons alcoolisées préférées des Français*, selon le Baromètre Sowine/Dynata 2023, le vin (55%) est désormais au coude-à-coude et vient même d’être doublé par la bière (56%) devant le champagne sur la troisième marche du podium (37%). 15% des Français déclarent désormais ne pas consommer d’alcool dont près d’un quart des 18 -25 ans, contre seulement 10% de seniors de 50-65 ans. Une tendance accrue chez les femmes et dans les foyers à faibles revenus. La tendance des « no/low » (à faible teneur en alcool ou sans alcool) se confirme également principalement pour « consommer moins d’alcool » et « faire attention à sa santé ». Ce qui ne change pas, c’est l’intérêt des Français pour l’univers du vin, pour près de la moitié des personnes interrogées et le niveau de connaissance revendiqué qui s’est stabilisé avec autant d’amateurs éclairés que de néophytes. 

Le blanc d’abord

Le vin blanc reste en tête des préférences depuis le confinement et augmente encore de 2 points, cité par 93% de consommateurs. En termes de cépages, la préférence va de loin au chardonnay (40%), devant le merlot (27%) et le pinot noir (27%), suivis par le cabernet sauvignon (24%), le riesling (19%) et le sauvignon blanc (16%). Comme en 2022, arrivent en tête des régions Bordeaux, Bourgogne et Champagne, ce dernier étant surreprésenté en Ile-de-France. A noter que le Beaujolais fait son entrée dans le top 5 des régions préférées chez les connaisseurs/experts, doublant le Languedoc. Le Rhône reste dans le top 5 des connaisseurs et amateurs, la Provence dans celui des amateurs et néophytes, tandis que l’Alsace n’apparaît que dans les citations principales des néophytes.

Quel que soit le flacon, pourvu qu’on ait l’allégresse de boire en famille puisque la principale occasion de consommation est le repas (surtout avec des rouges), suivi par l’apéritif, davantage plébiscité pour les blancs et les rosés, et en soirée. 

Hors France

Le Baromètre révèle également que 7 Français sur 10 consomment des vins étrangers, principalement européens (en particulier d’Italie et d’Espagne, et du Portugal pour les plus jeunes) mais également dans une moindre mesure du Nouveau Monde, surtout du Chili, d’Afrique du Sud, et d’Argentine. Si la moitié de ces consommateurs ouvrent une bouteille à domicile, 43 % le font plutôt au restaurant et un quart en voyage avec comme motivations majeures « pour essayer de nouvelles choses » et « pour leur goût », le prix n’étant pas un critère dans ce cas. 

Le prix reste le premier critère

« La tendance du boire moins mais mieux se confirme avec une consommation le samedi et le week-end de bouteilles plus chères, commente Marie Mascré. Il ne reste plus d’ailleurs que 2 % d’acheteurs de bouteilles à moins de 5 € » . Si la région d’origine du vin reste le deuxième critère de choix pour les Français (43%) loin devant l’appellation, le prix reste décisif dans l’acte d’achat (49%). La notion de millésime n’intervient qu’en cinquième critère de choix mais reste importante pour les seniors et les experts. En 2023, le budget moyen alloué à l’achat d’une bouteille de vin reste similaire à 2022 avec une large majorité se situant entre 11 et 20 €.

En matière de labels environnementaux, 55 % des acheteurs prennent le temps de regarder si une bouteille affiche une certification environnementale, une tendance accrue chez les jeunes de moins de 36 ans. En tête des labels reconnus, toujours le logo AB du bio par 86 % des consommateurs (avec l’eurofeuille bio européen par 43 % mentionné pour la première année) devant Vignerons Engagés, talonnés par HVE, en progression, et Terra Vitis. 94 % des grands acheteurs de vin sur internet regardent presque toujours cette information avant d’acheter. 

Des ventes en ligne qui marquent le pas

Les achats de vins en ligne semblent d’ailleurs marquer le pas, en léger recul depuis 2021 après une forte hausse pendant la crise sanitaire. Sans surprise, ils sont plus nombreux chez les moins de 35 ans (52 % contre une moyenne de 38 %). « On constate, sur ce circuit, une baisse des d’acheteurs et de la fréquence d’achat mais une hausse du budget moyen avec là encore une plus forte progression de la tranche des 11-20€ et même plus » précise Sylvain Dadé. Le prix et les frais de livraison restent les premiers critères de choix devant la qualité des informations et les avis. Quant aux canaux de vente en ligne privilégiés, arrivent en tête les sites de la Grande Distribution, ceux des producteurs, puis des cavistes et les opérateurs de ventes privées. En tête des réseaux sociaux consultés, YouTube, Facebook et Instagram, TikTok et Instagram étant toutefois perçus comme les plateformes les plus « engageantes » sur le sujet des vins et spiritueux, mais aussi les plus dynamiques avec un taux de pénétration en progression, générations Y-Z obligent .

(À suivre mi-avril les tendances Spiritueux du baromètre SoWine/Dynata)

* Basé sur un panel de 1032 personnes de 18 à 65 ans interrogées en décembre 2022

Cet article Toujours boire moins mais mieux est apparu en premier sur Terre de Vins.