Le « bag in box » du Château Rollan de By

En partenariat avec la start-up bordelaise Charles & César, Jean Guyon, propriétaire du Château Rolland de By, commercialise son vin dans un contenant innovant, un « bag in box » au format d’une bouteille de 75 cl.

Il y a une petite vingtaine d’années, Jean Guyon avait surpris les professionnels du salon Vinexpo en proposant un stand entièrement occupé par des « bag in box » de 3 litres. Du jamais vu au pays des grands vins. Dans un format jusque là réservé aux vins de tous les jours, il osait présenter ses quatre crus du Médoc, Rolland de By, Haut Condissas, La Clare, Tour Serran, chacun décoré d’un motif exclusif du couturier Escada. Lorsque la start-up de négoce bordelaise Charles & César lui a proposé son concept de « grands vins au verre », il a répondu positivement, car depuis toujours, son ambition a été de rendre abordable des vins de grande qualité. La nouvelle « box » est fabriquée comme un « bag in box » classique, qui conserve pour plusieurs semaines le vin dans une poche à l’abri de l’air, avec des matériaux entièrement recyclables.  L’originalité est que la « box » contient 75 cl et se dissimule dans un carton vertical élégant, qui reproduit la silhouette d’une bouteille. La hauteur est la même que celle d’un flacon afin que la « box » soit présentée en rayon avec les bouteilles et non avec les bibs. Le robinet est légèrement plus petit, afin de respecter la proportion entre l’air et le liquide.

Toucher de nouveaux consommateurs

Pour Charles & César, la « box » est une façon de toucher de nouveaux publics, en particulier les jeunes générations. Ces « créateurs de vins tendance » ont déjà séduit avec leur gamme de vins « Beaux Parleurs », « Prêt à servir » et leur bag-in-box duo, qui réunit deux couleurs de vin dans une même carton.

Les clients visés sont aussi bien les particuliers que les restaurateurs, mais aussi les compagnies aériennes qui seront intéressées par le poids réduit de la box (810 g). Quant au surcoût du conditionnement, il est pour le moment partagé par les deux parties afin que la « box » soit vendu au même prix que la bouteille, soit 16,95 €

Pour les grands vins

Jean Guyon croit sérieusement au succès de la « box » : « On a toujours été à la pointe de la nouveauté. Il est temps de faire bouger les lignes. Le système est idéal pour un grand vin jeune et je serai content de l’utiliser chez moi. Lorsque j’ai fait les premiers « bag in box », j’ai testé la conservation jusqu’à six mois. Il est possible que j’utilise ce nouveau conditionnement pour d’autres étiquettes, même sur Haut Condissas » (son cru le plus rare). Le conditionnement des « box » est confié aux Vignobles Gonfrier, qui ont assuré les premiers 50 000 « bag in box » duo » créés par Charles & César en 2021. Pour découvrir la nouvelle « box », il faudra toutefois attendre le 1er mars que ce soit pour Rollan de By ou les deux autres crus bordelais qui croient à l’avenir de ce format, Château Fonréaud à Listrac et Château Ferrand (pour son 2è vin) à Pomerol, 13 300 bouteilles de chaque.

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« Vin et santé » à la Cité du Vin

Pour la troisième édition, cette rencontre thématique annuelle prendra ses quartiers à la Cité du Vin (Bordeaux) le samedi 5 février, sur le sujet « Consommation et modération ». Un événement gratuit à suivre dans l’Auditorium Thomas Jefferson ou en ligne.

C’est désormais un incontournable que les habitués de la Cité du Vin ont l’habitude de retrouver chaque année en février. Après « Vérités et paradoxes » en 2020, et « Le vin ? Ni diable, ni bon dieu » en 2021, cette journée de conférences réunira un nouveau panel d’experts autour de l’ancien chirurgien hépatique au CHU de Bordeaux Jean Saric. Professionnels de santé, enseignants-chercheurs, sommeliers, présidents d’association, psychiatres… livreront leurs regards croisés sur la thématique « Consommation et modération ». Le but de cette journée : cerner la pluralité de motivations qui peuvent pousser les individus à boire, qu’elles cohabitant ou se succèdent chez le même consommateur. Et ce, sans oublier d’évoquer le modèle de prévention du risque associé à chaque type de consommation.

La rencontre sera animée par Jean-Claude Ragot, président d’associations culturelles, chercheur associé à l’université Bordeaux Montaigne. Le dessinateur de presse Urbs (Canard Enchaîné, Sud-Ouest) sera également présent en continu au fil de la journée.

Inscriptions :

Inscriptions pour la conférence sur place
Inscriptions pour la conférence en ligne

Au programme de la journée

10h00 / début de la rencontre

Présentation de la journée
Sylvie Cazes, Présidente de la Fondation pour la culture et les civilisations du Vin
Jean-Saric, chirurgie hépatique (CHU Bordeaux)
Animateur : Jean-Claude Ragot, président d’associations culturelles

10h10-10h40 / Conférence inaugurale

Est-ce le contexte, la génétique, l’État ou la personne qui détermine le modèle de consommation ? Des réponses surprenantes à des questions intrigantes
Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool (Québec) durant 31 ans

10h40-11h40 / 1ère table ronde : Pourquoi consomme-t-on ? 

Plaisir épicurien et consommation de vin : entre plaisir attendu et plaisir perçu de sa consommation
Olivia Petit, enseignant-chercheur à Kedge Business School

Les différents objectifs d’un consommateur de vin
Renaud Lunardo, professeur-chercheur à Kedge Business School, membre de la Chaire Vin & Société

11h50-12h50 / 2ème table ronde : La consommation et l’alimentation

Comment les différents alcools sont-ils consommés ? 
Pascale Hebel, directrice de la consommation au CREDOC, Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie 

Consommation de vin et types d’alimentation 
Krystel Lepresle, déléguée générale de Vin & Société

14h15-15h15 / 3ème table ronde : Différentes façons de boire

La vision d’une sommelière 
Caroline Furstoss, sommelière

Buveurs de vin et buveurs de bière, les différences
Fabrizio Bucella, physicien – Docteur en Sciences (Université Libre de Bruxelles)

15h30 – 16h45 / 4ème table ronde : Addiction et prévention 

Pertinence de la prévention pour une consommation modérée
Majore Sonia Benbelaid-Cazenave, psychologue, Commandant la Maison de la Prévention et Protection des Familles, Gendarmerie nationale

Y a-t-il un lien entre les « raisons de boire » et les risques d’addiction ? 
Jean-Michel Delile, psychiatre

Les initiatives de l’OMS et des autres instances internationales sur la réduction de l’usage nocif de l’alcool.
Jean-Claude Ruf, coordinateur scientifique de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin

16h45 -17h00 : Synthèse des Rencontres

Jean Saric, chirurgie hépatique (CHU Bordeaux)
Avec la présence continue d’Urbs, dessinateur de presse (Canard Enchaîné, Sud-Ouest) 
Avec le soutien du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux

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La cave de la mère Germaine investit le boulevard Saint-Germain à Paris

Seconde cave ouverte par Isabelle Strasser et son mari, cet établissement devrait rapidement occuper une place de choix dans le paysage parisien. Avec plusieurs domaines viticoles, des restaurants, la diversification familiale se poursuit.

Vous êtes ici au cœur du Saint-Germain-des-Prés mythique, celui de l’abbaye évidemment, mais aussi des cafés et brasseries célèbres. Les deux magots, le café de Flore, Lipp sont à deux pas. On entendrait presque encore les solos de trompette de Boris Vian s’échappant d’un caveau. Le quartier a certes perdu un peu de sa ferveur avant-gardiste mais n’en conserve pas moins un pouvoir d’attraction évident sur les Parisiens et les touristes en goguette qui espèrent y capter un peu de l’âme parisienne. En remontant vers Odéon, une boutique sobre interpelle. Sans chichis de l’extérieur, le décor joue la sobriété élégante avec pierre et bois. Dans ce qui fut pendant 18 ans la boutique du parfumeur Caron, d’autres notes aromatiques ont envahi les lieux. Elles rappellent évidemment la vallée du Rhône, car l’ADN du groupe créé par Isabelle Strasser et son mari s’écrit là-bas. Après plusieurs années d’expatriation au Brésil, Isabelle a en effet décidé de reprendre un domaine, elle qui avait toujours su qu’elle souhaitait travailler la terre. Un retour aux sources puisque sa famille comptait quelques viticulteurs… Voici comment naissait l’aventure avec la reprise du domaine de la Pousterle dans le Lubéron il y a 5 ans. Sortie de la coopérative, conversion au bio, arrachage et replantation notamment de chardonnay. Et comme si le destin l’encourageait dans cette voie, 2019 lui offre la possibilité de racheter un autre domaine, cette fois-ci à Châteauneuf-du-Pape. Une occasion rare qu’elle saisit. Renommé le domaine du Prieuré du Pape, de gros travaux sont là aussi engagés. Les vins produits se veulent d’un esprit plus moderne. Et la même année la Mère Germaine, le restaurant emblématique du village, cherche un repreneur. Passionnée de gastronomie, Isabelle saute une fois de plus le pas, avec la ferme intention d’en faire un établissement gastronomique. L’étoile Michelin arrivera dès janvier 2020 et un bistrot annexe type rôtisserie viendra compléter l’offre de restauration…

Un groupe en expansion

Petit à petit, c’est un véritable groupe auquel est en train de donner naissance Isabelle. Car parallèlement, elle se décide aussi à racheter une ancienne pizzeria en 2017 dans le merveilleux village de Lourmarin. C’est là qu’elle ouvrira finalement courant 2021 sa première cave, baptisée « Cave de la Mère Germaine ». Une expérience doublée dans la foulée par ce nouvel établissement parisien. « Ce n’est pas du tout un hasard car je suis parisienne. Ce quartier de Saint-Germain me parle, me rappelle mon enfance », s’enthousiasme Isabelle. « C’est en déambulant sur cette grande artère dans la période COVID que j’ai vu un grand nombre de boutiques disponibles ce qui n’est habituellement jamais le cas dans le quartier. J’ai donc décidé d’implanter ma nouvelle cave ici, sans même prendre conscience immédiatement qu’une cave de la Mère Germaine Boulevard Saint-Germain, ça fonctionnait plutôt bien ! ». Et si Antoine Petrus, Directeur Général du Groupe, apporte toutes ses connaissances pour la constitution du catalogue, notamment sur les jeunes vignerons prometteurs ou des régions comme le Languedoc, Isabelle et son mari s’investissent aussi totalement. « Mon mari est un vrai passionné de Bordeaux et a ainsi identifié de nombreux domaines intéressants. Je l’aide également, notamment sur les beaux domaines de la vallée du Rhône que je déguste souvent et que j’apprécie », renchérit Isabelle. Sans surprise, la cave de la Mère Germaine sera donc un point de ralliement évident pour tout amateur des vins rhodaniens, mais pas uniquement. Dans les 800 références, toutes les régions sont représentées à partir de 9€ pour un château de Bel ainsi que des vins étrangers (Autriche, Allemagne, Hongrie, Espagne, Italie, Australie…). Des pépites, des vignerons établis, quelques stars iconiques : Boudignon, Magnon, Pinard, Abbatucci, Burgaud, Mann, Dehours, Rostaing, Stephan, Breuer… Avec les animations qui vont progressivement être mises en place, nul doute que cette cave fera parler d’elle. Et n’hésitez pas sur place à jouer les Alice en passant de l’autre côté du miroir. Quelques fauteuils et des bouteilles de rêve vous y attendent…

Cave de la Mère Germaine
153 Boulevard Saint-Germain
75006 Paris
Ouverte tous les jours, de 11H à 19h30 du mardi au samedi, le dimanche de 11H à 18h30 et le lundi de 15h à 19h.
Livraison en moins de 2 heures dans Paris.

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Le gin haute-couture d’Anne-Sophie Pic

Après Alain Ducasse et sa collaboration avec la vodka Grey Goose, c’est en plein confinement du printemps dernier que la cheffe triplement étoilée Anne-Sophie Pic a planché sur un nouveau projet de spiritueux, et donné naissance à son premier gin. En plein hiver, c’est le moment de refaire son stock et réaliser un Negroni revisité par la maison Pic.

Création collective

Ce gin en édition limitée a été élaboré en collaboration avec Paz Levinson, sommelière exécutive du groupe Pic depuis 2018 au parcours impressionnant (meilleur sommelier d’Argentine en 2010 et 2014 et meilleur sommelier des Amériques en 2015) et Miko Abouaf, franco-australien fondateur de la marque « Audemus Spirits » (basée à Cognac), explorateur de spiritueux qui aime à expérimenter de nouvelles approches olfactives et botaniques, et déjà créateur du gin Pink Pepper.

Une « senteur à boire »

Conçu comme un écho spiritueux à la cuisine d’Anne-Sophie Pic et se présentant comme une « senteur à boire », les ingrédients ont été savamment sélectionnés par le trio pour résonner avec les réalisations de la cheffe. Des agrumes rares figurent au menu, comme par exemple le citron Meyer et le cédrat (cultivés dans les Landes), accompagnés de baies pointues, comme le poivre cubèbe d’Indonésie, ou encore les baies de passion originaires d’Ethiopie. Parce que le thé est aussi un axe important de l’univers d’Anne-Sophie Pic, on retrouve également du thé noir japonais pour délivrer une subtile note fumée à l’ensemble.

Dégustation

Son élégance et sa précision lui permettent d’être dégusté seul, « on the rocks », ou bien comme base de cocktail, à l’image de ce Negroni revisité. Ajoutez 3,5cl de vermouth blanc Dolin à la même quantité de gin Anne-Sophie Pic, puis 2cl de genépi Pères Chartreuse.

A servir directement dans le verre sur un beau glaçon et surtout à savourer pleinement !

Gin en vente sur la boutique en ligne au prix de 49€ 

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Patrimonio, Grand Site de France sans glyphosate

Alors que l’interdiction du glyphosate tarde à se mettre en place, Patrimonio sera dans quelques semaines la première appellation de France et même du monde à avoir inscrit dans son cahier des charges l’interdiction des désherbants chimiques de synthèse.

« Il n’y aura plus de glyphosate dans les vignes et pas seulement dans les interrangs mais aussi sous le rang »,  annonce fièrement le jeune président de l’AOP corse Mathieu Marfisi. La décision votée il y a deux ans avait été prise à l’unanimité après que cet herbicide controversé a été déclaré cancérigène par l’Organisation Mondiale de la Santé. Monté en partenariat avec le Giac, organisme typiquement corse qui regroupe l’ensemble des syndicats d’AOC et gère les relations avec l’Inao, le dossier avait pris du retard (il devait entrer en vigueur en février 2021), crise covid oblige. Le décret devrait enfin être officialisé en février pour un millésime 2022 sans glyphosate.

Presque tous en bio

Sur une quarantaine de vignerons (pour 458 ha de vignes), seuls sept utilisaient encore en 2019 le désherbage chimique et s’étaient engagés à l’arrêter (sous peine de devoir retirer l’appellation Patrimonio de leurs étiquettes à la sortie du décret). « La décision d’interdire les herbicides est d’autant plus importante que les parcelles de Patrimonio sont très imbriquées les unes dans les autres, précise Mathieu Marfisi. La quasi totalité des producteurs sur ce territoire travaillent déjà en bio mais nous n’avons pas souhaité encadrer cette démarche dans le cahier des charges car la décision de supprimer le glyphosate implique déjà un gros travail mécanique des sols, notamment pour que la vigne résiste mieux à la sécheresse et qu’il n’y ait pas de perte de rendements,. Et le bio nécessite encore plus de main d’œuvre. De toute façon, jusqu’à très récemment,  l’Inao ne voulait pas qu’une appellation fasse référence à un autre cahier des charges, même bio ».

Les trois plus grands domaines de Patrimonio sont déjà certifiés (Orenga de Gaffory et Montemagny) ou en conversion (Clos Teddi, Lazzarini). Parmi les exploitations également en conversion bio, Paradella (7 ha), Jean-Noël Grossi (3 ha), et Napoleon Brizi (12 ha). « Ce sera aussi bien sûr un argument de vente supplémentaire pour les consommateurs, de plus en plus en attente de ce type de démarche, reconnait Mathieu Marfisi. D’ici dix ans, il faudrait réfléchir à l’interdiction de tout engrais chimique et l’inscrire dans le cahier des charges, surtout pour donner un signal fort aux nouveaux arrivants car notre vignoble est très attractif et on enregistre de nouvelles installations chaque année ». De l’autre côté de l’île, la dizaine de domaines de l’appellation Calvi sera entièrement certifiée bio en 2023 mais à titre individuel, sans modification du cahier des charges.

Un classement exceptionnel en Grand Site de France

Le vignoble de Patrimonio avec le golfe de Saint-Florent baptisé Conca d’Oru (la conque d’or) est labellisé Grand Site de France depuis 2017. Seuls une cinquantaine de territoires en bénéficient en France. Un classement renouvelable tous les six ans pour garantir la préservation de paysages exceptionnels et fragiles afin de les transmettre aux générations futures. Celui de Patrimonio bénéficie d’une forte thématique viticole qui protège le vignoble, même si le périmètre du Site est plus large. Le problème des effluents viticoles, point noir du dossier, a été réglé avec la construction de deux mini-stations de traitement.

Côté promotion, une toute nouvelle Maison du Grand Site ouvrira au printemps sur le port de Saint-Florent; restera à trouver une solution pour la Maison des Vins de Patrimonio, propriété de la mairie, abandonnée à peine construite à cause d’un imbroglio administratif et financier. Ne servant plus que pour quelques réunions et activités du village, elle est à remettre en état après une expertise en cours, une évaluation des responsabilités et du budget nécessaire.

Dans le cadre du Grand site géré par un collège d’élus, de vignerons et de collectivités territoriales, l’appellation devrait également obtenir des aides pour restaurer les murs en pierre et les cabanons du vignoble, anciens abris de bergers en pierre sèche appelés pagliaghji (ou paillers). Plus d’une centaine ont été recensés. Un premier « pailler-pilote » sera bientôt réhabilité. Au vigneron de fournir les pierres et un peu de main d’œuvre, au Grand site de procurer l’appui d’équipes spécialisées. Autant d’atouts pour favoriser et promouvoir un tourisme durable dans le vignoble de Patrimonio.

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Charente : Un descendant d’arbre admirable du château de Versailles prend racine à la maison Rémy Martin

La maison Rémy Martin, mécène du château de Versailles, accueille au domaine du Grollet un jeune chêne pédonculé, issu d’un arbre admirable du parc de Louis XIV. Une plantation symbolique et porteuse de valeurs.

Le soleil perce les nuages après le premier coup de pelle en cet après-midi plus qu’hivernal sur le domaine du Grollet à Saint-Même-les-Carrières. On rit de ce moment si bien choisi. Catherine Pégard, présidente du château de Versailles, remet à Philippe Farnier, directeur général de la maison Rémy Martin, une jeune pousse de chêne promise à une longue vie… Scellant ainsi, en ce 27 janvier 2022, le mécénat de la maison Rémy Martin pour les « arbres admirables » du domaine du château de Versailles.

En effet, depuis l’automne 2019, la maison a permis d’offrir aux visiteurs de la demeure du Roi Soleil une nouvelle promenade dans ses jardins : celle des « arbres admirables ». Permettant ainsi aux flâneurs de contempler une trentaine de spécimens identifiés comme exceptionnels de par « leur histoire, leur beauté, leur rareté et leur âge », liste Alain Baraton, jardinier en chef du domaine du Trianon et du parc du château de Versailles. La sensibilisation à ce patrimoine naturel historique est « le mécénat ayant le plus de sens, commence Philippe Farnier. Car il répond à nos valeurs communes de transmission et d’héritage. »

Relation de longue date

C’est la première fois que la maison Rémy Martin s’engage aux côtés du château de Versailles avec lequel elle partage pourtant une relation de longue date. Retour près de trois siècles en arrière. En 1738, le roi Louis XV reconnaît déjà la maison pour sa qualité. Les deux institutions sont profondément liées de par « un rapport similaire au temps qui passe et une longévité remarquable », note Catherine Pégard.

Le symbole est donc fort. La jeune pousse a un ancêtre historique puisqu’il s’agit du doyen du parc de Versailles. Un chêne pédonculé planté en 1668 près du grand Trianon. Il est aussi le seul rescapé ayant vu le Roi Soleil, des ravages de la tempête de 1999. Aussi, pour sauvegarder ce patrimoine mis en sursis par les caprices de la Nature, une pouponnière royale a été installée dans la pépinière Louis XV, bichonnant près de 350 bébés d’arbres admirables. Cèdres du Liban, sophoras du Japon…

Secret d’initié

Ce jeune chêne de lignée royale vient s’ajouter aux 694 chênes pédonculés que la maison Rémy Martin a déjà replantés sur ses terres en 2019. Un renouvellement végétal rendu possible grâce au partenariat que la maison a noué en 2010 avec l’Office national des forêts. Car la variété du spécimen, le Quercus Robur, un chêne à gros grain, est particulièrement affectionnée par la célèbre maison pour la confection de ses fûts qui verront vieillir les précieux élixirs.

« Cette variété laisse respirer le cognac, le goût de la sève est moins prégnant », sourit Dominique Hériard Dubreuil en partageant ce secret d’initié. Et souligne ironiquement à quel point cette démarche de gestion durable des forêts est historique. « Aujourd’hui, c’est une démarche RSE alors qu’elle était naturelle à l’époque… »

Claire Schlinger

Alain Baraton, Catherine Pégard, Philippe Farnier et Joël Cottin entourent le descendant d’arbre admirable du château de Versailles. (crédit : Claire Schlinger)Ce jeune arbre vient s’ajouter aux 694 chênes que la maison Rémy Martin a plantés en 2019 sur ses terres, rappelle Dominique Hériard Dubreuil. (crédit : Claire Schlinger)Le chêne pédonculé du parc de Versailles, planté sous Louis XIV. Cet arbre a survécu à la tempête de 1999. L’un de ses rejetons est aujourd’hui planté en Charente, chez Rémy Martin, mécène du château. (crédit : Didier Saulnier)La plantation du jeune chêne au domaine de Grollet, à Saint-Même-les-Carrières, vient marquer en ce 27 janvier 2022 le mécénat de la maison Rémy Martin pour les « arbres admirables » du château de Versailles. (crédit : Alberto Bocos Gil)La maison Rémy Martin avait déjà replanté près de 700 chênes pédonculés avec l’ONF, variété utilisée pour la confection de ses fûts. (crédit : Pauline Fort Tiracci)

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[Entretien] Le Château Paloumey intègre le fonds VitiRev Innovation

Le fonds VitiRev Innovation est le premier fond européen dédié à la transition écologique de l’univers viti-vinicole. La Région Nouvelle-Aquitaine s’y engage pleinement. Pierre Cazeneuve, le bouillant propriétaire du Château Paloumey, s’est empressé d’intégrer le processus. Il nous explique les tenants et les aboutissants de ce fonds.

Pierre Cazeneuve, pouvez-vous expliquer aux lecteurs de Terre de Vins ce qu’est le fonds VitiRev Innovation ?

VitiRev Innovation est un fonds d’innovation unique car c’est le premier fonds européen sectoriel dédié à la transition écologique du monde viti-vinicole. Il est géré par Demeter, un des spécialistes de l’investissement de la transition écologique.

C’est un fonds important, pouvez-vous nous donner quelques chiffres ?

Comme l’indique le communiqué de presse, Demeter, qui vise 50 millions d’euros pour VitiRev Innovation, a déjà̀ sécurisé́ plus de 33 millions d’euros avec les engagements de la Région Nouvelle-Aquitaine, de la Banque des Territoires pour le compte de l’État, d’institutionnels tels que le Crédit Mutuel Arkéa, maison-mère du Crédit Mutuel du Sud-Ouest, Groupama, de caisses régionales du Crédit Agricole et de la Caisse d’Épargne, de producteurs comme les Domaines Barons de Rothschild (Lafite), le Château Sainte Roseline, les Vignobles Clément Fayat, notre Château Paloumey ainsi que des industriels, des family offices et entrepreneurs.

Pourquoi êtes-vous l’un des premiers vignerons à emboîter le pas ?

D’abord en référence avec mon histoire personnelle… J’ai créé avec mon frère, en début de parcours professionnel, une entreprise innovante et en forte croissance dans l’environnement et plus précisément dans la dépollution des sols (hesus). Cette expérience d’entreprenariat dans la famille des start-ups environnementales m’a donné la conviction très claire que c’est en avançant, en innovant, en ouvrant la créativité que l’on peut trouver des réponses aux défis auxquels nous faisons face.

Ensuite, j’ai été séduit par le dispositif très particulier qui consiste à intégrer dans le processus de sélection, de validation et même d’accompagnement plus tard les viticulteurs. Ce fonds a un fonctionnement que je trouve particulièrement intéressant car toutes les familles sont représentées que ce soit les gestionnaires de fonds, les financiers, la Nouvelle Aquitaine, les institutionnels, les entrepreneurs mais également les vignerons. C’est essentiel car nous, vignerons, sommes à la fois à même d’identifier sur le terrain les axes importants de recherche, d’innovation ou les problématiques à résoudre mais également de tester ce qui marche comme solutions. N’oublions pas que le diable est dans les détails. C’est très intéressant de participer à la validation puis à l’accompagnement des structures sélectionnées de manière à les faire grandir, notamment commercialement car nous pouvons les intégrer dans nos propriétés et/ou promouvoir leurs solutions au sein de notre réseau.

Enfin, pour Paloumey, c’est une implication très intéressante car c’est une forme de veille de l’écosystème de l’innovation. En tant que propriétés, nous sommes souvent dans nos outils et habitudes de production et nous n’avons donc pas nécessairement le temps d’être ouverts aux innovations, aux différentes technos qui émergent. Ce fonds permet à Paloumey de bénéficier d’une veille plus efficace car organisée et structurée par des professionnels compétents.

En quoi ce fonds annonce la viticulture de demain ?

Je pense que l’innovation est en mesure de répondre, même partiellement, aux enjeux auxquels nous faisons face. Le monde agricole, au cours de son histoire, a toujours su démontrer que l’innovation était l’une des voies très importantes permettant de lever une grande partie des challenges auxquels il est exposé. Attention, lnnovation ne veut pas nécessairement dire « technologique », elle peut-être low-tech ! Cela soit prendre des formes très concrètes : Imaginez que nous puissions trouver très rapidement des substitutions aux produits phytosanitaires parce que nous savons que les produits que nous utilisons actuellement, dont le cuivre, sont limités et que pour produire plus « propre », nous avons besoin d’outils plus efficaces pour le traitement des maladies de la vigne. Autre exemple, le vigneron, de par son métier, est exposé aux troubles musculo-squelettiques (TMS) et c’est un vrai enjeu. Le développement d’exosquelettes pourrait aider grandement tous les vignerons sur le terrain ! Évidemment, l’innovation ne peut pas résoudre tous les problèmes, certes, mais je suis convaincu qu’elle peut en résoudre une grande partie !

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Francis Huster, Molière et le vin…

Le prochain dîner du Bacchus Business Club à Marseille le 3 février recevra un invité de marque : Francis Huster. Alors que l’acteur livre bataille pour faire entrer Molière au Panthéon, il a accepté d’évoquer avec nous sa relation et celle du dramaturge au vin et à l’ivresse.

Francis Huster, vous êtes l’invité du prochain dîner du Bacchus Business Club, quel est votre rapport au vin ?

Ce soir-là, je serai l’intrus ! Dans ma famille, nous ne buvions pas de vin. Mon père, qui avait été pilote pendant la guerre était très rigoureux. Le jour où j’ai signé pour la Comédie française, François Florent, Jacques Spiesser, Yves Lemoine et Jacques Weber m’ont invité au restaurant. Ils m’ont servi de grands vins et nous étions tous un peu ivres. Ils m’ont ensuite raccompagné rue Monsigny, la rue du théâtre des Bouffes Parisiens, où j’habitais. Je rentre dans l’ascenseur qui était transparent, eux étaient en bas de la porte et me faisaient de grands gestes, et moi j’ai vomi sur la vitre ! Ils m’ont vu monter ainsi et ils ont bien ri. Depuis, je ne bois plus une goutte d’alcool.

A travers les rôles que vous avez pu avoir à jouer, les acteurs et les auteurs que vous avez pu rencontrer, vous vous êtes sans doute cependant intéressé au vin…

Oui et ce qui me frappe c’est que le mot vin vient du sanskrit « vena » qui signifie amical. Le vin est effectivement le meilleur ami de l’homme parce qu’il le met en danger et à chaque fois qu’un homme est en danger, il révèle le meilleur de lui-même. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’ivresse ne nous amène pas à l’oubli, mais à une juste prise de distance par rapport à la réalité. L’oubli c’est au contraire surévaluer le réel, sa pesanteur, lorsque vous vous mettez à penser à tout ce qui pourrait vous tomber dessus comme malheurs, alors qu’en vérité cela n’a rien à voir avec la vie. C’est pour cela que l’ivresse du vin, comme l’ivresse de la lecture, du théâtre, du cinéma est saine. Le vin vous pose comme un miroir face à vous-même dans lequel vous pouvez retrouver la joie, le partage, l’émotion, la grâce, mais attention à ne pas franchir la ligne rouge en traversant le miroir ! C’est d’ailleurs en cela que le vin est un véritable ami : il se mérite et implique d’avoir du caractère pour savoir aussi lui résister. En amitié, faute de personnalité, on se laisse absorber par l’autre. J’ai vu des comédiens qui arrivaient ivres sur les tournages, ils utilisaient l’alcool pour écarter le personnage et trouver leur rôle. C’est un danger qui conduit à la perte de soi-même.

Vous avez écrit trois livres sur Molière et joué plusieurs de ses pièces, quelle était sa relation au vin ?

Cela va vous sidérer : il n’en a jamais bu ! Par contre, on a des documents qui prouvent que Scarron, Boileau et une dizaine de convives, ont passé chez lui une soirée arrosée, à l’issue de laquelle ces crétins se sont précipités dans la Seine. C’est ainsi que Scarron aurait attrapé la polio. Dans les pièces de théâtre de Molière, il y a trois grands absents. Dieu, en effet, à la différence de Shakespeare, ses personnages ne l’interpellent jamais, Molière s’adresse aux hommes. La figure de la mère, Molière avait perdu la sienne très jeune. Et enfin, le vin avec lequel l’auteur reste toujours pudique. Même lors du grand repas qu’organise Monsieur Jourdain dans le Bourgeois gentilhomme pour séduire Dorimène, l’hôte n’y touche pas, l’alcool n’est présent que dans cette chanson « buvons, chers amis, buvons, le temps qui fuit nous y convie », et quoi de plus naturel finalement que cette association entre la musique et le vin ? Comme elle, le vin est un flot qui inonde l’âme. Car on se noie dans le vin, on ne l’escalade pas ! Mais on peut aussi y nager et y être très heureux. Ne parle-t-on pas de brasseur pour ceux qui élaborent la bière ?

En réalité, l’alcool et l’ivresse de Molière ce sont les femmes. Il savait les regarder. Dans chacune de ses pièces, la femme résiste, lutte, Elvire contre Dom Juan, Dorine contre Orgon… Elle n’est jamais béni-oui-oui. Dans sa vie, c’est la même chose, jusqu’à cinquante et un ans, il a une vie sexuelle très active, il avait ses maîtresses dans sa troupe qui l’ont inspiré pour créer ses personnages. Alors que Marivaux par exemple donne aux femmes une image beaucoup moins intéressante. Elles n’ont aucune révolte, elles se contentent d’être belles et amoureuses. Cette façon de s’oublier dans les femmes plutôt que l’alcool a d’ailleurs coûté cher à Molière. Que l’on songe à la trahison de la Marquise Du Parc qui l’a quitté pour Racine. L’ivresse des femmes est définitivement plus dangereuse que celle du vin. Dans l’ivresse du vin, on s’oublie, alors que dans l’ivresse des femmes, ce sont les femmes qui nous oublient ! D’ailleurs, les femmes ne supportent pas d’avoir en face d’elles un homme ivre parce qu’il leur échappe dans le vin. Elles se disent : « Cela veut dire que mon ivresse à moi ne te suffit pas ? » Imaginez Delon saoul face à Romy Schneider, cela ne passe pas… Bien-sûr, il y a aussi certains hommes qui jouent l’ivresse, comme Gainsbourg qui a créé un personnage. Alors qu’il était très éduqué, toujours coiffé et impeccable, jamais ivre, il se mettait en scène mal rasé, un verre à la main. Il aimait se faire passer pour Philinte, affable et prompt à faire la fête avec ses amis, alors qu’il était plus proche d’Alceste. Tout le monde a marché. La différence entre Gainsbourg et Gainsbarre, c’est la différence entre Jean-Baptiste Poquelin et Molière… Je me souviens d’ailleurs de sa venue à l’une de nos représentations de Dom Juan, il était au premier rang et il s’est retourné vers le public en s’exclamant : « vos gueules, c’est du Molière ! »

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Top départ du concours des vins 2022

Depuis vingt ans, Sylvie Tonnaire, rédacteur en chef, sillonne les terroirs français et coordonne une équipe d’experts (journalistes, sommeliers, cavistes, œnologues…) tous habités par la volonté d’aider les lecteurs à mieux choisir les cuvées qu’ils dégusteront. C’est l’ultime volonté du concours des vins que Terre de Vins organise depuis maintenant quatre éditions.

La sélection

Le concours obéit à deux grands process de sélection. Une première sélection rassemblant 70 dégustateurs afin de distinguer les médailles d’or et d’argent. Puis dans un second temps, la rédaction, épaulée par une équipe rapprochée d’experts, réalisera une deuxième strate de sélection afin de décerner des coups de cœur retenus parmi les médailles d’or. Ces cuvées seront mise à l’honneur d’un cahier spécial dans notre numéro de septembre 2022.

Tous les vins peuvent concourir. La dure loi de l’étiquette n’agira pas ici : c’est la dégustation à l’aveugle et elle
seule qui sera reine.

Les inscriptions peuvent se faire dès à présent par Internet sur www.concours.terredevins.com jusqu’au 25 mars 2022, avec une réception des échantillons : jusqu’au 1er avril 2022 .

Pour les inscription par courrier, le formulaire est à télécharger sur www.concours.terredevins.com
Inscription et réception des échantillons : jusqu’au 25 mars 2022. Attention, par courrier le délai pour envoyer les échantillons est plus court.

Pour les producteurs, ce Concours des Vins est l’opportunité de bénéficier d’une mise en lumière exceptionnelle, d’un argument commercial de poids auprès des négociants, des acheteurs de la grande distribution, des cavistes, des restaurateurs, de la clientèle particulière. Pour le consommateur il garantie une sélection qualitative et sérieuse aux rapports qualité-prix souvent exceptionnels.

Edition 2021

Après trois jours de dégustation qui ont vu 2 749 échantillons passés au crible, l’édition 2021 du Concours des vins « Terre de Vins” avait rendu son verdict avec 830 cuvées médaillées, dont 505 médailles d’or.

DÉCOUVREZ L’INTÉGRALITÉ DES MÉDAILLES DU CONCOURS « TERRE DE VINS » 2021

Parmi les médaillés d’or, la rédaction avait sélectionné ses 26 coups de cœur. Des « super champions » que vous pouvez également retrouver en cliquant sur ce lien.

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Saint-Émilion : Troplong voit très loin

Engagement environnemental, présentation en primeur du premier millésime vinifié dans le nouveau chai récemment inauguré, Guide Michelin, classement de Saint-Émilion : du côté du château Troplong-Mondot, 2022 est une année qui s’annonce riche en actualités. On fait le point.

Ce n’est plus un secret pour personne à Bordeaux, depuis son rachat en 2017 à la famille Valette-Pariente par le groupe de réassurance SCOR, le château Troplong-Mondot, Premier Grand Cru Classé de Saint-Émilion, suit une trajectoire extrêmement ambitieuse. Celle-ci s’est d’abord concrétisée par un réajustement manifeste dans le style du vin, qui a pris tout le monde un peu de court mais a rapidement convaincu : oui, le terroir naturellement puissant de Troplong-Mondot, juché sur ses molasses de l’Agenais, peut aussi se parer de finesse et de fraîcheur. C’est le pari tenu par le directeur général Aymeric de Gironde, le directeur technique Rémy Monribot et l’œnologue-consultant Thomas Duclos, qui ont œuvré « à six mains » depuis cinq millésimes pour affirmer ce renouveau stylistique tout en restant fidèles à l’ADN de la propriété.

Dernier en date, le 2021 sera dévoilé dans quelques semaines en primeurs. Comme chacun sait, ce millésime est plutôt né dans la douleur, à Bordeaux comme ailleurs, et pour lui donner toutes ses chances, Aymeric de Gironde est assez content d’avoir pu bénéficier d’un outil flambant neuf, le chai inauguré au printemps dernier : « on se réjouit d’avoir pu travailler ce millésime, qui nécessitait énormément d’attention, avec un tel outil de précision. On a pu gérer des macérations à froid, des macérations longues qui nous ont permis d’extraire sans durcir. On a également, pour la première fois, fait des essais sur un peu de vendange entière, un lot de merlots dont nous avons conservé les rafles et qui apporte un plus dans l’assemblage du 2021« . Côté volumes, l’équipe se satisfait d’une vendange aux rendements similaires aux années précédentes : « le terroir de Troplong est naturellement ventilé, cela nous a bien protégé du mildiou. Toutefois, il a fallu se montrer très sélectif dans les tris, donc il y aura moins de grand vin cette année« .

« Devenir la référence de l’œnotourisme de luxe à Bordeaux »

Parmi les autres actualités du château : l’obtention récente du label IWCA, « International Wineries for Climate Action ». Fondée en 2019 par deux grandes familles du vin, les Torres en Espagne et les Jackson en Californie, cette organisation à but non lucratif vise à entraîner les exploitations viticoles vers un bilan carbone neutre, pour se conformer à l’objectif des Nations Unies qui vise le « zéro émission » à l’horizon 2050. Troplong-Mondot est la première propriété française à rejoindre cette initiative, ayant pour référence la norme ISO 14064 ; d’autres devraient suivre l’exemple, des candidatures étant déjà bien avancées en Vallée du Rhône et en Champagne. Plus largement, cette adhésion au label IWCA s’inscrit dans une démarche environnementale globale défendue par Aymeric de Gironde : « notre projet est à long terme et s’appuie sur trois piliers : le bilan carbone neutre avec IWCA, la gestion des déchets sur toute la propriété, et l’équilibre de la biodiversité avec un grand programme de replantation de haies dans les parcelles. Nous sommes aussi autonomes pour la production d’énergie de chauffage, en recyclant notre bois de taille – un procédé que nous souhaitons faire partager à nos voisins saint-émilionnais ». Sur la stratégie phytosanitaire, Aymeric de Gironde explique que, sur onze traitements en 2021, deux ont eu recours à des produits de synthèse, les autres étant en bio et biocontrôle.

Enfin, c’est sur le front de la gastronomie que le château Troplong-Mondot pourrait faire très bientôt parler de lui. Le 9 juin 2021 a rouvert le restaurant « Les Belles Perdrix », totalement rénové, avec toujours aux manettes le chef David Charrier. Après trois ans de fermeture pour cause de – grands – travaux, durant lesquels David a beaucoup voyagé, échangé avec d’autres cuisiniers mais aussi ouvert quelque temps une « Table Secrète » à la propriété, l’établissement offrant une vue spectaculaire sur le vignoble a fait un retour fracassant sur la scène gourmande saint-émilionnaise. Le Michelin, qui délivrera son palmarès le 22 mars prochain, est bien sûr dans toutes les têtes : jusqu’à leur fermeture temporaire, les Belles Perdrix avaient un macaron au guide rouge ; il semblerait plutôt naturel de le retrouver, voire plus si affinités. Sur ce plan non plus, Aymeric de Gironde ne cache pas ses ambitions : « avec les Belles Perdrix et nos chambres dans le vignoble, nous voulons devenir la référence de l’œnotourisme de luxe à Bordeaux ».

Tout cela nous amène naturellement à la grande échéance de cette année 2022 : la divulgation, en septembre prochain, du nouveau classement de Saint-Émilion. Bien qu’ayant connu un certain nombre de rebondissements, dont les retraits de Cheval Blanc, Ausone et Angélus ne sont pas les moindres, le processus du classement tient le cap, et Troplong-Mondot maintient plus que jamais sa candidature. On pourrait même dire qu’avec trois places (au moins) désormais à pourvoir en ‘A’ au côté de Château Pavie, compte tenu de son terroir et de sa très belle dynamique actuelle, Troplong fait partie des propriétés qui ont des chances de se hisser au sommet de la hiérarchie. A suivre…

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