Château Clerc Milon : voyez comme on danse

Le 5ème Grand Cru Classé de Pauillac, qui fait partie depuis 50 ans de la « galaxie » Baron Philippe de Rothschild, entend s’émanciper de l’ombre tutélaire de son voisin et grand frère, Château Mouton Rothschild. En cultivant l’identité singulière de son terroir et en perpétuant son rapport aux arts.

Depuis 1983, sur l’étiquette du château Clerc Milon figurent deux danseurs, inspirés d’un objet d’orfèvrerie allemande du XVIIème siècle figurant dans le Musée du Vin dans l’Art du château Mouton Rothschild. Ces danseurs colorés, qui ont succédé à la « Jungfraubecher » (jeune femme portant une coupe de mariage) qui illustrait la bouteille depuis 1970, ne se contentent pas de rompre avec l’imagerie traditionnelle des grands crus bordelais. Ils racontent, en filigrane, l’histoire et la personnalité du château Clerc Milon. Reconnu 5ème Grand Cru Classé en 1855, il faisait autrefois partie de la seigneurie de Lafite jusqu’à son acquisition par la famille Clerc en 1789, qui lui confèrera son nom actuel. En 1970, le baron Philippe de Rothschild rachète la propriété, qui à cette époque fait à peine 16,5 hectares, soit la moitié de sa surface originelle. En cinquante ans, Clerc Milon va bénéficier des attentions et des compétences des équipes du groupe Baron Philippe de Rothschild. Le vignoble s’agrandit, pour atteindre aujourd’hui 45 hectares d’un seul tenant, tutoyant l’estuaire de la Gironde et jouxtant les terroirs mythiques de Mouton et Lafite.

Pourtant, malgré son pedigree, Clerc Milon demeure dans l’ombre de son voisin et grand frère, Château Mouton Rothschild. Mais depuis quelques années, Clerc Milon revient dans la lumière, cultivant sa singularité et existant pleinement au côté de Mouton et de l’autre grand cru classé de la famille, Château d’Armailhac. Le renouveau s’amorce dès 2007, lorsque la Baronne Philippine de Rothschild décide de faire rénover les installations techniques. Passionnée de dramaturgie, d’art et de danse, pensionnaire de la Comédie Française, la Baronne décide de confier en 2011 la « mise en scène » du nouveau chai au scénographe Richard Peduzzi. Avec l’architecte Bernard Mazières, il conçoit les lieux comme un décor de théâtre ou d’opéra, de l’escalier menant au chai d’élevage au bardage de bois de la façade du bâtiment, déployant une vaste terrasse au-dessus des vignes. Une signature particulière qui enracine l’ancrage « artistique » de Clerc Milon, qui ne va faire que se confirmer : en 2016, deux ans après le décès de Philippine de Rothschild, ses trois enfants Philippe Sereys de Rothschild, Camille Sereys de Rothschild et Julien de Beaumarchais de Rothschild décident de créer, dans le cadre de la fondation portant le nom de leur mère, le Prix Clerc Milon de la Danse venant récompenser tous les deux ans des danseurs du corps de ballet de l’Opéra National de Bordeaux – la troisième édition, en octobre 2021, a couronné les danseurs Anna Guého et Ryota Hasegawa.

Mais Clerc Milon n’est pas seulement un lieu d’art et de culture, c’est aussi (et avant tout !) un vignoble, qui connaît lui aussi un beau dynamisme. À partir de 2009, une équipe technique est spécialement dédiée au cru, sous la supervision de la direction technique du groupe. Cette première étape donne notamment naissance à un second vin, la Pastourelle de Clerc Milon, dont joli le succès lui a valu l’année dernière d’entrer sur la Place de Bordeaux au côté du grand vin. Elle monte encore d’un cran à partir de l’été 2020, et la réorganisation du groupe Baron Philippe de Rothschild : Ariane Khaida devient Directrice Générale Déléguée et Directrice du Pôle d’Activité Châteaux du groupe, Jean-Emmanuel Danjoy, précédemment à la tête de Clerc Milon, devient Directeur des Propriétés, et c’est Caroline Artaud qui est désignée Directrice du château Clerc Milon.

Après s’être illustrée pendant dix ans à la tête du château Fourcas-Hosten (Listrac-Médoc), Caroline Artaud relève un nouveau défi à la tête d’un Grand Cru Classé. Son arrivée, en pleine pandémie de Covid-19, ne lui permet pas « d’occuper le terrain » comme elle le voudrait pour défendre Clerc Milon aux quatre coins du monde, mais elle prend le temps, après le passage de relais avec Jean-Emmanuel Danjoy, de s’imprégner des terroirs de la propriété, en s’appuyant sur l’ancienneté du chef de culture Richard Martin et du maître de chai Frédéric Faure. « Clerc Milon, c’est vraiment un magnifique terroir, enclavé entre Mouton et Lafite, don la partie la plus orientale ne se situe pas à plus de 350 mètre de le Gironde« , explique-t-elle. « On y trouve de très belles croupes de graves prodondes mais aussi des argiles et calcaires, une diversité de terroirs qui se segmente en 8 secteurs de sols et 200 parcelles. C’est une vraie richesse qui nous invite à aller toujours plus dans le détail pour exprimer la singularité du cru. L’autre particularité de Clerc Milon, c’est la part plus que symbolique de carménère dans l’encépagement, une composante historique à laquelle nous sommes très attachés : nos vignes de carménère de 1947 sont une originalité exceptionnelle, que nous avons bien sûr multipliées et replantées en 2017 pour préserver ce patrimoine« .

Afin d’être toujours plus en adéquation avec les terroirs du cru et pour s’adapter aux évolutions climatiques, un patient travail de restructuration est en cours, qui vise à assurer le renouvellement du vignoble tout en préservant le patrimoine existant : 15 hectares sont aujourd’hui plantés de vignes antérieures à 1950, ce qui est gage de grande qualité mais aussi de rendements moindres. Quatre hectares ont été récemment arrachés avec, à terme, l’objectif de les replanter en sélection massale de cabernet-sauvignon. « Le cabernet-sauvignon s’épanouit vraiment sur ces grands terroirs pauillacais mais nous avons une jolie qualité de merlots bien situés, qui gardent de la fraîcheur. Ils occupent actuellement 35% de l’encépagement et nous n’envisageons pas de les faire descendre en-dessous de 20-25%« , souligne Caroline Artaud. Aller toujours plus loin dans le détail et dans la quête d’excellence, pour faire totalement rayonner la « marque » Clerc Milon, qui a déjà de nombreux fidèles à travers la planète, c’est l’objectif de Caroline : « nous examinons tous les points de progrès : la taille, la conduite du vignoble, les réflexions environnementales avec le département R&D du groupe, les élevages, la sélection parcellaire… » Le ton est donné, il n’y a plus qu’à danser.

« Terre de Vins » aime :
Château Clerc Milon 2019

Un millésime qui sied bien à Clerc Milon, avec ses 72% de cabernet-sauvignon. Nez très fin en cabernet majeur, tout en menthol et en eucalyptus, escorté de notes d’aubépine et de bourgeon de cassis. Belle présence en bouche, sur une attaque juteuse et gourmande. la matière est souple, la trame tannique ciselée, l’ensemble s’étire sur une jolie longueur sapide, ponctuée par de jolis amers. Pauillac dans le texte, mais en version ballerine. Prochainement disponible en livrable.

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[Saint-Estèphe] Guy Velge perpétue le travail de haute couture

Le baron Velge nous a quittés au mois d’octobre 2020 mais le Château de Côme, premier bio de Saint-Estèphe, continue d’écrire son histoire. Les projets se poursuivent avec la même ambition. Pour preuve l’acquisition actuelle de parcelles supplémentaires. José Bueno, le directeur général, répond à nos questions.

Le Château de Côme agrandit son vignoble alors que les acquisitions sont de plus en plus difficiles. Comment cet achat s’est-il déroulé et qu’en sera-t-il du bio sur ces parcelles ?

Le château de Côme agrandit en effet son vignoble. Il passe de 7,90 à près de 12 hectares. Après différentes négociations avec ses voisins directs, il réussit sur un terroir d’exception à acquérir 3,5 hectares de vignes qui touchent le parcellaire autour du château. Ces nouvelles vignes seront dès cette année inscrites en conversion bio. Elles seront séparées en vinification jusqu’à l’obtention de la certification et de la labellisation qui doit être en 2024. Le pourcentage d’encépagement correspond parfaitement à celui du vignoble de Côme. L’âge moyen des ceps de vigne est de 45 ans et correspond à l’exigence de qualité de la propriété.

Suite au décès du baron Velge, comment s’est réorganisée la direction du domaine ?

Le baron Velge avait concrétisé son rêve en faisant du Château de Côme le premier vin labellisé bio de l’appellation de Saint Estèphe et en classant celui-ci Cru Bourgeois Supérieur. Il décède en octobre 2020, après avoir bâti les chais, le cuvier, la salle de conditionnement et de stockage, la salle de dégustation et de réception avec des installations techniques dignes d’un grand cru classé. Je suis le directeur général depuis l’achat de la propriété en 1997, je continue à être « l’homme du vin » si je puis dire. J’ai mis en place les techniques d’un premier cru. J’ai essayé de faire bénéficier au Château de Côme mon expérience et mon savoir-faire de 23 années passées à vinifier dans un premier temps Mouton Rothschild, puis Clerc Milon et d’Armailhac. Guy Velge, représentant la famille, est aujourd’hui le gérant et perpétue le travail de haute couture dans le même état d’esprit que son père. L’exigence qualitative est son premier objectif pour sa propriété familiale. Nous travaillons en binôme. On se connaît bien et nous nous apprécions depuis plus de vingt ans.

Premier bio dans les Crus Bourgeois et toujours le seul à Saint-Estèphe à être certifié, le Château de Côme est pionnier mais quels sont les futurs projets ?

Guy Velge a terminé les investissements commencés par son père. En 2021, il a complété la cuverie avec des cuves modernes, thermorégulées sur l’ensemble des parois, adaptées aux nouvelles parcelles. L’efficacité qualitative de ce nouveau matériel signe l’entrée de Guy dans cette nouvelle aventure. L’équipe est complète avec Maud Essertel qui depuis plus de 12 ans, en tant que directrice commerciale, a la responsabilité de la distribution en France et à l’export. Elle anime un réseau important d’agents sur tout le territoire national. Miguel Esteban, chef de culture et maître de chai, est investi depuis plus de vingt ans dans l’élaboration du vin et complète la formidable aventure humaine de la propriété. Le Château de Côme est certifié bio depuis 2011 et a été labellisé bio en 2018, selon le souhait du baron Velge. Il est en effet le premier vin dans l’appellation de Saint Estèphe à l’avoir obtenu, reste à aujourd’hui l’unique et espère être rejoint par quelques prestigieux châteaux voisins. Nous réfléchissons très activement sur la possibilité du labour sans tracteur, à un enherbement plus conséquent dans les vignes avec une floraison plus dense et plus diversifiée, ainsi qu’une possibilité d’installation de ruches avec l’aide d’un apiculteur professionnel. Une cuvée très haut de gamme bio est en cours d’étude et pourrait voir le jour dès ce millésime 2022. Elle pourrait bénéficier d’une vinification et d’un élevage spécifique. L’objectif est de créer un vin d’exception en petite quantité et d’en faire bénéficier à tous les amis privilégiés du château.

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[Saint-Valentin] You are my caviar !

14 jours avant la Saint-Valentin, pour ne pas que vous manquiez d’idées, et que vous alliez à l’encontre de la traditionnelle boite de chocolat ou bouquet de roses, Terre de Vins vous propose 10 idées cadeaux. Du séjour romantique, au champagne, en passant par de succulents flacons, nous avons trouvé de quoi passer une jolie journée, ou/et soirée en compagnie de votre promis(e). 

La légende raconte que le caviar et la poutargue (caviar provençal) auraient des vertus aphrodisiaques : à apprécier avec un cœur de saumon bien tendre, des blinis moelleux et des taramas colorés, c’est la soirée idéale que propose Astara, le plus grands fournisseurs de produits de la mer et de caviar depuis près de 40 ans. 

Dans le coffret duo:


Le caviar Titane® (Acipenser Transmontanus)
Il se caractérise par une vraie gourmandise. Le parfait équilibre entre ses notes à la fois beurrées et iodées, ainsi que sa texture très crémeuse, permettent la pleine expression de ses arômes.Le caviar Baeri (Acipenser Baerii)
Il se caractérise par une belle longueur en bouche. Le parfait dosage de sel met en valeur ses arômes délicats de noix fraîche et sa texture délicieusement fondante

Ce duo est à conserver au frais, entre 0°C et +4°C.
A servir sur un lit de glace dans sa boîte. Parfait sur un blini, une pomme de terre à la crème ou à la petite cuillère !

29.90€ (2X10g) – Avec deux cuillères de dégustation
En ligne : www.lahalledesgourmets.com
En boutique : Astara – 7 Rue des Petits Champs 75001 Paris

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Château Dauzac dévoile sa cuvée Franc de Pied

Le château Dauzac, 5ème Grand Cru Classé de Margaux, n’est jamais à cours d’initiatives audacieuses. À l’approche des primeurs 2021, il dévoile en exclusivité pour Terre de Vins le premier millésime d’une cuvée 100% cabernet-sauvignon, issue d’une parcelle de vignes non greffées et élevée en dolia.

Château Dauzac fait partie de ces propriétés médocaines dynamiques qui n’hésitent pas à « faire bouger les lignes » et à tracer leur propre voie, s’émancipant ainsi de la rigueur du classement de 1855 qui l’avait reconnue à l’époque comme 5ème Grand Cru Classé. Située à Margaux, sur une étendue de 120 hectares (dont 49 de vignes), Dauzac bénéficie depuis quelques années d’un beau dynamisme impulsé par son Directeur général Laurent Fortin, arrivé en 2013. Le changement de propriétaire – le château est passé il y a trois ans des mains de la MAIF à celles de Christian Roulleau, fondateur du groupe Samsic – n’a en rien entravé cet élan, et a même, au contraire, enclenché une « accélération dans la continuité » comme en témoigne, notamment, le récent engagement RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) de la propriété, aboutissement de plusieurs années d’engagement environnemental.

Retour vers le futur

Jamais à court d’idées audacieuses et d’innovations, les équipes de Château Dauzac dévoilent, à l’approche des primeurs, une nouveauté étonnante : une cuvée issue d’une parcelle plantée en franc-de-pied, c’est à dire de vignes non greffées. Laurent Fortin explique la genèse de ce projet : « en 2015, nous avons racheté deux hectares sur des terroirs très intéressants et qui n’avaient pas été exploités depuis longtemps. En faisant des tests de résistivité électrique, comme nous faisons sur tous nos terroirs pour mieux les connaître, il est apparu qu’une parcelle d’un peu moins d’un hectare, composée de graves très fines où nous avons estimé que le phylloxéra ne pourrait pas s’installer, pouvait être propice à la plantation de vignes en franc-de-pied« . Le phylloxéra, parasite arrivé en Europe à partir des années 1860 et ayant commis des dégâts catastrophiques dans l’ensemble des vignobles du vieux monde durant toute la fin du XIXème siècle, a entraîné l’introduction du porte-greffe (hybride de vignes américaines) dans la viticulture contemporaine et la disparition progressive des vignes franc-de-pied, hormis dans quelques terroirs très spécifiques où l’insecte ne peut pas prospérer – l’association Rencontres des Francs, dont nous parlions la semaine dernière, vise notamment à la préservation de ce savoir-faire pluriséculaire.

« Un Grand Cru Classé 1855 a le devoir d’être innovant, mais aussi d’être au contact de son histoire, et l’histoire de Dauzac a toujours été marquée par l’innovation« , poursuit Laurent Fortin. « Nous avons vu dans cette parcelle l’opportunité de produire un vin de Dauzac ‘comme autrefois’, comme à l’époque préphylloxérique« . C’est ainsi que les équipes du château ont décidé de planter, dès 2016, une sélection massale de cabernet-sauvignon en franc-de-pied, à une densité de 10 000 pieds / hectare, conduite en biodynamie, vinifié et élevée en dolias (amphores) de 3 hectolitres fabriquées au Pays Basque.

Conjurer l’Histoire

Très rapidement, il est apparu que cette parcelle se comportait différemment des autres vignes de Dauzac : tout d’abord, le « chevelu » racinaire s’est développé en priorité, avant de développer plus tardivement sa surface foliaire ; ensuite, les raisins sont apparus en grappes plus denses et compactes, avec des baies plus petites ; enfin, la vigne a pris davantage son temps, présentant des cycles plus tardifs et des maturités plus lentes – ce qui, sur un millésime compliqué comme 2021, s’est révélé un atout appréciable. Les rendements sont pour l’instant autour de 20-25 hl/ha. Accompagnée notamment par l’expert en biodynamie Jacques Fourès, l’équipe de Dauzac a chouchouté sa parcelle pendant cinq ans, un seul vigneron étant assigné au travail de la vigne, pour ne pas prendre le risque d’une contamination accidentelle du phylloxéra. Compte tenu du prix de l’hectare sur l’appellation Margaux, on imagine bien que cette prise de risque implique un certain enjeu financier ; pourtant, comme l’affirme Laurent Fortin, la famille Roulleau est « entièrement mobilisée derrière ce projet, qui a avant tout une ambition de transmission, de patrimoine et de pédagogie« .

Toutefois, cette cuvée Franc de Pied n’a pas vocation à être seulement expérimentale, mais à être savourée par les amateurs. Son premier millésime officiel, 2021 donc, sera dévoilé aux dégustateurs professionnels dans le cadre des Primeurs, et ‘Terre de Vins’ a pu le goûter en avant-première. Encore en cours d’élevage en dolia, ce cabernet-sauvignon déploie une aromatique très florale, entre violette et iris, un éclat et une vitalité qui se retrouvent en bouche, signée par une grande tonicité. La texture est extrêmement souple, séveuse, portée par une acidité contenue, une trame tannique délicate, presque aérienne. Beaucoup de finesse et de fraîcheur, jusqu’à une finale salivante. Voilà qui est fort prometteur, pour un vin qui va encore s’affiner sous l’argile jusqu’en 2023, date à laquelle un petit millier de bouteilles seront disponibles – au prix coquet de 1500 € l’unité, en coffret individuel, trois, bouteilles, six bouteilles – sans oublier quelques magnums et autres grands formats. Afin de pousser jusqu’au bout l’idée de « vin de lieu » à laquelle tient fermement Laurent Fortin, les coordonnées GPS de la parcelle figurent sur le recto de la bouteille. Accompagnées de deux dates : celle du millésime 2021, bien sûr, et 1867 – année de l’arrivée du phylloxéra sur l’appellation Margaux. Comme une façon de conjurer l’Histoire.

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Le sixième Tour des Cartes en musique

La cérémonie du Tour des Cartes organisée chaque année par Terre de vins, récompensait hier soir sous les ors du magnifique salon Opéra de l’hôtel Intercontinental Paris Le Grand les meilleures cartes de vins en France sous le parrainage du chanteur Cali. Une sixième édition festive malgré les précautions d’usage en vigueur.

Terre de vins remettait hier soir les Trophées du Tour des Cartes 2022 dans la salle de bal classée monument historique de l’Intercontinental Paris Le Grand avec pour parrain le chanteur Cali. L’artiste qui se dit avant tout troubadour a tenu à dire à quel point le vin pour lui représentait « la transmission, parfois difficile comme chez moi, dans le vignoble en terrasses de Banyuls où transmettre la passion d’un métier difficile n’est pas évidente. Le vin est surtout un passeur d’émotions et il y a tant de musiques et de chansons à associer à une bouteille ».

Cette sixième édition récompensait comme à son habitude les meilleures cartes de vins en France et accueillait un grand nombre des 100 finalistes sélectionnés par le jury sous la double présidence de deux Meilleurs Sommeliers du Monde, Serge Dubs et Philippe Faure-Brac. L’occasion « d’un diner de retrouvailles qui permet d’entrevoir le bout du tunnel ou au moins une éclaircie et de constater que l’intérêt de la restauration pour les vins n’a pas fléchi au vu des plus de 8 000 cartes reçues en 10 mois et passées au crible du jury », a constaté Rodolphe Wartel, directeur de Terre de vins. Le sommelier MOF Laurent Derhé a insisté sur les critères de choix du jury qui s’est attaché « autant à la présentation qu’aux prix des bouteilles, à la diversité des régions, à la largesse de l’offre, la signalétique des labels environnementaux, et sans fautes d’orthographe ». « On sélectionne avant tout les établissements qui mettent leur âme dans leur carte, remarquable en largeur et en profondeur » a insisté Sylvie Tonnaire, rédacteur en chef de Terre de vins.

Rodophe Wartel a également rappelé que « notre rôle est d’accompagner et d’aider à améliorer ses cartes de vins, notamment avec l’aide des partenaires des Trophées », l’IGP Pays d’Oc et le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) qui en préambule de la soirée avaient proposé aux participants une masterclass de quelques vins commentés, mais également le Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac (BNIA), Somm’it, entreprise de gestion de cartes de vins et d’inventaires connectés, et France Boissons.

Grand Prix et Prix spéciaux sur scène

Le Grand Prix de la catégorie Bar à vins a été remis au Zinc à Grenoble (38); Le Prix spécial Offre de Vins au verre parrainé par l’IGP Pays d’Oc a été décerné aux Fils à Maman à Paris (75) qui ont également remporté le trophée de la Catégorie Restaurants de chaîne Nationale. Une double récompense reçue avec fierté par Paul Vayne qui a tenu à préciser que « les Fils à Maman sont avant tout des passeurs d’histoires, en recherche constante de jeunes vignerons à mettre en avant et à faire connaître ».

Le Grand Prix de la Catégorie Restaurants traditionnels a été remporté par La Régalade à Clermont-Ferrand (63); celui des Restaurants gastronomiques de prestige par La Maison d’À Côté ** à Montlivault (41), et la Catégorie Restaurants Gastronomiques par Duende* Hôtel Imperator***** à Nîmes (30). « Il n’y a pas de grands vins sans gastronomie et pas de gastronomie sans grands vins » a insisté Christophe Château du CIVB. « Les cartes des restaurants gastronomiques sont souvent les plus patrimoniales avec un très large choix et de plus en plus de vins étrangers » estimait Grégory Castelli de Somm’It.

Le Prix spécial « Carte engagée » soutenu par le CIVB est revenu aux Petits Prés à Angers (49); le prix spécial de l’« Offre de spiritueux » parrainé par le BNIA au restaurant Le Parc ** – Hôtel Les Crayères ***** (51). Quant au Grand Prix de la Catégorie Brasseries, Bistrots et restaurants bistronomiques, il est revenu au Bistrot de la Place à Saumur (49). Enfin, le Prix spécial Coup de cœur du jury a été remis par les deux co-présidents au restaurant Les Fresques * – Château Les Vigiers **** à Monestier (24) près de Bergerac pour sa « carte de cœur rassurante, accessible, sans complication, bien présentée et organisée y compris pour des non-connaisseurs » a souligné Serge Dubs.

L’édition 2022 s’est clôturée autour d’une dégustation de beaux millésimes d’armagnac et d’un live intimiste avec quelques chansons de Cali, son acolyte et compositeur Augustin Charnet au piano. Une façon d’annoncer en musique et en écho à l’une de ses chansons « C’est quand le bonheur? C’est ce soir! ».

Photos @Albert de Monts

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La Saint-Valentin chez Drouant

Plus que quatorze jours avant la Saint-Valentin. Pour ne pas que vous manquiez d’idées, et que vous alliez à l’encontre de la traditionnelle boite de chocolat ou bouquet de roses, Terre de Vins vous propose dix idées cadeaux. Et pour commencer, nous avons trouvé de quoi passer une jolie soirée en compagnie de votre promis(e) au restaurant Drouant à Paris.  

Pour la première fois, à l’occasion de la Saint Valentin, l’élégant restaurant Drouant invite les couples en quête d’une expérience exclusive à privatiser l’un de ses salons nichés à l’étage : le salon Colette, qui ouvre les portes de son petit nid confidentiel. Vibrant hommage à l’œuvre de l’illustre écrivaine – l’une des premières présidentes de l’Académie Goncourt.

Dès le 14 février prochain, il sera possible de privatiser cet écrin intégralement fleuri pour toute occasion spéciale.

Pour célébrer les amoureux, le Chef Thibault Nizard a imaginé un menu en 5 services.

TAGLIATELLES DE SEICHES
Bouillon iodé, shiitaké
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LANGOUSTINE CROUSTILLANTE
Sauce saté
*
FOIE GRAS
Poires, confiture au Champagne, brioche feuilletée
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PIGEON DE RACAN RÔTI
Roulé de pommes de terre, raviole, émulsion végétale
*
FRAMBOISES & LITCHIS
Sablé, crème d’amandes, à partager

En 5 services : 130 euros
Accords mets et vins : 90 euros

Drouant
16-18 Place Gaillon – 75002 Paris
Réservations : 01 42 65 15 16 – restaurant@drouant.com
www.drouant.com

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[Escapade Cognac] Cognac Navarre : quand la sincérité sauve le monde

Jarnac-Charente, cité protestante greffée sur un méandre du fleuve Charente a intimement lié son destin à celui de l’eau-de-vie charentaise. La couleur des murs comme les parfums qui émanent des chais souterrains en ont fait la rivale, sinon la sœur, de la bien-nommée Cognac.

Une Escapade à retrouver en intégralité dans Terre de vins hors-série Spiritueux ou sur notre kiosque digital.

Épisode 2 : Cognac Navarre

Quand la sincérité sauve le monde
Le salon déborde de bouquins, avec, sur le dessus des piles, quelques « Canard enchaîné ». Avec le port du menton à la Gambetta et ses moustaches lissées à la Dali, Jacky Navarre n’a jamais fait de concessions à l’endroit du monde qui l’entoure. « Le cognac, c’est comme l’art contemporain, ça va du plus génial à la dernière des fumisteries », précise-t-il sans sourciller. Les eaux-de-vie qu’il vend sont encore issues de vendanges manuelles, et, fidèle à ses convictions, Jacky se contente de trois qualités : un 20 ans d’âge alias Cravache d’Or (57 €), une Vieille Réserve de 35 ans (78 €) et Souvenir impérial de 50 ans d’âge (112 €). Et c’est non seulement sublime comme fort de qualité-prix assourdissant. « Le domaine a été créé en 1811, j’ai grandi là et un jour j’ai décidé de ne pas retourner au lycée… » résume le vigneron-distillateur. « Il a ça dans le sang ! » ajoute son épouse, Catherine – qui a accompagné l’intransigeant tout en menant une carrière de professeure de philosophie. Jacky consent : « J’étais allergique au lait, le médecin conseilla vivement à mes parents de me passer au vin blanc. » Révolté contre le triomphe du prélèvement automatique, épidermique au tout-marketing comme au storytelling, Jacky Navarre résiste sans site Internet mais avec un savoir-faire. Et, cédons-le volontiers, en ce lieu naissent les meilleurs pineaux du monde (de 17 à 21 €). « Je les élabore avec du vieux cognac, c’est aussi simple que ça. Je suis sur des marchés de niche, un terrain sur lequel les grandes maisons ne peuvent pas être », explique-t-il. Reste la littérature, comme à se rendre en cette presqu’île autonome et improbable pour déguster les produits et les cœurs qui battent derrière.

16200 Mainxe-Gondeville
05 45 81 19 74

Épisode 1 : Hine

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Palmarès du Tour des Cartes 2022

La cérémonie de la sixième édition du Tour des Cartes vient de s’achever il y a quelques minutes à Paris, récompensant les établissements qui présentent les meilleures cartes des vins en France. Découvrez le palmarès complet.

Après les 100 finalistes, dévoilés en décembre dernier et suite à un long travail de sélection opéré par le jury, le palmarès du Tour des Cartes 2022 vient d’être dévoilé autour d’une soirée animée par le parrain de cette sixième édition Cali et du président du jury Philippe Faure-Brač.

BARS À VINS

Grand Prix : LE ZINC AUVERGNE-RHÔNE-ALPES 38000 GRENOBLE
Lauréat : LA CEMPOTE AUVERGNE-RHÔNE-ALPES 42000 SAINT-ÉTIENNE
Lauréat : RACINES PAYS DE LA LOIRE 72000 LE MANS

RESTAURANTS DE CHAÎNE NATIONALE

Grand Prix : LES FILS À MAMAN 75010 PARIS
Remporte également le Prix spécial du vin au verre, attribué par IGP Pays d’Oc :
Lauréat : POIVRE ROUGE 49124 SAINT-BARTHÉLÉMY-D’ANJOU
Lauréat : LA BOUCHERIE 49750 CHEMILLÉ-EN-ANJOU

BRASSERIES, BISTROTS ET RESTAURANTS BISTRONOMIQUES

Grand Prix : BISTROT DE LA PLACE CENTRE VAL-DE-LOIRE 49400 SAUMUR
Lauréat : LES PETITS PRÉS CENTRE VAL DE LOIRE 49100 ANGERS
Remporte également le Prix Spécial de la Carte Engagée, attribué par le Conseil Interprofessionnel du vin de Bordeaux
Lauréat : VIVRE[S] PAR GRÉGORY COUTANCEAU NOUVELLE-AQUITAINE 17300 ROCHEFORT

RESTAURANTS TRADITIONNELS

Grand Prix : LA RÉGALADE AUVERGNE-RHÔNE-ALPES 63000 CLERMONT-FERRAND
Lauréat : WINE BAR LE CHEVAL BLANC OCCITANIE 30000 NÎMES
Lauréat : CÔTEAUX & FOURCHETTES PACA 84290 CAIRANNE

RESTAURANTS GASTRONOMIQUES DE PRESTIGE

Grand Prix : LA MAISON D’À CÔTÉ ** CENTRE VAL-DE-LOIRE 41350 MONTLIVAULT
Lauréat : CHRISTOPHER COUTANCEAU *** NOUVELLE-AQUITAINE 17000 LA ROCHELLE
Lauréat : L’OUSTAU DE BAUMANIÈRE *** PACA 13520 LES BAUX-DE-PROVENCE

RESTAURANTS GASTRONOMIQUES

Grand Prix : DUENDE * – HOTEL L’IMPERATOR OCCITANIE ***** 30900 NÎMES
Lauréat : L’ABBAYE DE TALLOIRES AUVERGNE-RHÔNE-ALPES 74290 TALLOIRES
Lauréat : AUX TERRASSES * AUVERGNE-RHÔNE-ALPES 71700 TOURNUS

LES AUTRES PRIX SPECIAUX

Prix spécial Meilleure Offre de Spiritueux par le Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac:
RESTAURANT LE PARC ** – HÔTEL LES CRAYÈRES***** 51100 REIMS

Prix Spécial Coup de coeur du jury:
LES FRESQUES * – CHÂTEAU LES VIGIERS **** 24240 MONESTIER

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Marie Gicquel : quel avenir pour Abelé 1757 ?

Nouvelle directrice générale de la Maison Abelé 1757, Marie Gicquel a accepté de nous présenter son parcours et ses ambitions pour cette pépite récemment acquise par le groupe Nicolas Feuillatte (Terroirs & Vignerons de Champagne).

Comment êtes-vous arrivée dans le monde du champagne ?

Sans être champenoise, j’ai passé l’essentiel de mon enfance en Champagne. Le goût pour le vin, c’est mon père qui me l’a transmis, il avait un ami œnologue qui l’a initié, il a partagé cette passion avec ses quatre enfants. J’ai d’abord fait une école de commerce à Paris spécialisée dans la finance et j’ai commencé par travailler pour un groupe qui n’avait rien à voir avec le monde du champagne, beaucoup plus industriel, passionnant du point de vue technique, mais moins glamour. Lorsque je suis rentré chez Nicolas Feuillatte, où j’ai été rattachée à la direction financière avant d’évoluer sur la partie plus commerciale, j’ai tout de suite adoré la noblesse du produit.

Entre Nicolas Feuillatte et Abelé, vous devez avoir le sentiment de faire le grand écart ?

Les deux maisons se situent aux antipodes et n’ont pas du tout les mêmes attraits. D’où la richesse de ce rachat et la complexité de la tâche qui m’incombe. Nicolas Feuillate est une maison récente, Abelé a une richesse historique et évolue dans un contexte plus confidentiel, intime. Nous tenons à ce que chacun conserve son identité, raison pour laquelle Abelé a une direction différente, un chef de caves propre garant du style de ses vins, des approvisionnements dédiés, sa cuverie… Notre place est à part et isolée au niveau du groupe. Notre lien se restreint à être capitalistique, le reste, ce sont des services support qui sont mutualisés comme bon nombre de groupes en Champagne : le juridique, l’informatique… Compte tenu de notre taille, nous aurions eu sinon recours à des prestataires extérieurs. Mais c’est un point sur lequel je dois avoir une attention particulière. Le risque dans cette configuration, c’est d’être phagocyté. Il existe toujours une tentation qui va dans le sens de la simplification de la gestion et qui peut dissiper la richesse de la maison. Nous sommes à Reims, de l’autre côté de la montagne, nous sommes négociant, avec des contrats d’achat de raisins, tout nous différencie !

Quelle est votre stratégie au niveau des vins ?

Une fois le bilan opéré, nous n’avons pas eu le souhait de révolutionner la maison, par contre nous menons un travail pour affiner le style, comme nous l’avons fait par exemple pour la liqueur de dosage. Etienne réfléchit aussi à la gestion du parcellaire, mais l’idée n’est pas que le consommateur d’Abelé d’aujourd’hui ne reconnaisse pas le champagne Abelé de demain. Nous avons la chance d’avoir une base vins très belle, nous avons donc à cœur d’avoir une relative continuité. Nous sommes sur une trajectoire qui vise une croissance des volumes, mais pas du tout dans l’idée de faire d’Abelé un autre mastodonte, nous souhaitons conserver cette dimension humaine, l’idée serait d’atteindre les 400 à 500.000 bouteilles d’ici trois ans. La présence de la maison à l’étranger est faible, sauf en Espagne grâce à notre ancien propriétaire Freixenet. Nous cherchons donc aujourd’hui à ouvrir un certain nombre de marchés en restant sur une distribution sélective, exclusivement CHR/Cavistes. Il faut savoir ne pas céder à l’opportunisme ce qui aurait pu être la tentation ces derniers mois compte tenu de l’explosion de la demande, on doit être patients et précis dans ce que l’on veut.

Quels éléments vous touchent particulièrement dans l’histoire de la maison ?

L’ange au sourire de la Cathédrale ! Détruit par les bombardements de 1914, il a été restauré grâce au financement de la maison, il est devenu le symbole de la résistance des habitants de la ville. Enfant, j’habitais Sillery, à chaque fois que nous venions à Reims, je forçais ma mère à venir dans cet édifice qui est toujours pour moi source d’émotion.

www.abele1757.com

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« D’accords! »: Champagne Legras et Haas chez Enyaa

D’accords !, c’est LE rendez-vous vidéo de Terre de Vins autour des accords mets & vins.

Ce mois-ci, savourez les accords autour de la cuvée Les Sillons millésime 2015 de la Maison de champagne Legras et Haas autour de trois plats délicats et raffinés du chef venu de Kyoto, Daiseke Endo du restaurant gastronomique Enyaa (le cri populaire pour appeler les dieux au Japon) à Paris.

Champagne Legras et Haas

Restaurant Enyaa
37 rue de Montpensier
75001 Paris

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