En Bourgogne, la belle récolte 2022 ira-t-elle au bout ?

Peu concernée par le gel et la grêle, la Bourgogne a de bonnes raisons d’espérer un millésime 2022 précoce, qualitatif et abondant. À moins que la chaleur et la sécheresse n’en décident autrement en fin de saison.

2022 ressemblera-t-il à 2018, ou à 2020 ? Voilà, peu ou prou, les deux scénarios envisagés par les vignerons de Bourgogne à un bon mois des vendanges. Les deux millésimes étaient à la fois précoces et solaires. Mais l’abondance de 2018 avait marqué les esprits, tandis que les faibles rendements de 2020 avaient surpris.

La chaleur menace

Cette fin juillet 2022, impossible de dire quel scénario va l’emporter. Car, comme en 2020, sécheresse et chaleur menacent. « La canicule a entraîné des dégâts d’échaudage [baies séchées, ndla], en particulier sur pinot noir», regretteChristophe Deola, directeur de la maison Louis Latour, propriétaire d’une cinquantaine d’hectares en Côte de Beaune. « Mais jusqu’ici, rien de catastrophique», tempère-t-il.  « Une semaine plus fraîche se profile, puis les températures remontent début août. Il faudrait un peu d’eau pour compenser cela. Sinon, le scénario de 2020 pourrait se reproduire. Cette année-là, tous les signaux étaient au vert le 14 juillet, puis on a vu la récolte fondre jusqu’au vendanges à cause de la sécheresse. »

De beaux rendements potentiels

La seule crainte cette année. Car, contrairement aux vignobles de l’Ouest, la Bourgogne a pour l’instant échappé aux catastrophes. Le gel n’a quasiment pas fait de dégâts, hormis quelques secteurs à Chablis. La grêle non plus. Si elle s’est abattue de manière localisée à Gevrey-Chambertin, Nuits-Saint-Georges, Beaune, ou dans le Nord-Mâconnais, les rendements globaux ne s’en trouveront pas amputés. Enfin, les maladies du vignoble ont été contenues, à part l’oïdium dans quelques parcelles de chardonnay sensibles. Ainsi, «la récolte est potentiellement belle en qualité comme en quantité, et on espère s’approcher des rendements maximums autorisés », se réjouit Benjamin Alban, conseiller de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Le scénario rêvé après l’année noire de 2021.


Des vendanges en août

La météo des prochaines semaines déterminera les dates de vendange en Bourgogne. « Les fortes chaleurs et le manque d’eau bloquent la maturation du raisin et peuvent retarder la récolte», prévient Benoît Bazerolle, de la chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Pour l’instant, le conseiller viticole prévoit un top départ «aux alentours du 25-27 août pour les parcelles les plus précoces, et le reste plutôt vers le 1er septembre », dans les très réputées Côte de Beaune et Côte de Nuits. Sachant que « les secteurs grêlés ont subi un coup d’arrêt, avec au moins une semaine de retard. »

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Le Clos Colin, botte secrète de La Grande Dame Rosé 2012

La Maison Veuve Clicquot sort un coffret original, alliant la nouvelle cuvée La Grande Dame Rosé 2012, à un flacon de coteau rouge du Clos Colin, issu du même millésime et identique à celui utilisé pour élaborer ce rosé d’assemblage. Une manière pédagogique d’éclairer les amateurs sur cette technique que la Maison maîtrise depuis 1818 !

Pour comprendre La Grande Dame Rosé, il faut se rendre à Bouzy sur le plus ancien vignoble possédé par la Maison. La parcelle du Clos Colin appartenait à la famille de l’épouse de Philippe Clicquot depuis 1741, trente ans avant la fondation. C’est avec ce vin rouge de Bouzy que la Veuve Clicquot a mis au point son champagne rosé d’assemblage en 1818. Il s’agit de la première mention historique de cette technique pour les vins effervescents de toute la Champagne !

L’emplacement ne doit rien au hasard. Les pinots noirs bénéficient à Bouzy et au clos en particulier de conditions optimales pour pousser davantage la maturité, avec une exposition plein sud, en milieu de coteau, tandis que la topographie qui oriente les couloirs d’air favorise ici la création d’une ceinture chaude qui transforme la parcelle en véritable poêle à frire. Les vignes plongent leurs racines dans le sable, la craie se situant plutôt en haut de coteau et dans la plaine. Le sol est de ce fait plus drainant, ce qui va davantage stresser la vigne et accentuer la concentration. Le sable a aussi tendance à se réchauffer plus vite.

Les équipes se sont aperçues via des études pédologiques que la conjonction entre sols sableux et vins rouges sur le terroir de Bouzy ne se limitait pas au Clos Colin. En réalité, toutes les parcelles utilisées sur ce cru par la maison pour les rosés de sa gamme se situent sur des sols similaires. A l’échelle de la Champagne d’ailleurs, lorsque l’on s’intéresse à l’histoire, d’autres crus qui ont eu par le passé une grande réputation pour leur vin rouge se situent sur des sols sableux. C’est le cas notamment de Saint-Thierry.

La Maison exploite au maximum ce potentiel par des choix culturaux qui renforcent encore cette propension à la maturité et à la concentration, grâce au choix de clones plus précoces et à un ébourgeonnage poussé. Côté vinification, le reste du travail s’effectue au cœur même du village dans une cuverie dédiée par la Maison au rouge. La technique est spécifique : « On n’élabore pas le vin rouge utilisé pour le rougiment d’une cuvée rosée comme on élaborerait un coteau champenois ou un Bourgogne, on ne recherche pas les mêmes extractions, les macérations sont plus courtes, on veut de la souplesse, de la gourmandise et de la fraîcheur mais pas une structure tannique » explique Didier Mariotti, le chef de caves.

Pour le reste, l’assemblage de La Grande Dame Rosé est identique à celui de la version non rosée, c’est-à-dire des vins blancs issus de pinots noirs des grands crus de la Montagne alliés à une touche de chardonnay. On ajoute simplement une proportion plus ou moins importante de vin rouge. « On dit toujours que La Grande Dame est Grande Dame avant d’être rosée. La Grande Dame 2012 non rosée est dans cet esprit de verticalité, tendu, élégant, incisif. Des traits que l’on retrouve sur la version rosée, le Clos Colin amenant simplement en plus une petite gourmandise en milieu de bouche, avec ce côté charnu et ces fruits rouges écrasés.  Quant à la technique du rosé d’assemblage, l’avantage réside dans la maîtrise de la couleur. Elle est importante, parce que l’on déguste d’abord avec les yeux ».

Si on devait ensuite comparer au précédent opus (2008), les conditions climatiques de 2012 ont donné plus de maturité. Bien que l’on ait compensé en s’approvisionnant davantage sur la Face Nord, le millésime a imprimé sa marque avec en plus de la verticalité habituelle, un début d’horizontalité que n’avait pas 2008 au départ. Pour Gaëlle Goossens, responsable R & D, cela se reflètera sans doute dans l’évolution de la cuvée : « Il est possible que dans les années à venir 2008 bascule directement sur l’empyreumatique, un profil très réducteur du type pierre à fusil, sans passer par la phase confit, ce qui ne devait pas être le cas de 2012 qui connaîtra certainement une évolution vers des notes de type pâte coing avant d’arriver sur des arômes plus proches de la truffe ».

Prix du coffret : 350 €

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Un incendie parcourt 500 hectares dans l’Hérault

Un incendie dans une zone de vignobles et de végétation méditerranéenne à une vingtaine de kilomètres de Montpellier (Hérault) a parcouru 500 hectares dans un été marqué par une recrudescence des feux et une sécheresse aigüe en France.

Les autorités ont demandé aux habitants d’un village de quelque 500 habitants, Aumelas, d’évacuer préventivement. « Au total, près de 500 sapeurs-pompiers sont engagés. Deux Canadairs et un Dash (avions bombardiers d’eau) sont également déployés, ainsi que deux avions de la cellule départementale des pompiers de l’Hérault. Trois colonnes de
renforts zonaux sont attendues sur site
« , a indiqué la préfecture de l’Hérault.

Les avions jaunes et rouges de la sécurité civile survolaient les zones boisées entrecoupées de surfaces de vignes, a constaté un photographe de l’AFP sur place. Les pompiers intervenaient depuis la fin de matinée hier, sur deux départs de feu, séparés de 1,5 km, qui se sont déclenchés sur les communes de Saint-Bauzille-de-la-Sylve, Gignac et Aumelas, dans une zone peu peuplée. Les deux feux se sont ensuite réunis, a ajouté la préfecture. « L’incendie se dirige actuellement vers Aumelas« , un village de 531 habitants, selon la préfecture.

« Ordre du sous-préfet: évacuation totale du village, direction salle polyvalente de Vendemian« , une localité voisine, a pour sa part indiqué sur Facebook la mairie d’Aumelas. « Moi je ne suis pas dans le hameau mais sur le plateau donc pour l’instant on m’a dit de rester chez moi. Le vent nous est plutôt favorable mais il n’arrête pas de tourner« , a indiqué à l’AFP un habitant de la zone qui a préféré ne pas donner son nom.

Intensification de feux et sécheresses

« Il y a beaucoup de fumée, mais je ne suis pas trop inquiète pour le village car les environs ont été débroussaillés. En revanche, il y a de l’habitat diffus dans la campagne et c’est plus compliqué pour les pompiers« , a de son côté indiqué Marie-Eve Carette, qui loue un gîte dans le village.

Outre les mégafeux en Gironde qui ont détruit des milliers d’hectares de forêt, plusieurs incendies ont également touché le Sud-Est de la France cet été. La semaine dernière, 150 hectares avaient été détruits dans l’Hérault et
l’Aude. Dans le département voisin du Gard, quelque 650 hectares de forêt avaient également été ravagés début juillet tandis que 1.600 hectares ont brûlé au sud d’Avignon mi-juillet.

Le département de l’Hérault était mardi en risque incendie « élevé » à « très élevé » suivant les massifs. Si les étés sont secs dans le Sud, avec le réchauffement climatique, l’intensité de ces épisodes de sécheresse risque encore d’augmenter, selon les experts de l’ONU pour le climat.

En France, avec le réchauffement climatique « l’activité (des feux) va s’intensifier dans les zones où elle est déjà forte, dans le sud-est« , avait souligné Jean-Luc Dupuy, expert à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) fin juin.

Le risque d’incendie est maximal en France après une vague de canicule. Quatre-vingt-dix départements sur 96, un « record », font l’objet mardi de restrictions pour l’usage de l’eau. Les feux de forêt qui ont fait rage ces dernières semaines en Europe, notamment dans l’ouest du continent frappé par des vagues de chaleur, ont déjà touché plus de surface que pendant toute l’année 2021, selon le service de surveillance spécialisé européen.

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Incendies : les Vins de Bordeaux et l’UBB solidaires avec les pompiers

Suite aux graves incendies qui ont détruit 20 800 hectares de forêt en Gironde, l’interprofession des Vins de Bordeaux et le club de rugby de l’Union Bordeaux-Bègles ont décidé de mettre en place une action conjointe de solidarité envers les soldats du feu qui ont lutté contre les flammes depuis plus de deux semaines.

Les incendies de La Teste de Buch et de Landiras ont été officiellement fixés depuis ce début de semaine, mais leurs stigmates vont longtemps rester dans le paysage girondin : ce sont plus de 20 800 hectares de forêts de pins qui ont été détruits par les flammes. Ce n’est que grâce au courage et au dévouement des sapeurs-pompiers, sur le front depuis le 12 juillet, que le feu a pu être finalement vaincu. Un millier de pompiers girondins ont en effet été mobilisés jour et nuit pendant près de deux semaines, appuyés par des renforts venus de la France entière.

Pour saluer et remercier ces soldats du feu qui ont permis qu’aucune vie humaine ne soit à déplorer, que de nombreuses communes ne soient pas ravagées mais aussi que le vignoble des Graves soit protégé, le CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux) et l’UBB (club de rugby de l’Union Bordeaux-Bègles) ont décidé de lancer une initiative conjointe : 1000 places seront offertes aux pompiers pour le match d’ouverture de la saison, Bordeaux-Toulouse, le dimanche 4 septembre 2022 au stade Chaban-Delmas (21 heures). Au nom de la filière des vins de Bordeaux, le CIVB offrira de son côté 1000 bouteilles de vin aux pompiers girondins.

Un tour d’honneur pour les soldats du feu

« Cette idée nous est venue il y a quelques jours alors que j’étais avec Laurent Marti, président de l’UBB », explique Christophe Chateau, directeur de la communication du CIVB. « Nous regardions les images des incendies dévastateurs et nous sommes deux amoureux de notre région, de la forêt des Landes comme du Bassin d’Arcachon. Nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire par acte de solidarité. Laurent a eu l’idée d’offrir des places pour un match de rugby aux sapeurs-pompiers. De mon côté, j’avais reçu beaucoup de sollicitations individuelles, de vignerons ou d’ODG, qui voulaient savoir comment mettre en place quelque chose. J’ai proposé à la direction du CIVB que l’on fédère les initiatives et que l’on fasse une collecte de vin généralisée, ils ont tout de suite aimé l’idée. »

Si un don de mille bouteilles est annoncé en faveur des pompiers, ce chiffre pourrait se situer encore au-dessus, tant les réponses positives ont été nombreuses dans le vignoble. Le nombre exact sera annoncé le 4 septembre, lors du match qui lancera la saison des deux clubs en Top 14. Pour Laurent Marti, il était évident que ce coup de chapeau aux soldats du feu devait se dérouler « lors du premier match de la saison, une grosse affiche, Bordeaux-Toulouse, dans un stade plein ». Les pompiers seront d’ailleurs invités à faire un tour d’honneur avant le coup d’envoi, sous les applaudissements du public.

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[Gigondas] Un chai face aux dentelles de Montmirail

Créateur du domaine de Piéblanc, Matthieu Ponson a fait construire une cave à la hauteur de ses ambitions. Visite guidée.

Né à Cornas, cet ancien ingénieur dans les Télécoms, a tout lâché pour devenir vigneron en 2014. Un changement de cap qui s’est concrétisé lors de son arrivée à Caromb. Au pied du Ventoux, au lieu-dit Piéblanc, il achète une maison entourée de 4 hectares de vignes. C’est ici que l’aventure a débuté.

Bien conseillé, le néo vigneron travaille en agriculture biologique, loue une cave et investi dans une cuverie. Petit à petit, il acquière de nouvelles parcelles et possède désormais 9 hectares en Ventoux, 15 à Suzette en appellation Beaumes-de-Venise rouge, 6 en Gigondas et 7 en Côtes du Rhône. Sans oublier 4 hectares dans le Mâconnais acheté avec un ami vigneron.

C’est donc à Gigondas, que sa nouvelle cave a vu le jour. Imaginé par l’architecte Marc Febvay du cabinet Dany et Febvay, basé dans le village vauclusien, le bâtiment de 1500m², tout en longueur, mêle béton et bardage de terre cuite. D’est en ouest, utilisant judicieusement la topologie du terrain, le chai semi-enterré et gravitaire, permet de suivre le process de la réception de la vendange à l’expédition.

Outre l’esthétique et la praticité, la construction a été pensée pour s’intégrer au paysage et pérenniser la biodiversité du site. Les 300 mètres² du toit terrasse ont été végétalisés d’essences méditerranéennes locales avec des points d’eau pour les oiseaux et les insectes.

Côté énergétique, 300m² de panneaux solaires rendent le bâtiment autonome, tout en garantissant une faible consommation énergétique. Par ailleurs, les 60 cm de substrat du toit servent aussi d’isolant naturel à la structure. Les murs réalisés en béton et la situation semi-enterrée apporte naturellement de la fraîcheur.

On accède au caveau par un escalier géométrique en bois, pour profiter de la vue offerte par les vastes baies vitrées donnant sur les vignes environnantes et le chai.

Piéblanc a désormais un très bel outil pour accueillir les amateurs et ciseler des vins que Terre de Vins a déjà apprécié.

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Tour de France Femmes : deux jours en Champagne

Quelques heures avant l’arrivée des coureurs du Tour de France cycliste 2022 à Paris, la première édition du Tour de France Femmes a pris son élan depuis la Tour Eiffel. Sur les 8 jours de courses à travers le quart nord-est de la France, le vignoble sera à l’honneur : deux jours en Champagne et deux jours entre Vosges et Alsace

Le Tour de France Femmes s’est élancé le dimanche 27 juillet depuis Paris, pour huit étapes et un total de 1033,6 kilomètres. On s’interroge sur ce tour au féminin resté sous silence. Est-ce vraiment une nouveauté ? En fait, depuis 1955, plusieurs versions de tours de France féminins se sont succédé, mais aucune n’a tenu la route, pour toutes sortes de raisons financières ou tout simplement sexistes. On retiendra un relatif regain d’intérêt pour le cyclisme féminin dans les années 80, avec les performances de l’italienne Maria Canins et le la française Jeannie Longo qui s’imposa trois fois.

Montagne de Reims et Côte des Blancs

La 3e étape du mardi 26 juillet est un parcours pour amateurs de Champagne. Depuis Reims le nom des communes traversées est comme la carte des vins d’un très bon restaurant : Rilly-La-Montagne, Chigny-les-Roses, Mailly-Champagne, Verzenay, Verzy, Villers-Marmery, Ambonnay, Bouzy pour les cépages rouges de la Montagne de Reims, Vertus, Le Mesnil-sur-Oger, Avize, Cramant, Chouilly entre autres pour les chardonnays de la Côte de Blancs avant l’arrivée à Epernay.

Tous les terroirs de la Champagne

Mercredi 27 juillet, la 4e étape du Tour fera découvrir des terroirs moins connus de la Champagne, mais qui contribuent aussi largement à la réputation des grandes bulles et environ 20% de son approvisionnement. Depuis Troyes, le parcours fera de grandes boucles, d’abord autour du lac d’Orient, le 3e plus vaste lac artificiel de France, avant de visiter les vignes des vallées de la Seine et de ses affluents, l’Arce, l’Ource et l’Aube. L’entrée dans la Côte des Bars en Champagne se fera par la ville de Bar-sur-Seine et à partir de là, la route sera entourée de vignes en quasi-permanence. Plusieurs côtes sont au programme, la côte de Vitry (900 m à 6,9%) et la Côte du Val Perdu à l’arrivée à Bar-sur-Aube. Mais les plus raides à guetter sont la Côte de Celles-sur-Ource (1,1 km à 8,9%, km 68,1) et la Côte du Val des Clos (900 m à 8,8%, km77,3).

24 équipes

Tous les grands noms du cyclisme féminin sont attendus à Paris dont les 28 premières du classement UCI et notamment la numéro 1 mondiale Annemiek van Vleuten, fraîchement lauréate de son 3e Giro, et la championne du monde Elisa Balsamo. La championne de France Audrey Cordon-Ragot (Trek-Segafredo) et Juliette Labous (Team DSM), lauréate du Tour de Burgos et d’une étape sur le Giro, sont parmi les têtes d’affiche locales. Les Tricolores devraient composer le 2e plus gros contingent devant l’Italie (19) et la Belgique (9).

Grand Est partenaire

Le Tour traverse trois région, Ile de France, Bourgogne Franche-Comté et Grand Est, partenaire officiel qui a pour ambition de devenir la première région cyclable de France. « À l’occasion de la nouvelle édition du Tour de France Femmes avec Zwift, la Région Grand Est est fière d’être le partenaire officiel du Prix de la combativité qui récompense, lors de chaque étape, la concurrente qui anime le plus la course. S’associer à un tel évènement international traduit en premier lieu la volonté de la Région de soutenir le sport féminin et toutes ses valeurs mais aussi de promouvoir toute la richesse de notre territoire » a déclaré Jean Rottner président de la Région Grand Est. Prochains rendez-vous les 29 et 30 juillet en Alsace.

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Une nouvelle vitrine pour Saint-Péray et Cornas

Outre une belle vitrine pour les appellations de Cornas et Saint-Péray, la nouvelle Maison des Vins et du Tourisme à Saint-Péray en Ardèche propose de nombreuses animations.

L’idée était dans les cartons depuis plusieurs années. La nouvelle Maison des vins et du tourisme Rhône Crussol a enfin ouvert à l’entrée de Saint-Péray (07), au sud du Rhône septentrional, côté rive droite. Elle a été aménagée dans un endroit emblématique de la région, la Maison Badet, fondée en 1860, étape gastronomique renommée pendant plus d’un siècle. Elle a été invitée par la communauté de communes Rhône Crussol (13 communes). Un investissement réalisé avec la participation de l’Etat, de la Région, d’InterRhône et du syndicat de Cornas-Saint-Péray. « C’était la volonté des deux appellations, d’abord de mieux se faire connaître des touristes et, de les recevoir dans un bel endroit, de plus ouvert le dimanche matin tandis que la plupart des vignerons sont fermés ce jour-là, explique Laurent Courbis, co-président du syndicat. Mais nous ne sommes pas qu’une région de passage et l’idée est aussi d’en faire un lieu de vie pour la population locale et un dépôt vente à prix caveau ». 

Chaque producteur volontaire peut proposer trois références maximum pour une participation de 100€/an et par cuvée, pour financer le fonctionnement de l’espace et le poste de Clémentine Godin qui a été recrutée pour animer le pôle Vins par la directrice Élodie Louise. La Maison héberge une cinquantaine de références d’une trentaine de producteurs (caves indépendantes ou négociants) de cornas, saint-péray et de quelques saint-joseph des communes de Châteaubourg et Guilherand-Granges. Les bouteilles sont également proposées en rotation à la dégustation au verre dans les machines Enomatic. Huit becs pour huit références sont accessibles en 3, 6 ou 9 cl entre 2 et 6 € via une carte achetée à l’accueil de la Maison des Vins. Le grand espace de 280 m2 comporte un pôle d’accueil touristique, un espace de dégustation équipé d’un bar avec une salle de séminaires-réunions d’une capacité de 50 personnes et d’une cave de 120 m2 avec une grande terrasse extérieure.

Un programme estival bien rempli

Clémentine organise et anime des afterworks les mercredi soirs jusque fin août de 18 à 21 h proposant dégustation de 4 vins (ou 3 bières locales) accompagnés de tapas de terroir devant le chalet en bois installé sur une belle terrasse ombragée à l’arrière de la Maison. Cinq animations accords mets-vins sont aussi proposés  au château de Crussol les vendredis soirs d’été avec des restaurateurs (22 €) ainsi que des balades en vignes avec un vigneron les jeudis matins d’été.

https://www.rhone-crussol-tourisme.com/

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Champagne Alexandre Bonnet : prince des Riceys

Dans le groupe Lanson BCC, le Domaine « Alexandre Bonnet » constitué de 47 hectares aux Riceys est un peu à part avec une philosophie qui nous rappelle que les Ricetons, tout Champenois qu’ils sont, restent d’irréductibles bourguignons. Arnaud Fabre, son président, nous en dit plus.

Quelle est l’histoire d’Alexandre Bonnet ?

C’est l’histoire d’une famille d’agriculteurs qui sent, dans les années 1950, que quelque chose se passe autour du champagne et de la vigne dans l’Aube. Par son mariage avec la famille Noble, elle a acquis quelques parcelles et commence à investir jusqu’à posséder 35 hectares aux Riceys dans les années 1980. D’abord Récoltante-Manipulante, la demande est telle qu’elle prend une carte de négoce pour se retrouver, dans les années 1990, avec 200 hectares d’approvisionnement et un domaine de plus de 45 hectares ! La nouvelle génération ne veut cependant pas reprendre. Moët & Chandon est très intéressé mais c’est Bruno Paillard et Philippe Baijot qui remportent le morceau. La raison ? Ils ont promis de garder le personnel et de continuer à faire vivre la marque. Dans un premier temps, l’objectif reste cependant de récupérer les approvisionnements pour le développement des autres maisons du groupe. Pendant des années, la marque vivote sauf en Suède et en Norvège où, grâce à une agence qui l’a repérée, elle devient respectivement la quatrième et la deuxième marque la plus vendue. A mon arrivée en 2019, nous avons scindé les deux activités en recentrant Alexandre Bonnet sur ses origines, c’est-à-dire son vignoble propre des Riceys, tout en continuant l’activité de négoce mais sous la marque Ferdinand Bonnet.

Quel est le style de vos vins ?

Il s’agit d’un domaine. Nous tenons à ce terme. Il signifie que nous nous approvisionnons exclusivement sur les vignes que nous exploitons. Chez nous la star n’est pas le chef de caves mais le chef de culture, nous considérons que c’est d’abord lui qui fait le vin. La notion de domaine renvoie aussi à une surface plus grande que celle d’un RM, qui travaille habituellement plutôt sur trois ou quatre hectares. Or, un de nos avantages est de pouvoir intéresser des distributeurs qui recherchent à la fois de vrais vignerons mais avec en même temps une capacité volumique pour répondre aux besoins de leurs marchés. Enfin, le mot « Domaine », peu employé en Champagne, est un clin d’œil à la Bourgogne, toute proche aux Riceys. Le savoir-faire de cette région se métisse ici à celui des Champenois. En effet, à la différence des Maisons de Champagne où le vin se fait d’abord en cave, et davantage comme les Bourguignons, nous ne cherchons pas à obtenir un style propre, mais celui du terroir que nous travaillons, les Riceys, dont nous voulons simplement être la plus belle expression. D’où des vinifications peu interventionnistes qui sont même depuis deux ans sans sulfites. Notre gamme tourne aussi de ce fait beaucoup autour du pinot noir qui constitue 93 % des vignes. Nous avons une dizaine de variétés de ce cépage, champenois, bourguignon, en grappes compactes ou en grappes lâches, issu de sélections clonales et massales, dont une historique des Riceys commencée par les frères Bonnet que nous continuons à perpétuer. En 100 % pinot noir, nous élaborons six cuvées, trois champagnes (un blanc de noirs, un rosé d’assemblage, un rosé de saignée), et trois vins tranquilles (un rosé des Riceys, un coteau rouge et un coteau blanc de noirs). Je n’ai pas trouvé un seul endroit au monde où on pouvait, sur un seul et même lieu, élaborer autant de vins différents à partir d’un seul et même cépage. Il est vrai que nous sommes sur le cru le plus vaste de la Champagne (843ha) qui possède toutes les expositions.

Le pinot noir a ici un fruit généreux et en même temps une élégance, une dimension florale, que l’on retrouve rarement ailleurs. Il a converti plus d’une personne qui ne jurait que par le blanc de blancs. Nous recherchons un équilibre entre un fruit plutôt mûr et une fraîcheur qui n’est pas faite d’acidité mais de minéralité. C’est cette salinité qui va équilibrer la générosité.

Vous menez également un travail de recherche sur les cépages rares…

Nous avons planté une parcelle avec les sept cépages dont nous tirons une cuvée. Pour notre blanc de blancs, il aurait été absurde de partir du chardonnay, on en produit déjà de très bons sur la Côte des blancs ! Nous avons préféré mettre en avant le blanc vrai qui est le cépage blanc historique de la côte des Bar. A l’avenir nous l’assemblerons peut-être avec l’arbane, très complémentaire. Le blanc vrai part sur des arômes exotiques, il est plus large, alors que l’arbane, plus droit, est davantage citrique et floral. L’arbane répond bien par ailleurs aux problématiques du réchauffement, dans la mesure où il est plus tardif et plus acide. Son seul défaut, c’est son faible rendement mais pour nous ce n’est pas un problème !

www.alexandrebonnet.com

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[Pineau des Charentes] L’ancrage d’Ernest Gautriaud

Les établissements Ernest Gautriaud lancent une trilogie de pineau haut de gamme aux allures de porto mais plus que jamais ancrée dans son territoire saintongeais avec l’usage du patois comme des célèbres caricatures de Barthélémy Gautier.  

« Mistelles, liqueurs, pastis, apéritifs amers… la palette d’arômes est riche quand on fait appel aux souvenirs de campagnes et à ces traditions qui nous renvoient à la nostalgie des petits bistrots, des alambics ambulants, des bals populaires et des grands repas de famille… », explique Marie Nau, qui préside avec son frère aux destinées de la marque Ernest Gautriaud – du nom de son arrière-grand-père. Partant de ce constat, la nouvelle gamme de mistelle se veut un hommage à une personne, un territoire, une culture. Le pineau des Charentes est né en Saintonge, Marie et Julien Nau entendent l’assumer en usant du patois saintongeais comme du dessinateur humoristique Barthélémy Gautier. Natif de Pons en 1846, il se fit connaître pour son coup de crayon satirique dans les années 1870. Il « montera sur » la Capitale pour illustrer Le Gaulois ou encore La Vie Parisienne. 150 ans plus tard, ses dessins restent gravés dans l’imaginaire collectif saintongeais. « Alors, ce fut une évidence de mettre ses croquis sur notre gamme de pineaux, c’est un produit plus que jamais local, la forme de la bouteille qui est celle du porto pour valoriser le produit, montrer que le pineau peut être très qualitatif », confie Marie Nau. Le plus jeune assemblage est bio (Lot AB-15) et délivre une grande fraîcheur en bouche où la pêche de vigne et la croûte de pain constituent la palette aromatique. Les deux autres flacons (Lot 04-83 et Lot 82-01) nous emmènent dans l’univers des vieux pineaux de 10 à 15 ans d’âge où les arômes du cognac se révèlent davantage. Le rancio et le pruneau se disputent à la pâte d’amandes et aux notes torréfiées. C’est de très belle facture ! Ainsi, cette gamme rappelle que le pineau est un produit magnifique qui se consomme aussi bien à l’apéritif que sur des desserts, un cigare, un carré de chocolat. Sarviteur à teurtou et portet vous beune ! En d’autres termes, à très bientôt et portez-vous bien !

Lot AB-15 : 29,90€ les 70cl.

Lot 04-83 : 76,50€ les 70 cl.

Lot 82-01 : 92€ les 70 cl.

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Incendies en Gironde : y a-t-il un risque de « goût de fumée » ?

Suite aux terribles incendies qui ont frappé le département de la Gironde depuis 12 jours, les regards se portent désormais vers la région de Landiras et le vignoble des Graves, qui a été épargné par les flammes mais durablement exposé aux fumées. Peut-il y avoir une incidence sur la qualité du millésime 2022 ?

Près de 21 000 hectares de forêts de pins ont été détruits par les flammes depuis que les incendies se sont déclarés en Gironde le 12 juillet, répartis sur deux foyers distincts, à La Teste-de-Buch (Bassin d’Arcachon) et à Landiras dans le sud du département. 1200 sapeurs-pompiers mobilisés pendant douze jours, 36 000 personnes déplacées, et des paysages ravagés, voici le premier bilan de cet épisode catastrophique qui, de l’avis des autorités, est aujourd’hui « fixé » en espérant que les effets du réchauffement climatique ne provoqueront pas de reprise dans les semaines à venir. Du côté de Landiras, les dommages sont considérables avec près de 14 000 hectares consumés par les flammes. Fort heureusement, le vignoble des Graves, qui est tout proche, a été épargné, comme nous l’indiquait tout récemment Dominique Guignard, président de l’appellation.

Reste une question : les 12 jours d’incendies, dont les odeurs se sont fait sentir jusqu’au centre de Bordeaux et même jusqu’à la rive droite à la faveur des vents tournants, peuvent-ils avoir un impact sur la qualité du millésime 2022 ? On se souvient de la façon dont les terribles incendies qui ont frappé la Californie et l’Oregon en 2020 et 2021 ont pu engendrer un « goût de fumée » dans les vins, qui par endroits n’ont pu être commercialisés. L’Australie a pu elle aussi être confrontée à ce phénomène rédhibitoire. Plus près de nous géographiquement, l’an dernier dans le Var, certains s’interrogeaient sur la possibilité de vinifier correctement après une trop longue exposition aux fumées des incendies.

Des études menées en Australie et en Californie

Axel Marchal, œnologue et professeur à l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin (ISVV), de l’Université de Bordeaux, nous apporte son regard technique sur le risque de « goût de fumée » dans la vendange 2022 dans les Graves : « n’ayant pas jusqu’ici été très exposés à ce problème, nous n’avons pas beaucoup de documentation scientifique à Bordeaux, mais en Australie, les travaux menés par l’œnologue Markus Herderich (qui était d’ailleurs venu en 2011 à Bordeaux faire une conférence sur le sujet) sont très complets, tout comme ceux d’Eric Hervé en Californie. Qu’est-ce que cela nous apprend ? Que ce que l’on appelle le ‘goût de fumée’ est en fait un ensemble de molécules volatiles libérées par le feu, notamment des phénols, transportés par les vents qui vont pénétrer la pellicule des raisins, se fixer aux sucres. Cela peut donc libérer des arômes de fumée pendant la vinification, mais aussi à d’autres stades, pendant l’élevage ou même une fois en bouteille. »

Quel est donc le risque que ce phénomène se produise sur les raisins de l’année 2022 ? « Ce que l’on sait, c’est que le plus gros risque de perméabilité des raisins à ce goût de fumée se situe après la véraison, et que cela affecte plus fortement les raisins rouges que les raisins blancs« , poursuit Axel Marchal. « Considérant que nous n’en sommes pas encore à mi-véraison, on peut penser que la pellicule des raisins, a fortiori sur les rouges plus sensibles, a moins de perméabilité que si l’on était fin août. Par ailleurs, les vents ont été généralement favorables et les vignes ont été plutôt tardivement exposées aux fumées. On peut espérer que la faible durée et la distance d’exposition n’auront pas trop d’incidence, si l’on compare par exemple en Californie où les vignes étaient vraiment au cœur des flammes. »

Prudence jusqu’aux vendanges

Axel Marchal fait donc preuve d’optimisme, mais la prudence reste de mise : « on ne peut rien affirmer avec certitude à ce stade mais les signaux sont assez encourageants. Il est du reste possible que, sur le plan analytique, ces fumées aient un impact, mais cela ne se retrouvera pas forcément sur le plan organoleptique. Maintenant que les feux semblent fixés, il faut espérer que les incendies ne reprendront pas d’ici la fin de la véraison, auquel cas il y aurait davantage matière à s’inquiéter« .

Loïc Pasquet, propriétaire du domaine Liber Pater à Landiras (qui produit le « vin le plus cher du monde »), était en première ligne ces derniers jours et a même dû temporairement évacuer son exploitation par mesure de sécurité. Si ses vignes ont été épargnées par les flammes, y compris ses précieux francs de pied (voir photo), il demeure lui aussi prudent sur l’issue du millésime : « j’ai fait faire des analyses la semaine dernière, a priori tout va bien, même si les odeurs de fumée restent très fortes. C’est un risque qu’il faudra contrôler régulièrement, d’autant que nous n’avons aucune expérience à Bordeaux sur le sujet. Et n’oublions pas que la forêt peut encore brûler en août ! Il y a aussi l’effet possible de la sécheresse sur la récolte… Bref, nous ne sommes pas au bout de nos peines« .

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