Les vignobles du Sud Ouest modelés par Compostelle

A l’occasion d’une conférence qui s’est tenue à Cahors, la géographe France Gerbal-Médalle a révélé comment les chemins de Saint-Jacques ont participé au développement de la vigne dans le Sud Ouest.

« Si on regarde les chemins de Saint-Jacques, on remarque qu’ils suivent les vignobles du Sud Ouest. » France Gerbal-Médalle montre du doigt sur une carte les itinéraires empruntés par les pèlerins : du sud du massif central, où se trouvent les appellations aveyronnaises, au pied des Pyrénées, royaume du Madiran. Selon l’hypothèse de la docteure en géographie, spécialiste de l’œnotourisme, les routes du célèbre pèlerinage ont pu participer à la diffusion des cépages et ainsi dessiner les vignobles du Sud Ouest que nous connaissons aujourd’hui. « Le cabernet est né au Pays Basque, puis il est remonté jusqu’au Val de Loire », cite-t-elle à titre d’exemple. Ses recherches débutées il y a plus d’un an, s’appuient notamment sur les écrits de l’ampélographe Guy Lavignac. « Il pense que les pèlerins ou les paysans ont transporté sur le chemin du retour des graines et des plants qui leur ont plu, pour les essayer chez eux », détaille la géographe.

France Gerbal-Médalle poursuit toujours ses travaux pour retrouver sur les différents itinéraires des traces de la viticulture, qui viendraient renforcer cette idée. Les feuilles de vignes, représentées sur les objets cultuels de l’église de Notre-Dame-du-Bourg à Rabastens, dans le Tarn, sur l’appellation Gaillac, sont ainsi des éléments supplémentaires.

L’enjeu de ces travaux est de montrer que la vigne est un objet culturel et qu’elle a « participé à la création des paysages », insiste la géographe. Cela permettrait de prouver qu’il existe bel et bien une cohérence entre les différentes appellations de la région, réunies sous l’interprofession des Vins du Sud Ouest. Des vignobles qui ne sont pas d’un seul tenant, mais ressemblent davantage à « une mosaïque », décrit France Gerbal-Médalle.

En 2022, ces appellations semblent avoir obtenue une première reconnaissance. Le Sud Ouest a rejoint le réseau « Iter Vitis, Les chemins de la Vigne » créé par le Conseil de l’Europe pour mettre en valeur une identité culturelle commune. Cette nomination permet de montrer que la civilisation européenne s’appuie sur la culture de la vigne. Les vignobles du Sud Ouest rejoignent ainsi ceux qui semblent être d’intimes compagnons de route : les chemins de Saint-Jacques. Sébastien Pénari, de l’agence française des chemins de Compostelle précise ainsi que les itinéraires jacquaires ont initié « en 1987 le lancement des itinéraires culturels du Conseil de l’Europe ».

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Les escapades gourmandes du Languedoc reviennent

Le printemps lance la saison des balades gourmandes dans le Languedoc. Les appellations proposent des activités pour allier vin, gastronomie et visites de leurs terroirs…

Il n’y a pas que la vigne qui soit en pleine ébullition courant mai. Partout dans le plus grand vignoble du monde, les appellations et leurs vigneronnes et vignerons s’activent pour créer balades et escapades gourmandes dans leurs terroirs. Voici quelques bons plans ouverts à tous, du Gard à Narbonne, en passant par Montpellier et le piémont du Larzac.

Balade dans l’exceptionnel patrimoine montpelliérain
Ville et bientôt peut-être capitale du vin, Montpellier est au cœur de l’appellation Languedoc Grés de Montpellier. Terroir de petits cailloux niché de part et d’autre de la capitale héraultaise, la balade gastronomique “Aux Grés de Montpellier” fête cette année ses 10 ans. Le temps sera donc à la fête le dimanche 14 mai pour le plus grand bonheur des passionnés de vignes, de vins et de gastronomie.

A chaque étape de la balade, des vins de l’appellation ainsi que des plats gastronomiques vous seront proposés. Une façon originale de découvrir les vins estampillés AOC Languedoc et AOC Languedoc-Grés de Montpellier, tout en explorant l’exceptionnel patrimoine montpelliérain. Pour marquer cet anniversaire, un menu gastronomique sera spécialement signé par les Chefs d’Oc dont Richard Just, Charles Fontès et Clément Gély.

Au coeur de magnifiques garrigues
A travers vignes et forêts méditerranéennes, l’AOC Languedoc Sommières vous invite à venir découvrir le Doulibre et la commune de Crespian, tout en savourant les vins de leurs différents producteurs. Une immersion dans un très charmant village situé au pied du bois des Lens, à quelques encablures de Sommières.

La balade aura lieu le dimanche 21 mai prochain et sera donc en plein cœur d’un magnifique massif écologique de 7 000 hectares, où se conjuguent des garrigues baignées par le soleil d’été, la biodiversité des insectes et les magnifiques chants d’oiseaux. Tout au long de ce parcours de 5,5 km environ, cinq pauses gourmandes seront proposées et accompagnées des cuvées des vigneronnes et vignerons du Terroir de Sommières.

A deux pas de la Grande Bleue
Toujours le dimanche 21 mai prochain, les vigneronnes et vignerons de La Clape vous donnent rendez-vous pour la prochaine édition des Sentiers Gourmands. Un beau parcours de 6 kilomètres ponctué de pauses douceurs. Le promeneur que vous êtes découvrira le cœur de la Clape tout en dégustant ses vins en admirant le terroir qui les forge. Accords mets et vins seront préparés par le chef Marc Schwall du Petit Lac à Narbonne.

Aux pieds du Larzac
A cheval entre juin et juillet, la 20ème édition de la Circulade Vigneronne en Terrasses du Larzac se déroulera sur 2 jours le Vendredi 30 juin et Samedi 1er juillet 2023 à Gignac. L’événement vous réservera comme d’habitude quelques surprises et c’est normal, la Circulade fêtera ses 20 ans en 2023. Comme chaque année, papilles et mirettes seront contenues et il vous faudra chausser vos plus belles chaussures de marche pour les quelques kilomètres de sentier. Cette vingtième édition sera parrainée par le Chef Cyril Attrazik, 2 étoiles au Guide Michelin, qui signera le menu dégustation.

Toutes les réservations et informations sont disponibles sur le site de l’AOC Languedoc : https://reservations.languedoc-aoc.com/

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Le Sang du Christ au Château d’Arsac

Ce vendredi 28 avril à 17h30, le Château d’Arsac, Cru Bourgeois Exceptionnel de Margaux, accueille les Rencontres autour du Vin de Messe. Au programme des conférences, des dégustations et une exposition des œuvres d’Emmanuel Abiteboul.

Les interactions entre le vin et le sacré sont infinies. Sujet inépuisable, culturel avant d’être cultuel, le vin de messe va être inspecté à la loupe dans la propriété margalaise de Philippe Raoux. L’événement tout public traversera l’antiquité et bien sûr ensuite le christianisme à l’endroit du dernier repas de Jésus, la Cène. Les conférenciers Ronan Raffray, professeur de droit privé et directeur du master en droit de la vigne et du vin à l’université de Bordeaux, Père Francis Ayliès, de l’église Saint-Rémi-de-la-Vigne de Bacalan ou encore le magistrat Pierre Guillout rappelleront la nature de ce vin de messe, sa provenance, son statut juridique, ses caractéristiques gustatives… La théorie sera suivie de la pratique avec la dégustation d’une dizaine de vins d’abbaye, de Fontfroide à Valmagne et de Joncels à Via Caritatis. Fidèle aux habitudes du Château d’Arsac, une exposition sur les thèmes du sacré et de la nature complètera l’évènement. Elle est signée du graveur et sculpteur Emmanuel Abiteboul. 

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L’Elixir d’Or : 6 énigmes à résoudre pour gagner une cave de 100 000€ !

Depuis quelques jours, tous les Indiana Jones et Benjamin Gates en puissance peuvent assouvir leur soif de découvertes. Une toute nouvelle chasse au trésor vient d’être lancée par la société Unsolved et permettra à la personne qui découvrira le coffre du comte de Saint-Germain d’emporter les 3500 bouteilles de la cave.

Certaines quêtes peuvent durer des années. Les Gouttes de Dieu, dont les livres viennent d’être adaptés en série, emmenaient les protagonistes dans un parcours initiatique leur permettant de trouver le graal ultime, en l’occurrence une bouteille de Château le Puy 2003, un magnifique Bordeaux en biodynamie. Eh bien, il se pourrait bien que l’Elixir d’Or, la chasse au trésor qui vient de commencer, s’avère encore plus longue et palpitante ! Imaginez un peu… Après avoir simplement acheté (29,99€) un parchemin très joliment illustré par Mathilde Leroy, vous voilà fin prêt à vous lancer sur les traces des secrets du comte de Saint-Germain. Mystérieux personnage ayant véritablement existé et défrayé la chronique au XVIIIème siècle, ce dernier est décrit ainsi sur le site internet de présentation : « musicien, peintre, diplomate, espion, aventurier, alchimiste, et écrivain, il était réputé immortel. La légende lui attribue la découverte de la pierre philosophale, que l’on appelle en alchimie le Grand Œuvre. Versé dans l’occultisme, au moins agent triple pour le compte de différentes couronnes européennes, le personnage cultiva une image mystérieuse et un vocabulaire secret tout au long de sa (longue) vie ». Le jour de sa mort, le 27 février 1784, le comte aurait donc laissé 6 énigmes. Pour tenter de les résoudre, nul besoin de connaître quoi que ce soit en œnologie ni de quitter son fauteuil. Voilà le concept de ces chasses au trésor créées dans le monde anglo-saxon et qui fédère des milliers de joueurs dans le monde entier. Le jeu dure tant qu’aucun joueur n’a réussi à trouver le lieu exact où se trouve le coffre enterré. Et cela risque fort de prendre plusieurs années. Imaginez par exemple que l’énigme de la chouette d’or n’a toujours pas été résolue alors que son lancement remonte à… 1993 !

Une superbe cave à la clé
La société Unsolved qui a créé cette chasse au trésor a été créée par 2 amis d’école de commerce, Etienne Picand et Simon Couasse. Ce dernier explique que l’Elixir d’Or « perpétue la culture, l’histoire, le patrimoine viticole français, en France et à l’international. Le parchemin est en effet traduit en 7 langues et sera accessible au monde entier à partir de septembre ». Autant dire que le nombre de participants devrait être conséquent. Tous vont tenter de résoudre des énigmes tantôt très littéraires, tantôt composées de symboles énigmatiques. Celui ou celle qui trouvera le coffre deviendra le propriétaire d’une cave composée de 3500 bouteilles issues de 40 domaines partenaires. Représentative de toutes les régions de France, associant grands crus et domaines prestigieux (château Margaux, domaine Cécile Tremblay, Charles Heidsieck…) à de jeunes pépites comme Antoine Armanet, cette collection est conservée dans des conditions optimales dans la cave du célèbre château de Vaux-le-Vicomte qui s’est associé au projet. Une bonne nouvelle si les bouteilles devaient y rester stockées durant plusieurs années voire plusieurs décennies ! Ne reste plus qu’à se lancer dans l’aventure et à s’armer de patience tout en mobilisant tous ses neurones. Pour ne pas abandonner trop vite, il est possible de rejoindre la communauté de joueurs sur le groupe Discord officiel du jeu et, pourquoi pas, y trouver un coéquipier. Que le meilleur gagne !

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Concours du Meilleur Élève Sommelier de France : Retour aux sources pour Xavier Thuizat

Il se rêvait journaliste, il est devenu MOF et Meilleur Sommelier de France en 2022. Xavier Thuizat sera le parrain du prochain concours du Meilleur Élève Sommelier de France, qui se déroulera les 11 et 12 mai prochains à la Maison Chapoutier, à Tain l’Hermitage.

C’est un retour aux sources pour vous qui avez été élève en mention complémentaire sommellerie au lycée hôtelier de Tain !
Après un Bac littéraire, je voulais devenir journaliste, mon rêve était d’écrire. On m’a fait comprendre qu’il y avait peu d’élus, que j’aurai peu de chance d’avoir un poste. Nous étions deux garçons dans la classe à Beaune, mon copain part en BTS commerce des vins et spiritueux, je décide de le suivre dans cette voie, sans savoir où j’allais. A l’époque, en 2005, le lycée de Tain acceptait un étudiant non issu de la filière hôtelière. Pascal Bouchet, le professeur de sommellerie m’a recruté, en me prévenant que je ne pourrai pas passer le diplôme mais en échange, je pourrai passer le concours du meilleur élève sommelier. Pour moi la certification était plus importante que le diplôme.

Vous aviez l’âme d’un compétiteur ?
Venant de Bourgogne, j’avais un bagage technique et théorique mais j’étais mauvais en service. J’y vais parce que c’était convenu ainsi. Cela s’est bien passé, je suis deuxième. Je n’avais pas tellement envie de continuer les concours. Je préférai la compétition sportive, car j’étais cycliste à l’époque. Puis, je pars travailler chez Bernard Loiseau, les années passent. Je suis père de deux enfants. Je me sent bien, j’ai des connaissances. Je pense qu’il serait intéressant de me remettre en question, de m’évaluer. Je me plonge dans les livres durant 18 mois. Je me dis, j’essaye une fois les deux concours car si je n’essaye pas je vais le regretter. Le MOF était un rêve. Le CMSF une préparation. Je suis qualifié en demi-finale puis en finale, je suis détendu, sans pression, ce qui m’a permis de m’exprimer sans stress. Je le réussis, c’est magnifique.

Quels conseils donneriez-vous aux élèves qui vont passer le concours ?
De transmettre du plaisir et de l’émotion comme dans la salle. Sommelier est un métier de prescripteur, on donne envie de boire, de manger. Il faut de l’empathie, le naturel se ressent. On n’apprend pas forcément cela à l’école.

Et au lauréat ?
Gagner, c’est un peu un cadeau empoisonné. Être second, au contraire, permet d’aller plus loin. Ce n’est pas parce que l’on gagne qu’il faut prendre la grosse tête. Ce n’est qu’un début. Le travail est là, il faut rester simple, apprendre, être un éternel apprenant.

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Henri Lurton : Le discours et la méthode

Le 2022 du Château Brane-Cantenac qui se déguste lors de la campagne des primeurs a une saveur particulière. C’est le 30ème millésime de son propriétaire Henri Lurton. Retour sur une prise de pouvoir et sur une trajectoire.

« Je n’ai jamais cherché à me faire un prénom : la vedette, c’est le vin », prévient d’emblée l’intéressé. Henri Lurton est réservé et il entend le rester. Mais force est de constater que le bonhomme a marqué de son empreinte les 30 derniers millésimes du second Grand Cru Classé 1855 de Margaux. Voire davantage puisqu’Henri Lurton n’a cessé de rôder dans les rangs de Brane-Cantenac. Millésime 1961, il grandit dans cette propriété auprès de son père Lucien – qui vient de nous quitter. Henri est un scientifique, l’élève studieux rattrape des études de biologie puis d’œnologie. Après un tour du monde, il revient aux côtés de son père en 1986. D’une famille de onze enfants, Henri est celui qui va présider aux destinées de la propriété que les Lurton détiennent depuis des lustres, Henri incarnant la quatrième génération. En 1992, il prend les commandes. Le scientifique observe, expérimente et entreprend. Études de sols, nouveaux cuviers, retour des cuves bois, tri optique, système d’extraction douce, autant de touches successives qui sous-entendent une démarche globale. La précision est le maître-mot pour que Brane-Cantenac tienne son rôle de challenger en rapport à son voisin Château Margaux. « Tout est mis en œuvre pour faire rentrer du caviar dans les cuves », explique le directeur d’exploitation Christophe Capdeville. De fait, les millésimes s’enchaînent et la qualité va crescendo. La tenue d’un grand cru est aussi suspendue à l’anticipation. Pour aborder les changements climatiques, Henri Lurton mène plusieurs expérimentations et innovations. Une idée fixe : la fraîcheur et l’élégance des vins. Nous sommes à Margaux, nulle part ailleurs. Essais de cépages résistants au nouveau climat, jachères, haies, plantations d’arbres, la signature Brane-Cantenac est une somme de détails. Avec une force majeure : cette croupe argilo-graveleuse de 30 hectares d’un seul tenant assurant une régulation hydrique exceptionnelle. Concernant l’encépagement, le cabernet sauvignon est progressivement monté en puissance et des pieds de carménère – prometteurs – comme de castets – encore à titre d’essai – s’épanouissent en cette terre médocaine. Avec très peu de discours mais beaucoup de méthode, celui qui n’a jamais voulu se faire un prénom peut se targuer d’avoir remis Brane-Cantenac (tout) en haut de l’affiche.

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Bollinger grandit en Bourgogne

Chanson Père et Fils, maison beaunoise propriété du groupe champenois Bollinger, acquière le château d’Etroyes, à Mercurey.

De par le renom du village, ainsi que la surface en jeu, il s’agit d’une transaction rare en Bourgogne. Le château d’Etroyes, 50 hectares en Côte chalonnaise, devient propriété de la maison beaunoise Chanson Père et Fils, elle-même détenue par le champenois Bollinger.

« Notre groupe familial est présent en Bourgogne depuis près de 25 ans avec l’acquisition de Chanson en 1999. C’est une des régions viticoles les plus reconnues au niveau mondial si ce n’est la plus reconnue, et ses vins sont appréciés de tous les amateurs et connaisseurs. Avec cette acquisition, la maison Chanson, réputée pour son exigence et la très grande qualité de ses vins, continue sa stratégie de valeur en étoffant son offre de vins de domaine», témoigne Étienne Bizot, PDG du groupe d’Aÿ.

Vers le bio
Avec cette opération, Chanson Père et Fils (qui possède 43 hectares de vigne principalement en Côte de Beaune, ainsi qu’une importante activité de négoce) fait plus que doubler son parcellaire. Et Vincent Avenel, son directeur général, a déjà des projets pour cette nouvelle acquisition. « Nos vignes en Côte de Beaune obtiendront la certification bio en 2024 et c’est tout naturellement que nous nous fixons pour objectif de réaliser la conversion des vignes du Château d’Etroyes dans les 5 prochaines années.»

Le château d’Etroyes, propriété de la famille Protheau pendant près de trois siècle, avait de 2018 à 2023 appartenu au fond d’investissement franco-singapourien Visvires Capital. Sa gamme s’étend de Mercurey à Rully, avec en particulier une belle offre en mercureys rouges 1er cru.

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Cinq bonnes raisons de s’intéresser aux Trophées Cognac Vignoble Engagé

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 14 mai 2023. Le concours est organisé par Terre de vins en partenariat avec le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), Sud Ouest et Charente Libre.

Les premiers Trophées Cognac vignoble engagé seront décernés le jeudi 29 juin 2023 à Jonzac (Charente-Maritime), au Centre des congrès de la Haute-Saintonge. Seize lauréats soucieux de faire connaître leurs bonnes pratiques environnementales y seront distingués. Ce concours est une première. Voici cinq bonnes raisons de s’y intéresser et d’y participer

1. Ces Trophées s’inspirent d’un modèle qui a fait ses preuves
On connaît le succès des Trophées Bordeaux vignoble engagé. Depuis 2019, le trophée créé par Terre de vins avec le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) a mis en lumière bien des initiatives au service d’une viticulture responsable, plus respectueuse des hommes et de la nature. Le jury de l’édition 2013 (dont le palmarès sera dévoilé le 5 juin) a d’ores et déjà retenu une centaine de candidatures. Les premiers Trophées Cognac vignoble engagé s’inspirent de ce modèle. Les viticulteurs, distillateurs et négociants charentais intéressés ont jusqu’au 14 mai 2023 pour se faire connaître (participation gratuite). Inscriptions en suivant ce lien.

2. Ils sont de nature à créer un élan au pays du cognac
Le viticulteur Christophe Forget, exploitant et bouilleur de cru à Allas-Champagne (Charente-Maritime), est formel. Récemment interrogé par « Terre de Vins », il déclare : « Ces Trophées vont mettre en évidence ce que font les uns et les autres, parfois seuls, dans leur coin. Face aux réalités du réchauffement climatique, il est temps d’agir. Nous sommes tous une petite part de la solution. Il faut que les initiatives individuelles soient partagées, au service du bien commun. »

3. Le trophée s’adresse à toute la filière et à ses partenaires
Seize lauréats seront distingués dans quatre catégories : Empreinte, Vivre ensemble, Biodiversité et Initiatives collectives. Dans chacune des trois premières catégories, deux viticulteurs et deux négociants seront récompensés. La quatrième catégorie, initiatives collectives, récompensera un acteur institutionnel et une association. Enfin, deux prix spéciaux, Ecosystème Cognac et Innovation, souligneront la vitalité de la filière.

« Nous sommes déterminés à croître dans la durabilité et la qualité. Dans cette aventure collective, nous souhaitons encourager toutes les synergies possibles » souligne le viticulteur Christophe Veral, président du BNIC.

« Cet événement est l’occasion de booster la visibilité des nouvelles initiatives », ajoute Rodolphe Wartel, directeur général de Terre de vins .

4. Il accompagne une réelle mutation
Non, le pays du cognac ne sortira pas de l’agrochimie, comme ça, en claquant des doigts ! Mais le vignoble charentais a changé ces dernières années. Il s’emploie à réduire les intrants, en diminuant le recours aux herbicides et aux fongicides. Le sursaut est venu en 2016, avec l’annonce d’un vaste programme de certification environnementale. Aujourd’hui, 400 exploitations ont reçu le label CEC, plus exigeant que la norme HVE gouvernementale. Elles représentent environ 20% de la surface du vignoble. Dans le même temps, environ 3 000 viticulteurs sont « engagés » (comprenez dans l’attente d’un cursus d’audit, de formation et d’homologation). Ils pèsent 85% de la surface et les deux tiers des effectifs.

5. Ils suscite l’émulation et invite à redoubler d’effort
Le premier Trophées Cognac vignoble engagé intervient à un moment clé : la réforme du référentiel national HVE et la reconnaissance d’un certain retard dans la délivrance du label régional CEC. Ce dernier va bientôt évoluer. Ses contours seront exposés à l’automne 2023. À Cognac, des voix s’élèvent pour un modèle « plus simple et plus pragmatique », ouvert à plusieurs niveaux de certification, notamment au label AB.

Ce débat, primordial mais éminemment technique, doit s’accompagner de partages d’expérience au plus près des terroirs. Ici, les Trophées Cognac vignoble engagé sont bien utiles. Ils déroulent le récit d’initiatives originales et positives, avec passion, humilité et lucidité. Ils suscitent l’émulation et invitent à redoubler d’effort.

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[Coup de cœur] Château Fourcas Hosten : Blanc 2021

Les vins blancs du Médoc se font de plus en plus remarquer. Et les cuvées se multiplient ce qui pourrait un jour se traduire en une AOC Médoc Blanc. En attendant, prenons le pouls d’une signature médocaine en la matière avec le millésime 2021 du Château Fourcas Hosten.

Propriété de Listrac de Laurent et Renaud Momméja, ce cru délivre un assemblage constitué de 66 % de sauvignon blanc, 20 % de sauvignon gris et 14 % de sémillon. On le sait, l’été indien a sauvé beaucoup de récoltes en 2021 et les maturités, précisément pour les raisins blancs, ont donné des jus avec à la fois de la densité et de l’acidité. Ce vin a ensuite connu un élevage de 6 mois pour 85 % en barriques de 300 et 400 litres et pour 15 % en amphore. Dès le nez, ce Fourcas Hosten blanc se démarque par un nez entre la pêche de vigne et des notes exotiques autour de l’ananas et du citron. L’attaque confirme cette sensation de fraîcheur, c’est vif, tendu, ciselé. On retrouve la palette aromatique du nez avec également le pamplemousse rose et des notes vanillées apportées par l’élevage. La finale de vin certifié en agriculture biologique délaisse des arômes salins sur le palais et donne envie de (se) resservir. Ce vin est une très belle signature des vins blancs du Médoc avec beaucoup de fraîcheur et cette tension si caractéristique du sauvignon. Il ne faut pas aller chercher très loin pour l’accord met et vin avec une belle douzaine d’huîtres. Aussi, des noix de Saint-Jacques snackées sur un lit de poireaux porteront très bien ce Fourcas Hosten blanc. Du classique.  

Château Fourcas Hosten (33) – Bordeaux / 28€
Se renseigner auprès du Château : 05 56 58 01 15 ou www.fourcas-hosten.com

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La Belle Cabresse a succombé aux charmes du martiniquais Bernard Hayot

Ernest Prévot lui-même l’avait annoncé à la vente l’an dernier; la dernière distillerie guyanaise en activité, celle des Rhums Saint-Maurice, produisant la marque La Belle Cabresse vient d’étoffer le portefeuille du martiniquais Bernard Hayot (GBH).

La famille d’Ernest Prévot avait créé la distillerie de Saint-Laurent-du-Maroni en 1917, mais après une longue et laborieuse succession, c’est Ernest qui en était désormais l’entier propriétaire depuis 1986. Le fils de l’homme d’affaires guyanais de 72 ans n’étant pas intéressé par la succession, il avait annoncé qu’il cherchait un repreneur garantissant « la continuité et la pérennité de l’exploitation ». Il s’est donc tourné vers le groupe martiniquais dont était « le plus proche en termes de valeur » a annoncé Grégoire Gueden, directeur de Spiribam, la filière rhums et spiritueux de GBH. « Nous nous connaissions depuis longtemps, notamment en nous côtoyant dans le cadre du syndicat de défense interprofessionnelle du rhum et nous lui avions fait savoir que nous serions intéressés s’il souhaitait vendre. Il y a un an et demi, il a demandé à venir visiter tous nos sites de Martinique (élaborant Clément et JM) et de Sainte-Lucie pour comprendre comment nous travaillions, a posé plein de questions et a finalement choisi de négocier avec nous pour fixer les modalités, notamment le fait qu’il reste pour continuer à incarner la distillerie et aider à la transition. Il aura surtout un rôle d’ambassadeur, car personne d’autre ne peut mieux incarner l’entreprise qui n’est pas qu’un outil de production, mais également un nom ».

Relancer la culture de la canne
GBH va commencer par aider à la relance de la culture de la canne à sucre à Saint-Laurent-du-Maroni en accompagnant la cinquantaine de petits planteurs partenaires, s’attacher à poursuivre la modernisation de l’outil industriel reconstruit à neuf en 2013 et à augmenter la capacité de production. Il souhaite également développer les ventes et la notoriété de la marque emblématique de La Belle Cabresse (dont environ 50 millions de bouteilles sont consommées en France chaque année) mais également de la marque plus locale La Cayennaise et Cœur de Chauffe. La distillerie produit actuellement environ 800 000 l. de rhum par an pour un chiffre d’affaires avoisinant les 3,7 M€ (en 2021). Les rhums de Guyane bénéficient d’une Indication Géographique protégée (IGP) depuis janvier 2015.

Distillerie Saint Laurent du Maroni ©F. Hermine

Petit groupe devient grand
Le groupe GBH a été créé en 1986 lors du rachat du rhum Clément avant de s’étendre en 2001 à la pépite Rhum J.M. « C’était le début du durcissement des normes et de la concentration ; il fallait à la fois porter la casquette d’agriculteur, d’industriel, avoir des compétences en marketing et la capacité de mise en marché, raconte Grégoire Gueguen. Cet accès au marché ne pouvait se faire qu’en consolidant et en bâtissant un portefeuille de marques à une époque où le rhum commençait à devenir à la mode grâce à une image d’exotisme. Il a fallu structurer les entreprises, spécialiser les postes, monter des équipes pour la plupart toujours là et commencer à faire venir les visiteurs ». Clément est aujourd’hui le plus gros site de spiritourisme de Martinique, mais aussi de France avec 200 000 visiteurs par an, J.M, pourtant excentré au nord de l’île, en compte 70 000. « Il y a des belles plages partout dans la Caraïbe, il fallait donc offrir quelque chose de différent et de valorisant pour se démarquer ». Ce qui n’était encore au début des années 2000 que la boisson des ouvriers va devenir un produit de prestige avec une image valorisante et une création de valeur. Le groupe martiniquais entreprend alors de développer la distribution pour être plus présent en France métropolitaine, mais pour gagner aussi de la visibilité à l’international. Ce sera chose faite grâce au rapprochement avec le rhumier guadeloupéen Damoiseau pour la distribution en Grande Distribution via Spiridom. « Notre force était d’être un petit acteur avec des représentants directs des producteurs, en circuit court et doté d’une équipe pub-marketing » estime Grégoire Gueden. Pour le CHR, le groupe va travailler avec Cartron pour J.M, Giffard pour Clément.

Du rhum agricole aux rhums de mélasse et autres
S’en suit également la création d’une filiale aux Etats-Unis et il y a quelques mois en Grande-Bretagne après le rachat du distributeur indépendant de spiritueux premiums Mangrove.

Mais entre-temps, GBH a entrepris de s’étendre à « des PME historiques également bien ancrées localement mais avec des difficultés d’accès au marché. Nous nous sommes mis en veille car si nous pensions que le rhum agricole était le meilleur du monde, il ne représente que 1% de la production mondiale ». En 2017, le groupe s’essaie donc au rhum de mélasse en reprenant les rhums mauriciens Arcane et Beachhouse puis en saisissant en 2019  l’opportunité de racheter Santa Lucia Distillers, à 20 mn d’avion de Fort-de-France, et ses marques Bounty, Amiral Rodney et Chairman’s Reserve qui ouvrent une fenêtre sur le marché anglo-saxon.  Au sortir du Covid, en 2021, pour centraliser et mieux contrôler la distribution en CHR et chez les cavistes, il intègre le liquoriste Cartron et une nouvelle catégorie de produits. « Et pourquoi pas envisager un jour une jolie marque de cognac et un vrai gin anglais », avoue Grégoire Gueden à demi-mot.

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