Marie Copinet valorise son champagne en argile

La maison de champagne du Sézannais a expérimenté deux nouvelles cuvées de chardonnay, avec et sans bulles, élevées en œufs de grès.

Le petit village de Villenauxe-la-Grande (10) dans le Sézannais a longtemps été plus connu pour son argile à faïence et sa poterie que pour ses champagnes. Au milieu du XIXe siècle, elles étaient des plus réputées et très prisées de la manufacture de Sarreguemines. La maison Marie Copinet a donc opté pour un véritable retour aux sources en réutilisant cette matière locale pour la vinification et l’élevage de ses chardonnays. « Le village comptait de nombreuses carrières d’extraction au XXe et l’argile était renommée pour sa pureté, raconte Marie-Laure Kowal-Copinet qui s’est installée avec son mari Alexandre Kowal en tant que Vignerons Indépendants. La dernière carrière a fermé en 2015 et nous avons racheté les stocks ». Marie, issue du village, avait à cœur de valoriser le patrimoine et le terroir. Les Kowal ont donc fait appel à une start-up de poterie de Limoges qui a la capacité de chauffage nécessaire pour fabriquer cinq œufs en grès de 225 l. avec des cuissons différentes pour les premiers essais.

Naissance en grès

Ce sont finalement les œufs cuits à 1260° qui se révèlent les plus intéressants pour garder la tension du champagne tout en préservant les échanges contenant-contenu. Le pressurage et la vinification se font en cuves avant un élevage de 11 mois en œufs à zéro dosage. Un 100% chardonnay pur et précis, floral sur des notes de fruits blancs, de verveine citronnée, de tilleul et des bulles crémeuses se prolongeant sur une finale saline. La cuvée (49,90 €) pour ce premier millésime 2018 a été baptisée Argilla Villonissa de l’ancien nom du village. Elle a été assortie d’une carafe en grès émaillé d’une capacité de 1,5 l. qui favorise l’oxygénation. Au service, elle génère « moins d’effervescence mais préserve les arômes et apporte de la sagesse à la bulle » estime Marie. Le cinquième œuf a été réservé à un coteaux champenois blanc (55 €), à savoir le même chardonnay de base mais sans prise de mousse, sur la minéralité et la rondeur, fruité et aromatique où l’on retrouve la finale saline.

La Maison Marie Copinet (du nom de jeune fille de Marie-Laure) a été créé en 2016 avec quelques vignes familiales très éclatées et celles récupérées par Alexandre dont le grand père était également vigneron. Le couple dispose désormais de 9 ha (dont 7,5 en propre), repartis entre le Sézannais, la Côte des Bar, la vallée de la Marne et celle de l’Ardre. « Mes parents ont décidé de devenir vignerons quand le vignoble du Sézannais a commencé à se développer dans les années 70 », raconte Marie-Laure. Apres ses études viti-oeno, elle décide de créer sa propre maison avec Alexandre. Ils construisent une cave ultramoderne en 2016 et commercialisent environ 70000 cols par an. Le dernier défi a été le passage en bio, amorcé en 2017 avec une certification décrochée en 2021.

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Domaine de La Bouvaude: Immersion sensitive entre vignes et lumières

Original, surprenant, les réactions sont dithyrambiques. Voici un parcours dans les vignes qui produit bien des sensations. Alain Blachon-Eisenstein, propriétaire du  domaine de La Bouvaude, à Rousset les vignes (Drôme), a conçu un objet nocturne lumineux, éblouissant.

Il faut attendre le coucher du soleil pour débuter l’expérience. Petit à petit des loupiotes s’illuminent, un labyrinthe de lumières se dessinent au loin. Munis d’audioguides nous partons dans les vignes. Débute une marche dans le noir presque absolu, où seules des bouteilles aux filaments lumineux dirigent nos pas, sous la lune rousse. Le casque diffuse des chants de grillons, de buissons traversés d’animaux fuyant, de musique tintinnabulante. Tout cela crée une atmosphère apaisée où les sens se décuplent, l’attention est aiguisée. La chaleur diurne fait place à la fraîcheur végétale. Le voyage peut commencer.

Le parcours est jalonné de petites haltes où des projections vidéo et sonores installent le décor. Une voix sporadique conte le paysage, la vigne, la truffe, la lavande, mêlant géologie et légendes locales. La nature participe au scénario, illustre le propos. L’histoire et nos pas nous portent jusqu’aux plages du miocène où les lumières rouges et les nuages de vapeurs réveillent les anciens volcans. Derrière nous, d’autres groupes se distinguent. La parole se faite discrète, les voix sont basses comme pour profiter de l’instant, savourer le spectacle.

Aux nichoirs à chauve-souris, où la petite chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir s’illumine d’un halo traçant, le domaine se dévoile : travail de la vigne en agriculture biologique, plantation du cépage floréal, biodiversité. La grandiloquence est remisée, place à l’essentiel. Et à la dégustation ! Alain Blachon-Eisenstein, le vigneron qui a acheté le domaine en 2020, (également inventeur du parcours, du scénario et de l’audioguide MP3), présente les cuvées avec son équipe dont l’œnologue Julie Gravelet. Déjà conquis par la cuvée Barriqua (coup de coeur du numéro de juillet), Fruiandise, Côtes du Rhône blanc 2021 (8,40 €), a joliment conclu, par ses arômes floraux et sa bouche mêlant fraîcheur et gras, la belle soirée drômoise.

www.bouvaude.com

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Incendie de Landiras : quel impact pour les Graves ?

Les incendies de Landiras ont détruit 13600 hectares de bois au 21 juillet. Si cette commune occupe l’actualité pour ses forêts de pins, il ne faut pas oublier pour autant ses vignobles et les installations situés soit au milieu de la forêt, soit en limite. Quel bilan peut-on tirer ?

Parmi les exemples connus, on citera les grands incendies similaires à l’étranger. Le premier exemple est celui de Kangaroo Island au large d’Adélaïde, en Australie, où Jacques Lurton avait perdu une grande partie de son vignoble en janvier 2020. Mais aussi l’exemple des incendies californiens en 2021 durant lesquels Gonzague et Claire Lurton avait vu une partie de leur vignoble Acaïbo et des installations d’irrigation détruits par les incendies de la région de Sonoma. Sans oublier ceux de 2017

Les Grands Chais de France qui ont un entrepôt situé sur Landiras ont du fermer depuis lundi 18 juillet car la commune a du être évacuée. Et cette entreprise doit probablement son salut à une coupe rase, faite en urgence, faisant office de pare feu pour contenir l’incendie qui la menaçait. Les 500 a 700 employés selon Thierry Carreyre ont du rentrer chez eux depuis lundi 18 juillet.

Thierry Carreyre a une triple casquette qui lui permet d’avoir une vision globale de la situation. Il est propriétaire du Château Clare, en appellation Graves, « un vignoble au cœur de la forêt » comme on peut lire sur le portail du site internet. Mais un vignoble qui a été préservé car « l’incendie s’est arrêté au ras des vignes, séparées du feu par la route, grâce à un travail des pompiers »  encore une fois (voir photo). Un travail auquel il a contribué puisqu’il fait partie du dispositif de DFCI, Défense des Forêts Contre les Incendies en Aquitaine et est même président de son groupe sur Landiras car s’il est viticulteur, Thierry Carreyre est aussi sylviculteur : il a perdu la presque totalité de sa forêt. Aujourd’hui, l’incendie semble ne plus progresser et paraît contenu « mais nous sommes encore dans la fumée comme tous les matins » depuis le 18 juillet précise-t-il. Le risque n’a pas totalement disparu et c’est pourquoi les agriculteurs et les viticulteurs du lieu « arrosent avec les citernes attelées aux tracteurs tous le endroits où le feu a été éteint et évitent ainsi que le feu ne reparte » commente-t-il.

Quant à l’impact à long terme sur la durée Dominique Guignard le Président du Syndicat Viticole des Graves fait un pronostic. « La forêt tempère les variations trop importantes de températures, elle est aussi un réservoir de fraîcheur important ». La disparition de la forêt peut altérer l’écosystème viticole  « mais la surface restante est bien supérieure à celle qui a brulé. La lisière de la forêt pour l’appellation Graves fait 50 km de long. Certes un gros morceau est parti mais ce ne sera pas la région qui sera impactée ». Et d’ajouter que « les Graves n’offrent pas un paysage désertique en lisière de forêt. Ces incendies sont catastrophiques pour la forêt, je ne minimise pas l’aléas, mais pour la viticulture je pense qu’il sera très mesuré. Mais il faut se garder d’avoir des certitudes et ce sera dans quelques années qu’on pourra avoir du recul et mesurer l’impact ».  Enfin, « les fumées n’ont pas de conséquences à ce stade de développement sur le vignoble ». Un discours rassurant.

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Julie Gayet, marraine du Concours du Meilleur Caviste de France

Après le chanteur Thomas Dutronc en 2020, c’est la comédienne et productrice Julie Gayet qui honore cette 5e édition de la compétition créée par le Syndicat des Cavistes Professionnels et organisée par Terre de vins, de son marrainage. Elle s’est confiée à Terre de vins sur son rapport au vin et ses liens avec l’univers des cavistes. Rencontre

Julie Gayet, quelle amatrice de boissons alcoolisées êtes-vous ? Régulière ou occasionnelle ? Plutôt vins, bières, spiritueux ou autres ?

Je bois plutôt lors de dîners et j’aime vraiment le vin rouge, ainsi que la bière, ce qui amuse mes amis. Je préfère d’ailleurs une bonne bière à un mauvais vin. En revanche, je bois peu d’alcools forts en général. Mais récemment, j’ai redécouvert le cognac dans le cadre du festival « Sœurs Jumelles » que j’ai organisé autour de la musique et de l’image, grâce à notre partenaire la Maison Villevert, qui nous a fait déguster ce spiritueux en cocktails élaborés avec des ingrédients acidulés. Ce n’est pas du tout la même façon de le boire et c’est comme cela que les américains l’aiment. D’ailleurs tous les rappeurs en sont fous !

Comment a commencé votre histoire d’amour avec vos deux alcools favoris, le vin rouge et la bière ?

Dans ma famille, nous célébrons le passage vers l’âge adulte, le jour de nos seize ans, avec une dégustation orchestrée par nos grand-pères. Pour faire comprendre ce qu’est le vin, ils choisissent un château et nous font une belle dégustation verticale sur plusieurs millésimes, du plus jeune au plus vieux, pour bien comprendre son assemblage. J’ai aussi découvert à cette occasion que le champagne n’était pas réservé à la fête, et qu’il y avait de merveilleuses petites maisons de champagne.

En ce qui concerne la bière, je suis blonde et j’aime les blondes ! Longtemps, je n’aimais pas le goût acide et amer de la bière. J’ai commencé à en consommer après avoir eu mes deux fils, dans les années 2000, car il était recommandé de boire de la bière sans alcool lorsqu’on allaitait pour faire monter le lait. Depuis, j’adore la bière, c’est très désaltérant. Ça doit être mon sang celtique de Bretonne-Irlandaise qui parle !

Quel est votre vignoble favori ?

J’aime le vignoble bordelais et les vins de Bordeaux. Cet amour remonte à l’époque où j’allais au château Beychevelle, à Saint-Julien, dans le Médoc, pour des séminaires avec des scénaristes du monde entier, afin de travailler sur des scenarii. J’y ai vécu, en 2002 ou 2003, la première très forte dégustation de ma vie avec des élixirs d’années 1960, des choses folles. Ensuite, de par mon métier, j’ai la chance, lorsque nous faisons des tournées en province, de pouvoir déguster les vins dans les régions où nous nous rendons. J’ai notamment le souvenir d’une tournée qui fut mythique, avec Dominique Farrugia, pour la promotion du film « Delphine 1, Yvan 0 ». Chaque fois que nous allions dans une région présenter le film, nous en profitions pour faire des dégustations, c’était merveilleux et c’est là que j’ai découvert le vin de Saint-Émilion, où j’ai d’ailleurs été intronisée « Pair de la Jurade de Saint-Émilion ».

Avez-vous un flacon iconique à nous confier ?

Mon vin préféré entre tous est le Château La Conseillante, à Pomerol. La première fois que j’ai goûté ce vin, proposé par la sommelière de l’Élysée, j’ai eu une révélation. Ensuite, je suis allée sur place à Pomerol rencontrer les équipes, dont la directrice Marielle Cazaux. Que ce soit une femme qui dirige le domaine fait sens par rapport à mon engagement pour la cause des femmes. À chaque fois que je regoûte ce vin, je suis toujours émerveillée !

Vous avez mentionné des grands noms bordelais, mais êtes-vous aussi amatrice de petites pépites plus confidentielles ? Pouvez-vous en citer quelques-unes à nos lecteurs ?

Récemment, j’ai goûté grâce à mon caviste de la rue Daguerre, à Paris, deux ou trois vins qui m’ont surprise et charmée, comme le millésime 2019 du Domaine des Rouges-Queues en Hautes-Côtes de Beaune, ou encore La Mémé Ceps Centenaires Gramenon, un rouge de Cotes-du-Rhône 2015, juste incroyable !

Etes-vous plutôt vin en solo ou vin partagé ?

Vin partagé, définitivement, et parfois une petite bière en solo !

Vos accords mets-vin et mets-bière favoris sont…

Du fromage avec du bon pain et un bon vin rouge, ça reste le must ! Pour une bière, je l’apprécie avec une bonne moules-frites aux Puces de Saint-Ouen…

Vous êtes à l’initiative du festival « Sœurs Jumelles », mêlant les univers de la musique et de l’image, dont la 2e édition s’est tenue du 22 au 25 juin derniers à Rochefort. Que dégusteriez-vous en visionnant Les Demoiselles de Rochefort ?

J’ai eu beaucoup de chance, car pendant le festival, les équipes du Château Monlot, à Saint-Emilion, propriété de l’actrice chinoise Zao Wei, sont venues. Elles ont amené les deux cuvées de la propriété, Château Monlot et Héritage de Monlot. C’était délicieux et très joyeux, on a beaucoup chanté !

Avez-vous un caviste fétiche ?

Oui, celui chez qui je vais le plus souvent c’est la Cave des Papilles, rue Daguerre, dans le 14e arrondissement de Paris. En plus de sa jolie sélection de flacons, il vend également les meilleurs camemberts de la Terre ! Il est toujours de bons conseils.

Avez-vous d’autres points de ravitaillement au gré de vos pérégrinations ?

Absolument ! J’aime bien pousser la porte de nouvelles caves selon le lieu où je me trouve. Ce que j’apprécie, ce sont les cavistes qui me font faire des découvertes, je suis toujours preneuse de choses nouvelles ! À Sète par exemple la caviste des Caves Notre-Dame m’a fait découvrir des Côte-Rôtie incroyables !

Vous avez accepté le marrainage du Concours du Meilleur Caviste de France sans hésitation. Pourquoi vous tient-il à cœur ?

Comme les petits libraires, les cavistes dispensent un conseil fondamental pour aiguiller le client. L’un comme l’autre sont les promoteurs de la découverte de pépites, qu’il s’agisse d’auteurs ou de producteurs de vins ou alcools. Je ne connaissais pas le Concours du Meilleur Caviste de France, je trouve que c’est une excellente initiative pour défendre ce métier de proximité et les compétences qu’il nécessite, que ce soit en termes de connaissances, de conseil ou de lien humain. 

La défense des droits des femmes est une cause qui vous importe. Que pensez-vous de leur présence dans le monde des cavistes ?

Même si elles sont encore trop peu nombreuses, notamment dans le monde des cavistes, les femmes arrivent un peu partout dans le monde du vin, et c’est une excellente nouvelle. Pendant longtemps, c’était comme si faire le vin n’était pas un métier pour les femmes, notamment au sein des familles vigneronnes, où seuls les hommes reprenaient les domaines. Aujourd’hui, non seulement elles sont productrices, mais elles sont aussi de très bonnes œnologues, sommelières, cavistes… C’est un peu le même mouvement que celui qui s’est produit dans nos industries.

Un message ou un mot d’encouragement pour les candidats au Concours du Meilleur Caviste de France ?

Vive le vin, vive le cinéma, vive les histoires qu’on raconte et la passion autour de ces univers ! Le moteur des concurrents doit avant tout être le plaisir de participer, pour mettre en avant leur métier. C’est une heureuse initiative, je souhaite que cette compétition soit joyeuse et j’espère qu’elle permettra d’accroître encore la visibilité autour de ces professionnels.

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Festival des vins d’Aniane : une horizontale 2012 vertigineuse

Dans le cadre majestueux de la Chapelle des Pénitents, le Festival des vins d’Aniane a proposé, hier soir, une dégustation horizontale de douze domaines emblématiques sur le millésime 2012. Terre de Vins était là pour ce moment unique. Ambiance.

Sous son chapeau blanc, Jean-Pierre Venture transpire à grosses gouttes. « Cela fait une bonne année que l’on travaille sur ce festival avec une réunion tous les mois et un travail de titan de la part de toute l’équipe. » Le vigneron du Mas de la Séranne s’active pour mettre en place les derniers détails dans le cadre solennel de la Chapelle des Pénitents. Pour ce deuxième « off » de la 23e édition du Festival des vins d’Aniane – après le rafraichissant épisode du canoë & rosé mercredi près du Pont du Diable – une soixantaine de convives sont amenés à déguster, à l’aveugle, une horizontale de douze vins d’un même millésime. Ce sera 2012, une année viticole à belle réserve hydrique (873 mm d’eau) et où la canicule avait (seulement !) atteint 36°C au plus fort de l’été. « C’est un vrai beau millésime chaleureux, expressif, identitaire », poursuit Roman Guibert du Mas de Daumas Gassac. Sur place, il y a des cavistes venus de toute la France, des restaurateurs, des œnologues et surtout des amateurs de vins.

« Une ode aux grands vins de ce terroir »

On retrouve plusieurs vignerons comme Jean-Marc Coston du domaine éponyme, Xavier Peyraud du Mas des Brousses ou Benoit Braujou du domaine Fons Sanatis. Ce dernier s’inquiète d’ailleurs de la persistance de la canicule. « Je commence à avoir de l’oïdium sur mes carignans », glisse-t-il à son voisin. La dégustation à l’aveugle peut commencer, orchestrée par Daniel Roche, sommelier-conseil : « Cet exercice n’est en aucun cas un concours, il n’y a pas de volonté de mettre plus en avant un domaine qu’un autre. C’est une ode aux grands vins de ce terroir ». L’ordre de dégustation, par série de trois, est d’ailleurs aléatoire. Dès le premier verre, la typicité « Aniane » parle : la fraîcheur amenée par le plateau du Larzac, les fruits des bois, la garrigue, la concentration et la rondeur en bouche. Mais la diversité des styles s’exprime sur l’évolution, là le cacao ou le balsamique, ici la réglisse ou le sous-bois. Le marqueur commun est l’énergie. Entre chaque série, un vigneron prend la parole pour donner son sentiment. Les discussions vont bon train pour retrouver l’auteur de la cuvée dégustée. Exercice délicat pour les auteurs de ces pépites. « L’an passé, je n’avais pas retrouvé mon vin », plaisante Jean-Marc Coston. Cette fois-ci, il a eu le nez creux et le palais fin. Ce n’est pas le cas de Jean-Pierre Venture. Un rire éclate. La suite est toute aussi conviviale sur la terrasse du restaurant Souka où Les quilles tombent plus vite que le soleil. A Aniane, on sait recevoir !

Les cuvées dégustées sur le millésime 2012 :

– Domaine de Montcalmès, AOP Terrasses du Larzac
– Domaine Fons Sanatis, Senescal, Vin de France
– Domaine de l’Anio, IGP Saint-Guilhem-le-Désert Cité d’Aniane
– Mas de la Séranne, Antonin et Louis, AOP Terrasses du Larzac
– Mas des Brousses, AOP Terrasses du Larzac
– Mas de Daumas Gassac, IGP Saint-Guilhem-le-Désert Cité d’Aniane
– Château Capion, Vieilles Vignes, AOP Terrasses du Larzac
– Domaine Coston, Les Garigoles, AOP Terrasses du Larzac
– Mas Laval, Grande Cuvée, IGP Pays d’Hérault
– Mas des Armes, Cuvée 360, IGP Pays d’Hérault
– Domaine de la Grange des Pères, IGP Pays d’Hérault
– Domaine Vaisse, Galibou du Russe, AOP Terrasses du Larzac

Pour la suite des festivités, consultez le programme sur : https://www.festivaldesvinsdaniane.com/

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Canicule Cognac : « Pour une alimentation hydrique raisonnée »

Les jours se suivent et se ressemblent sous le soleil du cognaçais. La canicule n’épargne pas le vignoble charentais et cela engage l’interprofession à une grande vigilance doublée d’une prise des mesures. Vincent Lang, directeur de la station viticole du Bureau National Interprofessionnel du Cognac, s’en explique à Terre de Vins.

Les chaudes journées se succèdent sur le cognaçais, comment le vignoble se comporte-t-il? 

Suite à des périodes de températures élevées et de faible pluviométrie, le vignoble de Cognac résiste bien pour l’instant. Dans la plupart des zones de l’aire d’appellation, la vigne puise sa ressource en eau dans le sol, mais nous avons déjà noté à quelques endroits des symptômes de stress hydrique qui se manifestent sur les feuilles et quelques brûlures de raisins par le soleil. Nous suivons de près la situation et les contrôles de maturation vont débuter prochainement. 

L’Interprofession vient d’interdire l’irrigation des vignes à partir des nappes phréatiques, comment et pourquoi cette décision fut prise ? 

La filière Cognac considère le prélèvement d’eau dans les nappes phréatiques pour l’irrigation de la vigne en production comme une pratique non durable, elle attend des quelques acteurs qui y auraient recours qu’ils prennent dès maintenant leurs dispositions pour s’en émanciper. 

Le changement climatique nous oblige à réfléchir de façon proactive à l’adaptation de certaines de nos pratiques. 

De tels épisodes qui accompagnent le réchauffement climatique nous forcent-t-il à penser d’autres solutions comme l’utilisation de sources d’eau de recyclage ? 

Nous travaillons d’ores et déjà sur l’interdiction de la pratique d’irrigation ou fertirrigation à partir des pompages dans les nappes, ainsi que sur l’adaptation du vignoble au réchauffement climatique dans le souci permanent de la préservation de la qualité de notre produit, de la gestion efficace et durable des ressources en eau de notre territoire. La préservation et la protection des ressources naturelles et notamment l’eau font partie des enjeux environnementaux majeurs pour la filière Cognac. Sa certification environnementale comporte des exigences sur le sujet. Si l’on considère que les épisodes de sécheresse sont amenés à se multiplier, nous travaillons à adapter les pratiques viticoles (travail du sol, couverts végétaux, taille, ombrage…) et le matériel végétal comme les portes greffes et des variétés de vignes avec un cycle végétatif adapté au réchauffement climatique. Ceci nous permettra de nous adapter aux conséquences du réchauffement climatique, tout en préservant la qualité et la typicité de nos produits. Une alimentation hydrique raisonnée, fondée sur des ressources durables d’eau, fait partie des différentes pratiques que nous évaluons. Il s’agit donc d’expérimenter, d’encadrer, de réguler les pratiques d’irrigation ou de fertirrigation pouvant s’appuyer par exemple sur le recours à de l’eau de pluie et à des eaux de recyclages.

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[Bourgogne] Œnotourisme du futur à Vosne-Romanée

Projet du domaine du Comte Liger-Belair, « La Cuverie » va ouvrir cette fin d’année 2022. Ce lieu de vie comprendra notamment une épicerie locale et un bar à vin, ou l’on pourra déguster les cuvées du célèbre village de la Côte de Nuits.

L’oenotourisme du futur ? Dans le très renommé village de Vosne-Romanée, un lieu de vie multiservice va ouvrir en cette fin d’année 2022. L’adresse, située à l’angle de la rue Sainte-Barbe et de la rue des Communes, amènera visiteurs et riverains à se côtoyer. On y trouvera un bar à vin, une épicerie bio et locale, des chambres, de la petite restauration, une pièce à disposition des professions libérales, une salle de réunion avec écran, un service de dépôt de colis pour les vignerons, et même… la poste du village, qui avait fermé.

Un concept « destiné à redonner une impulsion au village », résume l’initiateur du projet Louis-Michel Liger-Belair. Le propriétaire du domaine du Comte Liger-Belair s’est adjoint les services de Christopher Lecoufle, ex-sommelier et ancien élève d’Antoine Petrus, pour gérer les lieux.

Des Vosne-Romanée au verre

Côté bar à vin, le client aura le choix « entre 1000 et 1200 références ». En premier lieu « les vins de l’appellation, avec, chaque semaine, un Vosne d’un domaine ou d’un négoce différent au verre». Et comme ces flacons sont prisés dans le monde entier, Louis-Michel Liger-Belair a dû convaincre ses confrères. « Certains jouent jeux, malgré la petite récolte de 2021. D’autres, pas encore. Ça avance. Je leur explique qu’on y a tous un intérêt. Des gens qui ont fait des milliers de kilomètres pour boire un Vosne à Vosne, et qui ne peuvent pas car les grilles des domaines sont fermées, rentrent forcement déçus. »

Le reste de la carte sera composé de vins bio de toute la Bourgogne, et de vins biodynamiques du reste de la France et du monde. À des tarifs voulus raisonnables. «C’est le producteur qui choisit le prix HT. Puis celui-ci sera multiplié par deux sur table, pas plus. C’est peu comme marge, mais moi qui passe mon temps à me battre avec les restaurants pour ça, je ne me vois pas faire pareil.»

Chambres avec vue sur les vignes

À côté, la partie restauration prévoit « des planches de fromage et de charcuterie, et un peu de sandwicherie, notamment pour les ouvriers viticoles qui travaillent à Vosne et doivent aller à Nuits pour déjeuner. » À l’étage, quatre grandes chambres avec vue sur les vignes seront disponibles un peu plus tard, au printemps 2023.

« L’ensemble pourra rendre service à tout le monde : habitants de Vosne, ouvriers viticoles et visiteurs », espère Louis-Michel Liger-Belair. Une manière pour le propriétaire de ce domaine familial, créé en 1815, de « rendre à Vosne ce que Vosne nous a donné. »

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Dernières étapes du Tour de France : objectif Cahors

Le jeudi 21 juillet, le Tour de France parcourra un des plus longs périples de l’année. Au terme de 183,3 km, les coureurs longeront les derniers méandres du Lot pour terminer dans la ville de Cahors. Paysages variés et vins rouges en perspective.

Les dernières boucles du Tour de France cycliste se dessinent. Le jeudi 21 juillet, l’étape sera une des plus longues du tour, qui reliera Castelnau-Magnoac (Gers) à Cahors (Lot). Il traversera trois départements en passant par les villes d’Auch et Valence d’Agen dans le premier, la cité médiévale de Lauzerte et sa belle place à cornières dans le Tarn & Garonne avant d’aborder le département du Lot et le vignoble de Cahors. L’entrée se fera par Montcuq-en-Quercy-Blanc sur la D653 juste avant la Côte de Saint-Daunès, 1,6 km à 6,3%, une des dernières s grimpettes du Tour avant celle de Rocamadour (Lot), le lendemain et celle du Pavé des Gardes à Meudon, juste avant l’arrivée à Paris le 24 juillet. A Bagat il côtoiera les vignes du château Quattre et mettre cap au nord vers Sauzet avant d’atteindre les bords du Lot, un peu à l’est de Luzech. De Saint-Vincent Rives d’Olt à Cahors, se succéderont une dizaine de noms évocateurs des grands rouges de l’appellation, Château Saint-Sernin, Château Vincens, Vinovalie-Cave des Côtes d’Olt, Château Saint-Didier, Château La Caminade…

Appellation contrôlée Cahors : des rouges aux profils variés

Le vignoble de Cahors couvre un ensemble de 3323 hectares sur une soixantaine de kilomètres le long des méandres du Lot. Il est scindé en deux grands ensembles de terroirs aux soubassements géologiques absolument uniques, les alluvions sur les Terrasses s’étageant au-dessus de la rivière, le calcaire sur le Causse). S’il ne produit que du vin rouge, le vignoble recouvre toutefois une infinité de nuances résultant des accidents de sols, des différences d’altitudes, des effets de proximité (avec la rivière notamment) ou des expositions particulières.

Cahors capitale du malbec

Cahors aurait dû fêter l’anniversaire de son appellation contrôlée en 2021, mais le Covid-19 a eu tendance à reporter les célébrations. Le passage du Tour de France est donc l’occasion d’un beau cinquantenaire. Juste avant le Château Saint-Sernin, sur le côté droit de la route, coureurs, spectateurs et téléspectateurs auront le regard attiré par une immense affiche de 2200 m2 déclarant « Cahors capitale du malbec ». Le vin de Cahors est en effet principalement issu de ce cépage, aussi appelé auxerrois ou côté selon les régions.

Cahors Malbec Lounge en centre-ville

 Il y aura de l’animation autour du passage du tour. La Cahors Malbec Lounge, espace officiel d’information et de dégustation des vins de l’appellation Cahors est plus ouvert que jamais avec ses 200 vins en présentations. Au Clos Triguedina, les cyclistes amateurs sont invités à tester la « petite boucle du vignoble » et à pique-niquer verre en main sur le circuit du domaine.

Curieusement, après la traversée du Gers et du Tarn & Garonne, la visite dans le Lot est aussi un clin d’œil à la séquence d’ouverture du Tour qui se trouvait à Copenhague : le château de Cayx, situé dans le hameau de Caïx au nord de Cahors, appartient à la famille royale du Danemark.

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Vous prendrez bien une petite vière !

L’univers de la zythologie, à savoir celui de la bière, n’en finit pas de proposer des nouveautés. Dernière en date, un produit ni tout à fait bière ni tout à fait vin mais un entre-deux pour le moins original. Une expérience de dégustation atypique signée Aubert & Mathieu.

Dire que ces deux-là sont des trublions relèverait presque de la tautologie ! Anthony Aubert & Jean-Charles Mathieu sont 2 amis qui ont décidé en 2018 de créer une structure de négoce qui leur permette de mettre en avant les vins de leur région, le Languedoc-Roussillon. Avec toujours des cuvées identitaires, de celles qui ne laissent pas indifférent. Et pour une fois, ce n’est pas tout à fait un vin qu’ils viennent de lancer, mais un « machin » à la robe framboise soutenue, encapsulé comme une bière et un brin voyant avec une étiquette haute en couleurs. Pour décrire cette curiosité, il fallait au moins un néologisme immédiatement intelligible. C’est une « vière ». En un mot, un mariage entre bière et vin au cours d’un processus d’élaboration commun. Et pour se lancer dans ce projet, les 2 copains ont conclu un partenariat avec la brasserie artisanale parisienne Gallia. Forte d’une histoire plus que centenaire, cette dernière a été relancée là aussi par 2 amis en 2009 et s’est depuis, durablement installée comme un incontournable du paysage brassicole. Chez Gallia, les vières, on sait faire. Il y en a d’ailleurs quelques-unes au catalogue, à base de merlot, de syrah, de pinot noir ou bien encore de muscat… L’idée est simple, il s’agit de faire fermenter quelques jours les raisins sélectionnés et ensuite de leur ajouter le moût de bière (malt d’orge et de blé) pour que les levures puissent continuer à travailler et produire cet hybride.

Un carignan inattendu

Pour leur vière, Aubert & Mathieu ont décidé de mettre en valeur leur cher carignan, si typique du Languedoc. Le résultat est surprenant et ne saurait laisser indifférent. Evidemment, si vous vous attendez à une expression nouvelle d’un vin, vous risquez d’être déçu. Le produit offre un nez qui rappelle un agréable vin rouge fruité tout en évoquant les notes typiques maltées de la bière à la dégustation. Pour autant, le cépage apporte véritablement une aromatique spécifique qui vient complexifier l’ensemble qui titre 7,2°. On retrouve ainsi des notes de fruits rouges bien marquées qui sont d’une véritable gourmandise. A n’en pas douter, voilà un produit qui fera parler de lui, qui risque bien de susciter la curiosité parmi les amis à qui vous le ferez goûter. On peut s’interroger sur le prix. 14,90€ les 75cl, certains trouveront peut-être que c’est un peu cher. C’est en tout cas une sensation de dégustation nouvelle qui vaut la peine d’être découverte.

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Primeurs 2021: sélection autour d’une viticulture respectueuse de l’environnement

Nous sommes en fin de campagne primeurs 2021 et les prix sont sortis. Terre de vins vous propose plusieurs sélections en fonction de vos attentes.

Sylvie Tonnaire, rédactrice en chef de Terre de vins s’adresse aujourd’hui aux acheteurs qui souhaitent faire des achats de vins issus de viticulture respectueuse de l’environnement. .

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