Les millenials et la bouteille en verre

La Fédération des Industries du Verre vient de présenter les résultats d’une étude commandée à l’institut CSA sur le rapport des millenials à la bouteille en verre, enjeu stratégique pour la filière.

Les tensions actuelles sur la production de bouteilles en verre touchent tous les vignobles. Les délais se sont fortement allongés ce qui pénalise les vignerons. Et pourtant, les usines tournent à plein régime dans cette industrie à feu continu où les fours produisent 24h/24h tous les jours de l’année. Après une forte baisse de la demande en 2020 dans le sillage du ralentissement mondial de l’économie dû au COVID, l’année 2021 a été celle d’un niveau historiquement haut pour la production de verre en Europe. Et la tendance se poursuit cette année. Tous les voyants sont donc au vert même si des incertitudes fortes existent compte tenu des tensions inflationnistes depuis quelques semaines. Très consommatrice de gaz naturel (80% de l’énergie utilisée), l’industrie verrière subit les hausses stratosphériques de prix (multipliés par 5 sur un an) qui vont nécessairement se répercuter sur les clients. Ces problématiques conjoncturelles n’empêchent toutefois pas l’industrie du verre de s’interroger sur son avenir et notamment sur le rapport de la nouvelle génération à la bouteille de verre. D’où l’étude qui a été menée par CSA en mai dernier sur un panel représentatif de 755 personnes consommatrices de vin ou de bière. Ses résultats montrent un intérêt toujours très fort pour ce contenant avec cependant des attentes spécifiques, notamment en termes environnementaux.

La bouteille en verre plébiscitée

On aurait pu s’attendre à ce que les jeunes consommateurs de vins et bières (âgés ici de 20 à 40 ans) plébiscitent largement des contenants d’apparence plus moderne comme le Bag-in-Box ou la canette. Ce n’est pas tout à fait le cas. 26% d’entre eux ont acheté des BIBs l’an passé, 17% des canettes quand ils sont 93 % à avoir acheté du vin ou des bières en bouteille en verre. Là où l’étude est éclairante, c’est sur la perception de ces différents contenants par cette nouvelle génération. A une écrasante majorité (86%), leur préférence va à la bouteille en verre, reléguant BIBs (8%) et canettes (6%) loin derrière. La note moyenne d’image décernée à chaque contenant vient confirmer cette tendance (8,1/10 contre 5,4/10 et 4,2/10). Bien sûr, les attentes sont fortes vis-à-vis des bouteilles en verre, 82% des personnes interrogées souhaitant qu’elles soient conçues de manière à limiter l’empreinte carbone. Une majorité souhaite en outre que les bouteilles en verre présentent un bouchon refermable (60%) et qu’elles soient élégantes (58%). Autant de pistes de développement pour soutenir la croissance du secteur. Mais c’est bien l’environnement qui s’inscrit comme l’enjeu numéro un. L’industrie verrière a déjà entamé sa mue avec une stratégie progressive de décarbonation s’appuyant entre autres sur l’utilisation d’énergies décarbonées comme le biogaz ainsi que sur le recyclage (qui permet de limiter de 20% les émissions liées à la décarbonatation). Des fours électriques ont également été construits pour accompagner ce changement de paradigme. La sensibilité des jeunes consommateurs aux enjeux de développement durable encourage ce mouvement, même si nombre d’entre eux ne connaissent pas les atouts de ce contenant. Seuls 55% savent qu’une bouteille en verre est recyclable entièrement et indéfiniment et 45% qu’une bouteille usagée permet de refaire une bouteille neuve de qualité et de performances équivalentes. A l’heure où les canettes ou les bouteilles en plastique recyclé font beaucoup parler d’elles dans le monde du vin, la bouteille en verre a donc encore de beaux jours devant elle si l’industrie répond aux défis portés par les jeunes consommateurs.

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Peut-on encore créer une maison de champagne en partant de rien ?

Créer leur maison de champagne, en partant de rien, sans vigne, sans réseau, sans capital, Guillaume et Pauline Bonvalet l’ont fait. Ils nous ont raconté leur aventure !

Dans le monde des maisons de champagne, les créations ex-nihilo de nouveaux entrants se comptent sur les doigts de la main. La raison ? Il s’agit d’une industrie lourde qui, compte tenu des durées de vieillissement, immobilise longtemps les capitaux. Le raisin est rare et cher tandis que les vignerons livreurs, fidèles depuis des générations aux grandes marques, ne changent pas d’écurie sur un coup de tête. Sans parler du Comité Champagne, très rigoureux dans l’attribution des cartes de négociant-manipulant.

L’histoire de Guillaume et Pauline Bonvalet nous montre cependant que l’aventure est encore possible. Originaire de l’Oise, Guillaume débarque à Reims adolescent où il tombe devant l’une des premières affiches de l’instant Taittinger. Un coup de foudre ! Il n’aura désormais qu’une obsession, créer un jour sa propre maison. Comme il n’a aucune connexion dans le milieu, il passe ses étés à travailler chez les négociants à la palettisation, au tirage, au dégorgement… Il intègre une école de commerce puis Saint-Cyr, avant de rejoindre les équipes de grandes maisons comme Taittinger ou Laurent-Perrier à des postes de commerciaux mais sans jamais perdre le lien avec la partie technique : « J’ai toujours demandé à faire des intégrations qui passent au minimum par deux semaines dans les caves ».

En 2012, il se lance enfin en tant que marque d’acheteur, en élaborant son champagne chez un vigneron qui lui prête ses caves. « J’ai sorti mes 2000 premières bouteilles en 2014. Mon bureau, c’était ma voiture ! Je m’occupais de la commercialisation, des livraisons, du service après-vente, tout ! Certains clients me prenaient pour le livreur, et me disaient je connais Monsieur Bonvalet ! Je leur répondais : vous avez de la chance, on ne le voit pas beaucoup… Financièrement, c’était difficile, je me souviens avoir fait des ventes jusqu’à 21 heures le soir de Noël. Une fois, j’avais chargé 300 bouteilles dans ma vieille Megane pour aller en Belgique avec mon épouse, nous en avions jusque sur les genoux. Notre valise personnelle, pour pouvoir tenir, avait été décomposée, les chaussettes étaient dans la boîte à gants… Je vendais partout, cela m’est même arrivé dans des toilettes publiques, à un monsieur interpelé par mon tea-shirt floqué ! Il est aujourd’hui notre plus vieux client…» Les volumes progressent jusqu’à ce qu’en 2017 l’espace dévolu chez le viticulteur ne soit plus suffisant.

Guillaume décide alors de devenir un véritable négociant-manipulant. Avec Pauline, ancienne de chez Mars et Loréal, ils montent un projet d’investissement de trois millions d’euros pour créer un bâtiment de production à Pierry. L’idée est audacieuse, d’un côté l’élaboration du champagne Bonvalet, de l’autre une distillerie ultra moderne capable de travailler à façon pour les vignerons sur des petits volumes et d’élaborer leur vodka, leur fine ou leur ratafia à part, sans les mélanger, préservant ainsi, pour ceux qui en bénéficient, la certification bio… La distillerie permet également de rencontrer de nouveaux vignerons qui peuvent devenir à terme des livreurs pour la marque de champagne.

Le couple met sur la table ses économies : « là où d’autres à notre âge investissaient dans l’achat de leur appartement, nous avons tout placé, environ 150.000 euros, dans notre entreprise. » Derrière, il faut convaincre les banques, et pour la distillerie construite dans un second temps, de nouveaux actionnaires. Pauline se revoit à la maternité alors qu’elle venait d’accoucher présenter en visio-conférence son prévisionnel. « Les premières banques s’esclaffaient en plein entretien nous prenant pour des fous. C’était aussi l’histoire du chat qui se mange la queue. D’un côté le CIVC nous demandait de prouver que nous avions les financements pour notre cuverie avant de nous donner la carte NM, de l’autre les banques nous demandaient la carte NM pour obtenir des financements. Finalement le CIVC a accepté, chose exceptionnelle, de nous accorder une carte provisoire. »

Le bâtiment capable de produire 200.000 bouteilles finit par sortir de terre. Mais les débuts, en plein covid, sont difficiles. Guillaume explique : « Pour lancer mon activité de NM, j’avais créé une nouvelle société qui n’avait généré aucune activité les années précédentes, je ne pouvais donc pas m’appuyer sur les PGE. Il y a eu des nuits difficiles. Heureusement, les ventes sont reparties. Pour ce premier semestre 2022, nous sommes déjà à 35.000 bouteilles vendues ! »

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Nouveau Château Laffitte Carcasset : un projet dépasse les attentes

Ce jeudi 7 juillet est une date importante pour l’appellation Saint-Estèphe avec l’inauguration du nouveau Château Laffitte Carcasset. Avec ce nouvel outil, ce domaine entend challenger les meilleurs. Son directeur général Pierre Maussire ne cache pas ses ambitions.

En ce jour d’inauguration, dans quel état d’esprit êtes-vous ainsi que vos équipes ?

Nous sommes enthousiastes et surtout impatients de faire découvrir le château à nos clients et aux visiteurs. Les équipes sont aussi très motivées par ce nouvel outil de production, bien pensé où il est facile d’évoluer. 

L’idée première était de remettre la chartreuse au cœur du projet, êtes-vous satisfait du résultat ? 

Non seulement ce projet fait revivre le château mais il sauvegarde le patrimoine de Laffitte Carcasset. Les artisans locaux ont effectué un travail remarquable de restauration. Nous sommes très satisfaits du résultat, je dois même dire que le projet d’Olivier Chadebost a dépassé nos attentes. 

Côté vin, côté technique, quel est l’apport du nouveau Laffitte Carcasset ?

Ce chai est une révolution pour la production des vins de Laffitte Carcasset, la précision et le fruit sont les grands gagnants ! Le choix inédit d’utiliser différentes cuves (en inox, en béton, tronconiques et tronconiques inversées) permet de vinifier sur mesure, en fonction des cépages, des terroirs, des niveaux de maturités… Nous avons également développé un algorithme de pilotage automatique des températures de fermentation. On gagne en respect du fruit et cela nous permet de limiter notre consommation d’énergie.Un générateur d’azote nous permet de travailler les vins à l’abri de l’oxygène et de les soutirer sans pompe ce qui limite l’oxydation des arômes et nous permet d’utiliser toujours moins de sulfites.

Enfin, quelles sont désormais vos ambitions oenotouristiques ?  

Accueillir, accueillir et encore accueillir ! Les 5 chambres d’hôtes sont déjà bien remplies, nous recevons des clients, des œnotouristes, des journalistes, ça démarre très fort ! Nous avons déjà plusieurs mariages pour l’année prochaine et Rémy, notre tout nouveau responsable de l’œnotourisme, a hâte de faire découvrir la propriété au plus grand nombre.

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Les cépages résistants séduisent

Ils s’appellent Artaban, Floréal, Muscaris, Souvignier gris ou encore Coliris et Selenor, depuis 2017 des cépages résistants aux maladies peuvent être plantés et commercialisés sur le territoire français. Et dans un contexte toujours plus fort de réduction des doses de produits phytosanitaires, ces résistants séduisent et s’installent, aussi bien dans les cahiers des charges d’IGP que dans les parcelles des domaines.

Issus de croisements entre des vignes européennes et d’autres espèces portant les gènes de résistances (américaines et asiatiques), ces cépages proviennent de programmes d’études français et étrangers longs et coûteux. Il faut entre 12 et 20 ans pour arriver à l’obtention d’un nouveau cépage, entre la création de la variété des premiers pépins à sa mise en production.

Initiés dans les années 1970, les programmes d’obtention ont permis de créer des dizaines de cépages résistants comme en Allemagne avec le souvignier gris et le muscaris, et plus récemment en France par l’intermédiaire de l’INRAE et son programme Resdur* 1 avec les cépages Vidoc, Artaban, Floréal et Voltis, et Resdur 2 avec les Coliris, Lilaro et Sirano et Selenor. Ces cépages ont tous des qualités organoleptiques spécifiques et permettent une réduction de près de 95 % des pulvérisations de fongicides en conditions de production (d’après les résultats du réseau Oscar).

*Résistance durable

Intégration dans le vignoble

En juillet 2018, le comité national des IGP a validé la possibilité d’introduire ces cépages dans leurs cahiers des charges. Et après examen, l’INAO a donc donné son accord pour l’intégration de ces nouveaux cépages dans le cahier des charges de 15 IGP dont les Identités géographiques Protégés Cévennes, Gard, Pays d’Oc, Atlantique ou encore Val de Loire. Concernant les appellations, aucune AOC n’a encore amorcé un projet d’intégration dans un cahier des charges. D’après le laboratoire Dubernet, 45 variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium sont inscrites au catalogue français (définitif ou temporaire) et 132 au niveau européen.

De nombreux domaines ont également franchi le cap en plantant des cépages résistants. L’un des pionniers en France est le domaine de Revel (14 hectares) dans le département du Tarn-et-Garonne, qui a planté du Souvignier gris en 2010 pour une première récolte en 2015. Aujourd’hui certifié bio, Mickael Raynal, le vigneron, assure que le cépage résiste à 100% aux maladies comme l’oïdium et le mildiou.

“Le premier projet de cette envergure en France”

A Mauguio à côté de Montpellier, le domaine de la Clausade a planté 17,5 hectares de cépages résistants en 2019. Créé ex nihilo par Olivier Sébé, c’est le premier projet de cette envergure en France. Le domaine a planté des résistants allemands, suisses et français, plus précisément du Vidoc et de l’Artaban pour l’élaboration des rouges et rosés puis du Souvignier gris, du Soreli, du Muscaris et du Floréal pour les vins blancs. 15 000 bouteilles ont été produites en 2021 et le domaine souhaite sensibiliser le consommateur à la démarche. Hugo Robert, le responsable commercial du domaine, annonce clairement l’objectif environnemental de la toute jeune exploitation : “Nous souhaitons ne plus utiliser de pesticides.” Le domaine sera certifié bio en 2022.

Un petit vignoble picard planté de résistants

En Picardie, même objectif mais pas tout à fait de la même envergure. C’est à Corcy dans l’Aisne qu’un petit vignoble a également été créé ex nihilo, avec la plantation en 2021 de 3 hectares de cépages résistants. Comme au domaine de la Clausade, Bertrand Renard l’un des associés assume la démarche environnementale : “On voulait du bio mais tout en se passant des traitements, y compris le cuivre”. Et c’est encore une fois le Souvignier gris qui y est majoritairement planté avec plus de 50 % de l’encépagement, suivi du Muscaris, du Floréal et du Voltis. RDV dans quelques années pour les premières cuvées.

Sur les 1200 hectares de cépages résistants plantés dans le vignoble français, c’est le cépage allemand Souvignier gris qui est le plus représenté avec 365 hectares cultivés suivi du Floréal et du Soreli.

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Un mariage franco-italien tout en rosé

C’est un mariage en rosé qu’ont annoncé les vins de Provence et ceux du Valtenèsi avant de partir en voyage de noces en Europe du Nord.

L’alliance franco-italienne des vins de Provence et du Valtenèsi doit permettre de partir à la conquête des marchés allemand, belge et néerlandais. Ce rapprochement de communication va permettre aux deux vignobles de récupérer auprès de l’Union Européenne, dans le cadre de la promotion des productions agricoles, une enveloppe de 680 000€ par an sur trois ans pour organiser diverses actions auprès du grand public et des professionnels (affichages, manifestations, master classes, festivals.)… « Nous avions également pensé à travailler avec la filière huile d’olive, précise le président de l’interprofession provençale, Eric Pastorino, mais finalement, nous avons choisi d’assumer notre rôle de leader pour chercher une alliance avec une autre appellation rosé qui ne soit pas une copie de nos vins. Il fallait qu’elle produise déjà des vins qualitatifs avec une volonté de monter en gamme et qu’elle fasse de cette couleur une priorité ». C’est donc le cas du Valtenèsi en Italie du Nord qui élabore de plus en plus de rosés de pressurage contrairement à la plupart des rosés italiens de saignée et il bénéficie également des magnifiques paysages près du lac de Garde. Après différents échanges et une dégustation à Milan avec des sommeliers italiens, les deux régions n’ont pu que constater une belle entente et ont entrepris de trouver une identité commune entre lac et mer avec le slogan « Bien plus qu’une couleur » qui sera traduit sur les différents marchés cibles.

Afin de sensibiliser le public, et en particulier les milléniales, au caractère unique des vins rosés de Provence et du Valtènesi, la campagne  communique sur les quatre principaux piliers typiques des deux régions : Les paysages à couper le souffle, l’art de vivre, le savoir-faire unique et l’exigence.

Club ou jumelage de rosés à l’étude

Alors que les Vins de Provence représentent 152 millions de bouteilles de vin rosé produites chaque année, le Consorzio Valtènesi n’en pèse que 2 millions. Les vins n’ont pas forcément le même nuancier de couleurs (« mais ce n’est pas le sujet, insiste Eric Pastorino), ceux de Provence, servis dès l’apéritif, étant également plus aromatiques et fins, principalement sur des arômes de fruits blancs, tandis que les italiens qui ne peuvent être commercialisés avant le 14 juillet de l’année suivant la vendange sont davantage des vins de gastronomie, plus minéraux, servis notamment avec les poissons de lac et des plats à la crème. Eric Pastorino ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il avance la volonté de créer une association internationale de rosés avec d’autres régions viticoles étrangères. « Puisque nous exportons 40 % de nos vins et que nous sommes leader en termes de qualité, nous avons toute légitimité pour aller chercher d’autres appellations avec la même philosophie comme les Hamptons sur la côte Est américaine. Il s’agirait d’organiser des actions communes, façon jumelage de vignerons ou ´club de rosés’, en misant autant sur les vins que sur les paysages ». Et de vanter le mérite des opérations transversales y compris avec d’autres produits agroalimentaires comme savent si bien le faire les Italiens, plus délicates dans l’Hexagone.

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[Nouveau numéro] La vie en rosé avec Tony Parker

Le nouveau “Terre de Vins” arrive cette semaine dans les kiosques et, été oblige, il fait la part belle aux rosés à travers une sélection de 200 cuvées. Le champion de basket Tony Parker, passionné de vin et investisseur en Provence, livre une interview exclusive.

Retraité des parquets depuis 2019 après une carrière sportive couronnée de succès, Tony Parker s’est récemment associé à l’homme d’affaire Michel Reybier dans le cadre du domaine de La Mascaronne en Provence et de la maison de champagne Jeeper. Une nouvelle aventure qui n’a rien d’un coup de tête mais témoigne d’une volonté de prolonger “sur le terrain” une passion du vin qui ne date pas d’hier, comme “TP” l’explique dans un entretien exclusif donné à “Terre de Vins”. Cette interview est l’une des surprises du sommaire de ce nouveau numéro qui, saison estivale oblige, fait la part belle aux rosés : 200 cuvées ont été sélectionnées par le comité de dégustation, de la Provence à la Loire en passant par le Rhône, le Languedoc, la Champagne et bien sûr Bordeaux. Et puisqu’il est question de Bordeaux, les clairets sont aussi à l’honneur à travers quelques pépites qui réhabilitent cet héritier du “french claret” dont étaient friands les Anglais. Une petite histoire du champagne rosé, un focus sur les rosés d’Anjou et une sélection de pétillants naturels (rosés, bien sûr) viennent compléter la palette des 50 nuances de rose qui compose ce magazine.

De la Loire à l’Alsace

Mais le rouge est aussi à l’honneur ! À travers une verticale du château Grand Corbin Despagne, grand cru classé de Saint-Émilion figurant parmi les pionniers du bio sur l’appellation ; et à travers quatre belles cuvées bio en Côte de Brouilly. Escapades et gourmandises sont au programme, en douceur le long de la Loire, et en Alsace à l’Auberge de l’Ill, où le chef Marc Haeberlin et le grand sommelier Serge Dubs font des merveilles. Une balade dans le vignoble de Moselle Luxembourgeoise et une rencontre avec Rachel et Guillaume Hubert, au château Peynbonhomme-les-Tours en Blaye-Côtes-de-Bordeaux, complètent le menu de ce numéro qui sera le compagnon idéal des prochaines semaines que nous vous souhaitons ensoleillées.

“Terre de Vins” n°78, 132 pages, 6 euros.
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Sète, port d’attache du Picpoul de Pinet

La mairie de Sète et son office de tourisme, l’AOP Picpoul de Pinet et le comité des éleveurs d’huîtres de Méditerranée travaillent ensemble à associer territoire, terroir et produits emblématiques de l’étang de Thau.

“Nous voulons installer le réflexe : avec une huître de l’étang de Méditerranée, je veux un verre de Picpoul, avec un verre de Picpoul, je veux une huître de l’étang de Méditerranée”, résume Pascal Roques, pour le Comité Régional de Conchyliculture de Méditerranée (CRCM).

“Les 353 producteurs de l’AOP Picpoul de Pinet travaillent leurs vignes avec vue sur l’étang de Thau, le Mont Saint-Clair et la ville de Sète. Nos vins, au profil net, précis, caractérisé par son peps, sa fraîcheur et une qualité constante et fiable. En année normale nous produisons 12 millions de bouteilles dont les deux tiers sont exportés (dont un tiers au Royaume-Uni, notre premier marché, de très loin). Nous voulons donc enraciner notre communication sur notre littoral avec des panneaux signalétiques à l’entrée de chacune des six dommunes de l’AOP Picpoul de Pinet : Pinet, bien sûr, Mèze, Castelnau de Guers, Montagnac, Pomerols et Florensac. De l’autre côté de l’étang, Sète, l’île Singulière est notre port d’attache”, précise Laurent Thieule, président de l’AOP Picpoul de Pinet.

Le Picpoul sera associé aux grands événements de la vie de Sète et des bords de l’étang de Thau cet été :


le festival de Thau à Mèze du Lundi 11 au Lundi 25 Juillet, dont l’AOP Picpoul de Pinet est un partenaire historique avec sa tente emblématique.une dégustation exceptionnelle sur le parvis des halles de Sète qui réunira les producteurs conchylicoles et viticoles, le 4 août,les joutes nautiques de Sète et notamment la Saint-Louis le 22 août, où le Picpoul de Pinet sera sur la table de Monsieur le Maire, précise celui-ci, François Commeinhes.

A plus long terme, l’AOP, le CRCM, la mairie et l’office de tourisme relèvent tous les avantages d’un travail de communication ancrée dans son terroir : la mer, le littoral et l’étang. “Nous fêterons en 2023 les dix ans de l’accession de Picpoul de Pinet au statut d’AOP et Sète y sera bien sûr associée”, explique Laurent Thieule. “En outre, nous nous associons à la mairie de Montpellier pour appuyer son dossier de candidature de capitale européenne de la Culture en 2028 avec le volet de nos paysages maritimes et la complémentarité de nos deux produits incontournables : le Picpoul et l’huître”, précisent le maire de Sète François Commeinhes et ses adjoints, Francis Hernandez et Blandine Authié.

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[Pessac Léognan] Château de France: un potentiel bien présent

Le château de France, en appellation Pessac Léognan n’est pas classé mais la qualité de son terroir, celle de ses vins et son positionnement commercial en font un château à ne pas négliger.

C’est en 1971 que Bernard Thomassin, venu du monde de la distillerie, achète cette propriété édifiée sur les fondations d’un ancien manoir dont il conserve une belle cave voûtée. Arnaud Thomassin, son fils, assure aujourd’hui la direction et ses deux sœurs contribuent elles aussi à l’activité du château. L’incendie des chais et du cuvier, en 2011 a été l’occasion de reconstruire un cuvier moderne : un malheur mais aussi « une chance » pour Arnaud Thomassin, qui, s’il a été affecté pendant un court moment, a vu dans cet épisode l’occasion de doter le château d’un outil de vinification moderne.

Un terroir à fort potentiel

À 15 kilomètres au sud de Bordeaux, les 40 hectares du vignoble du Château de France s’étendent sur un des plus hauts coteaux de la terrasse de Léognan, la plus ancienne et la plus élevée des quatre terrasses de graves édifiées au fil du temps, sur des affleurements de graves pyrénéennes très profondes, parfois sur un sous-sol argilo-calcaire. Les graves de Pessac Léognan sont les témoins des cours anciens de la Garonne qui charriait alors des cailloux que les glaciers arrachaient aux Pyrénées durant les ères tertiaire et quaternaire. Cela en fait un sol pauvre, mais idéal pour la vigne. On trouvera aussi sur la parcelle de “Coquillat” (50 ares), un spectaculaire sol truffé de fossiles qui attestent de la présence, il y a 20 millions d’années, d’une mer qui indique qu’à cette époque le Bordelais bénéficiait d’un climat tropical : un micro terroir bien valorisé.

Des vins bien ciselés

Les 4 hectares de sauvignon et de sémillon (cépage typique du bordelais) produisent des vins blancs caractérisés par leur équilibre entre la fraicheur et l’acidité apportées par le sauvignon et la rondeur et la texture apportées par le sémillon. Le Coquillas blanc 2020 (la fameuse parcelle à fossiles), 80% Sauvignon, 20% Sémillon, révèle des notes d’acacia, de citron, de fruits à chair blanche et une touche de pierre mouillée que l’on retrouve en finale. Bouche fine, élégante avec juste ce qu’il faut de gras (15,50 €). Un produit très bien placé pour la restauration. Le château de France 2021 blanc (25,50 €) est tendu, sans excès. Un nez aérien sur des notes discrètes mentholées, de fruit blanc et de citron jaune, et une minéralité salivante. Bouche rafraichissante, sur une ligne tendue de citron vert : un vin plus nerveux que le 2020. Le 2020 est un peu plus rond, très élégant. Le 2019 présente déjà quelques notes de pétrole, typiques d’un début d’évolution. Pour tous ces vins, le boisé est mesuré et répond au goût actuel du consommateur.

Pour les rouges. Le Bec en sabot (11,50 €) est un vin sur le fruit (groseille), « qui se boit tout seul, à un prix raisonnable , et que l’on vend beaucoup en restauration » précise Arnaud Thomassin. Le château de France 2021 n’avait pas le jour de la visite, le même profil que l’échantillon présenté lors de la dégustation primeur. Les amers des tanins ne se retrouvaient pas et le vin était mieux équilibré entre le fruit, l’acidité et la charge tannique. Les autres millésimes dégustés 2018, 2019, 2020, sur une trilogie de bonnes années à Bordeaux, révèlent des vins caractérisés par une chair pleine et tendre, avec un potentiel de garde tout en étant relativement accessibles dans leur jeunesse. Un bon compromis.

Un positionnement commercial travaillé

La famille Thomassin choisit de commercialiser ses vins essentiellement en direct, en évitant le négoce. Ce maillon en moins permet de contenir les prix. Un résultat obtenu grâce aux déplacements qu’Arnaud entreprend en France, en Europe et sur le grand export : « Des distributeurs proches et constructifs, qui viennent au château : ce sont des relations d’amitié » se félicite Arnaud. La notoriété du château de France lui permet de se rapprocher des prix des crus classés sans les atteindre toutefois puisque les premiers vins se vendent 25,50 €.

Un château à suivre.

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Artisans Partisans, le terroir avant tout

En plein cœur des Corbières, Artisans Partisans est une marque qui réunit trois domaines appartenant à Pierre Bories, un homme très investi dans son terroir. Plus qu’une marque, c’est avant tout une ligne directrice, un esprit et un collectif qui fédèrent le monde paysan aux alentours, celui qui œuvre à la promotion et à la protection de son terroir.

Un collectif engagé

Artisans Partisans a pour centre névralgique le Château Ollieux Romanis, propriété viticole de 66 hectares à Montséret (Aude) et entièrement implanté sur le cru Boutenac. Pierre Bories a repris le domaine familial en 2001 et achète l’année suivante 10 hectares de vignes pour créer son domaine éponyme. Puis en 2013, il acquiert le Champ des Murailles, un domaine de 40 hectares niché à proximité de la Montagne Alaric. Ces trois domaines sont certifiés à l’agriculture biologique et se dirigent tout droit vers la biodynamie. Ils sont aujourd’hui regroupés sous la bannière Artisans Partisans et une activité de négoce vient compléter la marque, en achetant des raisins auprès de vigneronnes et vignerons qui partagent également les mêmes valeurs.

L’agroécologie : agroforesterie, agropastoralisme et polyculture

Artisans Partisans est finalement un excellent exemple pour comprendre l’agroécologie. Pierre Bories a compris qu’une vigne cultivée en bio ne suffit plus de nos jours pour protéger un terroir. Il a entrepris d’aller plus loin, en se séparant progressivement de la monoculture et en investissant dans la biodiversité.

Yannick Désert, le directeur technique du groupement arrivé en 2011, est le chef d’orchestre de cette transition. Au-delà d’un travail à la vigne sous le signe de la protection des sols, il a fait venir sa trentaine de brebis pour paître dans les cultures. Résultats, une tonte naturelle de l’herbe et des excréments qui nourrissent les sols, une aubaine pour les vignes. Il a également organisé la plantation d’arbres et de haies pour augmenter la biodiversité dans les parcelles, ce qui a contribué à la réintroduction d’espèces vivantes dans leur milieu naturel.

A Ollieux, un potager a également été créé de toute pièce pour servir en fruits et légumes frais le restaurant du Château. Un établissement qui accueille une carte des vins Artisans Partisans et qui s’adapte à ce que le potager offre en fonction des saisons. C’est toujours le chef Arnaud Roques, ancien collaborateur de Gilles Goujon, qui élabore une cuisine bistronomique, française et traditionnelle.

L’humain est important

Un élément essentiel de la mécanique du groupement réside dans l’humain. Pierre Bories recrute des femmes et des hommes qui croient à ses valeurs et à son projet. Et le résultat se ressent dans le turnover, quasi inexistant chez les Artisans Partisans, qui prouvent qu’on peut être grand, faire bien et bon !

Terre de Vins a aimé :

Cuvée Atal Sia 2019 – Cru Boutenac

Cépages Carignan (45%), Grenache (30%) et Mourvèdre (25%). Un très bon vin rouge gastronomique et de terroir. Un vin qui allie complexité et fraîcheur et élevé en cuve INOX. Un vin à boire dès à présent mais a idéalement laissé vieillir quelques années en cave.

Prix au domaine : 26 € TTC

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Trophées Œnotourisme 2022 : Pressoria & château Malartic-Lagravière

La remise des Trophées de l’œnotourisme édition 2022 a eu lieu il y a quelques semaines. Ce rendez-vous réunit les acteurs de la filière viti-vinicole hexagonale autour de son attractivité touristique. 18 lauréats répartis en neuf catégories ont été récompensés cette année.

Dans la Catégorie : « Initiatives Créatives & Originalités » ont été récompensés:


Offre Remarquable PRESSORIA – VOYAGE SENSORIEL AU CŒUR DU CHAMPAGNE – AY 51160 (Région viticole Champagne)

“Ce centre d’interprétation baptisé PRESSORIA prend place dans un bâtiment viticole emblématique de style « Pommery » de 1890, totalement bordé par le vignoble, aux pieds des coteaux historiques de la commune d’Aÿ-Champagne. Cet ancien centre de pressurage, propriété de la CCGVM (Communauté de Communes de la Grande Vallée de la Marne), y accueillait il y a encore quelques années une activité de la maison Pommery.

L’équipe de Maîtrise d’œuvre d’Atelier Philéas Architecture accompagnée par Casson Mann pour la scénographie a été choisie grâce à la conception d’un projet innovant qui a su répondre à cette demande. Avec retenue et finesse, le projet propose une immersion architecturale dans le paysage des coteaux grâce à des dispositifs discrets, des greffes contemporaines de grande qualité, une relation aux vues sur les coteaux et une réhabilitation qui offre un véritable écrin à la scénographie.”

Vous pouvez retrouver les offres oenotouristiques de Pressoria sur Rue des Vignerons en cliquant sur ce lien.


Offre Exceptionnelle CHÂTEAU MALARTIC-LAGRAVIÈRE – Léognan 33850 (Région viticole Bordeaux)

“La nouvelle génération, Jean-Jacques, Véronique et Séverine Bonnie, entourée d’une équipe fidèle, œuvre à la destinée du Grand Cru Classé dans un souci permanent de la qualité et de l’excellence des vins et du respect de l’environnement. Garante d’un héritage vieux de deux siècles, elle est aussi visionnaire et fait rentrer le domaine avec dynamisme dans une nouvelle ère. Un vrai virage oenotouristique a été pris. Il est ainsi devenu un axe de développement important avec une équipe renforcée dédiée et l’ouverture les samedis. La mise en place d’offres pour un réceptif sur-mesure de grande qualité reflète leur état d’esprit. La gastronomie y tient une place importante : Atelier fromage, visite premium avec accords mets et vins, déjeuner et dîner, et cours de cuisine réalisés par le chef à demeure.

Pour rester dans le cœur des amateurs, malgré le ralentissement dû au COVID les Bonnie ont imaginé un livre baptisé “Les 4 saisons de Malartic, recettes et histoire de la famille Bonnie”. Les lecteurs y découvrent, distillés au fil des quatre saisons de l’année, la vie du vignoble et du domaine, agrémentés de 24 recettes de cuisine, entre plats traditionnels familiaux et mets plus contemporains. Le cours de cuisine a donc été adapté : les hôtes pourront cuisiner deux des 24 recettes du livre, choisies selon la saison, avant d’aller visiter les chais. A leur retour, ils déjeuneront avec l’équipe autour des accords mets et vins proposés par les Bonnie, et se délecteront des recettes de famille. Ces recettes sont une forme de transmission, de génération en génération, du patrimoine familial.

Vous pouvez retrouver les offres oenotouristiques du château Malartic-Lagravière sur Rue des Vignerons en cliquant sur ce lien.

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