Wine Paris aura bien lieu du 14 au 16 février 2022

Ils sont venus, ils sont tous là : présents ou en visio, les présidents des interprofessions des vignobles du Sud-Ouest, du Languedoc et du Roussillon et jusqu’au Rhône, confirment que Wine Paris aura bien lieu du 14 au 16 février, avec le pass vaccinal à l’entrée, le masque obligatoire et le gel hydroalcoolique à volonté.

Le salon vise 20 000 visiteurs dont un tiers d’étrangers venus des Pays-Bas, de Belgique, d’Allemagne (avec les acheteurs d’Aldi et Metro attendus), du Royaume-Uni, des Etats-Unis (avec le soutien de Business France) et du Canada.

Nos vignerons ont intégré les gestes barrières, les acheteurs nationaux et internationaux ont des carnets de commande à remplir et des contrats à signer maintenant que les stocks ont été vidés par deux ans de pandémie” explique Christophe Bousquet, président du CIVL. “Les grandes maisons du négoce languedocien ont confirmé leur présence et quand l’amont y va, l’aval a tout intérêt à y être. Ne pas tenir Wine Paris en février, à Paris en 2022 serait une erreur historique”, résume Jacques Gravegeal pour InterOc alors que Philippe Pélaton confirme de son côté la présence des grandes maisons rhodaniennes qui ont elles aussi pris rendez-vous avec leurs clients sur le salon.

Wine Paris est un rendez-vous dédié aux affaires, avant tout, et bien sûr aussi au partage, à l’échange entre vignerons et enfin, à l’image”, explique Stéphane Zanella pour le CIVR,”Un salon d’affaires dans le vin pour l’Hémisphère Nord se tient en février quand les vins de la vendange passée sont disponibles à la dégustation. Nous sortons d’une vendange amaigrie par le gel et nous sommes face à une demande importante qui veut sécuriser des volumes en passant commande au plus vite. Ne pas faire ce salon à Paris maintenant serait un très mauvais message à toute la planète vin et les acheteurs qui ne viendront pas à Paris en février savent qu’ils ne trouveront pas ce qu’ils cherchent ailleurs en mai”. “Nous avons un nombre d’exposants en croissance et aucune défection, nos vignerons ont hâte d’y aller”, précise Paul Fabre pour le Sud-Ouest.

La confiance des vignerons et de leurs représentants nous honore et nous oblige”, conclue Rodolphe Lameyse, président de Vinexposium, “A trois semaines de l’évènement, c’est un message très fort. Sur nos 2775 exposants, nous comptons les défections sur les doigts d’une main. Wine Paris a été le dernier salon de l’avant Covid et ouvre le bal des salons du vin de l’après-pandémie. Les gestes barrières, l’obligation vaccinale sont intégrés, l’organisation garantit l’aération optimale des locaux et le nettoyage des verres pour rassurer les acheteurs comme les exposants et se donner tous les moyens d’un beau nouveau départ”.

Toutes les informations sur le salon Wine Paris en lien ici.

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Métifiot, dernier né des Baux

Le chai majestueux du domaine de Métifiot de la famille Bateman, au coeur des Alpilles, est terminé. Le dernier né de l’appellation Baux-de-Provence y a vinifié son troisième millésime.

Avec son chai monumental en béton strié et sa cave enterrée dans le massif, Métifiot s’intègre parfaitement aux parois calcaires des Alpilles en Baux-de-Provence. Le dernier né de l’appellation est le seul domaine sur le versant Nord, en surplomb des vignes et de l’oliveraie, au loin, le Mont Ventoux, le clocher de Saint Rémy de Provence et la Cité des Papes d’Avignon, que l’on peut admirer de la terrasse aux grandes baies vitrées. Ce large panorama sur toute la campagne saint-rémoise est ponctué de cyprès et d’oliviers avec quelques ruches au coin d’une parcelle. Nous sommes dans le fief de la famille Bateman.

Autodidacte dans l’âme

Benoît est un autodidacte venu du Nord et qui a créé au milieu des années 90 une entreprise de commerce de pommes de terre florissante. Il a épousé Laurence née dans le Sud, non loin d’ici. Quand il récupère il y a six ans une partie de l’ancien domaine de ses beaux parents arboriculteurs, Benoît y voit un nouveau défi. « Et si on plantait de la vigne? »  Les Bateman se lancent dans l’aventure en gardant le nom de Métifiot, du nom du médecin de l’hôpital Saint-Paul (peint par Van Gogh) et qui avait revendu sa propriété de Saint-Rémy à l’arrière grand-père de Laurence. Ils héritent d’une quinzaine d’hectares de vergers arrachés à restructurer, en récupèrent quelques-uns classés en IGP et en fermage, le vignoble de Guy Delacommune du Domaine Guilbert, créé dans les années 2000 à partir des vignes historiques de Dominique Hauvette. Les Bateman y vinifient leurs premiers millésimes à partir de 2019 en attendant la construction de leur chai, enfin validé par les Bâtiments de France après avoir revu plusieurs fois leur copie dans ce site classé. Ils achètent également à un agent immobilier d’Eygalières des raisins vinifiés au domaine pour une gamme négoce en attendant que les plantations (quelques hectares chaque année à partir de 2016) entrent en production.

Une large palette de cépages

« Je voulais apprendre à faire du vin, raconte le propriétaire de Métifiot. J’ai donc visité une soixantaine de vignerons dans tout l’Hexagone et nous avons finalement décidé de planter les principaux cépages de l’AOP Baux-de-Provence, grenache, syrah, cinsault, marsanne, cabernet sauvignon, et quelques autres pour nous faire plaisir et pour faire des essais comme le merlot, le marselan, le rolle, le chardonnay,…sur les terres irriguées hors AOP au bord du canal ». Au total, le domaine comprend une douzaine de cépages sur une quinzaine d’hectares. Le vignoble enherbé est d’emblée travaillé en bio (aujourd’hui certifié) et équipé de capteurs dans la vigne pour mesurer le confort hydrique et faire de l’irrigation de pointe sur certaines parcelles. Métifiot est également labellisé HVE. Les Bateman s’entourent également de quelques compétences : l’ingénieur viticole Didier Mazenod, Bruno Ferland comme maître de chai, Franck Breau, l’ancien directeur du Château Romanin comme consultant, le cabinet Daniel Péraldi comme œnologue conseil…

Une gestion de cave ultraprécise

Au chai à l’organisation millimétrée, Benoît aussi veut tout comprendre, tout maîtriser. La cave abrite de nombreux contenants, cuves tulipes, jarres en grès, œufs béton, barriques, foudres, demi-muids au rangement impeccable sans tuyaux, contrôlé par un système informatique surveillant chaque cuve et un échangeur avec récupération de chaleur. Une fermentation ultraprécise sous haute surveillance « pour ne pas rajouter d’intrants en travaillant en priorité sur la gestion de la température », explique Benoît, véritable geek de la technologie. La gamme est vaste, une quinzaine de référence en IGP Alpilles, Méditerranée et en AOP Baux-de-Provence, au gré des envies, à 45 % en rosés, 35 % en rouges, le reste en blanc « que nous voudrions augmenter en plantant roussanne, marsanne et grenache blanc sur 3-4 hectares à trouver ». Elle comprend même un chardonnay en méthode traditionnelle et les huiles d’olive du domaine.

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Les vignes franc-de-pied veulent une reconnaissance à l’Unesco

À l’occasion de la deuxième « Rencontre des Francs » qui se tenait il y a quelques jours au domaine Liber Pater en Gironde, une vingtaine de vignerons européens, accompagnés de scientifiques, universitaires, experts des terroirs et des cépages, ont milité pour une reconnaissance par l’Unesco du savoir-faire autour des vignes non greffées.

En juin 2021, une poignée de vignerons européens se réunissaient à Monaco, sous le parrainage du Prince Albert II et de Guillaume Gomez, ambassadeur de la gastronomie française (et ex-chef de l’Élysée), afin d’amorcer la création d’une association dédiée à la défense des vignes franc-de-pied et, à terme, d’obtenir auprès de l’Unesco une inscription du savoir-faire lié à ces vignes au patrimoine immatériel de l’humanité. Un peu plus de six mois après ce premier rendez-vous sous les ors monégasques, c’est à Podensac, en Gironde, que se tenait il y a quelques jours la seconde « Rencontre des Francs ». À l’invitation de Loïc Pasquet, propriétaire du domaine Liber Pater et instigateur de ce mouvement, une vingtaine de vignerons européens, mais aussi des universitaires, des chercheurs, des agronomes, des sommeliers, des journalistes, avaient répondu présent pour deux jours de dégustations et de réflexions autour de la culture de la vigne en franc-de-pied, son histoire et surtout son avenir.

Mais c’est quoi, au juste, une vigne « franc-de-pied » ? On désigne par ce terme des vignes qui n’ont pas été greffées sur un porte-greffe mais plantées directement dans le sol. C’est une pratique ancienne de reproduction et plantation de la vigne qui a été pratiquement éradiquée par l’apparition du phylloxéra à la fin du XIXème siècle : l’implantation des porte-greffes américains a permis de résister contre le terrible parasite, mais a conduit à la quasi-disparition d’un savoir-faire ancestral, que l’on ne retrouve plus désormais que de façon éparse, sur des terroirs très spécifiques – souvent sableux – où le phylloxéra ne peut pas s’implanter.

Vers un label « franc-de-pied » ?

Pour les défenseurs des vignes en franc-de-pied qui ont rapidement l’initiative de Loïc Pasquet et du vigneron allemand Egon Müller, l’objectif est de préserver un patrimoine, un savoir-faire mais aussi un goût : selon eux – et dégustation à l’aveugle à l’appui – les vins issus de vignes en franc-de-pied présentent davantage de finesse, de pureté, et sont de meilleurs transmetteurs de terroir. Pour ce qui est du savoir-faire, qui peut différer selon les régions voire même les pays, il s’appuie sur des pratiques, des gestes et des connaissances qui peuvent se retrouver en voie de disparition et qu’il s’agit de préserver. Ainsi Andrea Polidoro, vigneron célèbre pour son domaine Cupano en Toscane, s’est lancé dans un autre projet dans la région des Marches, Contrada Contro, où il fait grimper des vignes de malvoisie franc-de-pied le long d’érables, selon une pratique quasiment disparue.

L’association, appuyée par Guillaume Gomez et par d’autres personnalités (le Prince Albert II, comme on l’a vu, ou encore la présidente de Géorgie Salomé Zourabichvilia), espère obtenir gain de cause auprès de l’Unesco pour faire entrer les vignes franc-de-pied au patrimoine immatériel de l’humanité, mais entend aussi établir un label « franc-de-pied » qui permettra d’informer le consommateur. Pour y parvenir, elle s’appuiera sur un noyau dur de vignerons allant des Bourguignons Thibault Liger-Belair ou Philippe Charlopin au Champenois Alexandre Chartogne, en passant par les domaines de Markus Molitor ou Prüm en Moselle, la Vieille Chapelle dans le Bordelais… et bien d’autres encore, sans oublier l’expertise de personnalités telles que Jacky Rigaux, Marc-André Selosse, Jérémy Cukierman, José Vouilamoz… Tout ce beau monde sera coordonné depuis Monaco par Celia Calcagno, directrice de l’association, qui a accompagné et soutenu le projet avec son père Robert Calcagno, Directeur général de l’Institut océanographique de Monaco.

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« Mort sur le Nil » : Malartic-Lagravière fait son cinéma

Le Cru Classé de Graves développe depuis quelques années une stratégie de visibilité en multipliant les apparitions à l’écran, notamment dans des productions hollywoodiennes. Dernière en date : l’adaptation de « Mort sur le Nil » par Kenneth Branagh, en salles le 9 février.

Le 9 février prochain dans les salles françaises, Hercule Poirot viendra résoudre l’une de ses plus célèbres enquêtes dans une nouvelle version de « Mort sur le Nil » : le roman d’Agatha Christie est adapté par le réalisateur britannique Kenneth Branagh, qui se retrouve aussi devant la caméra affublé des moustaches du célèbre détective belge – et entouré d’une distribution quatre étoiles, composée notamment de Gal Gadot, Annette Bening, Russell Brand, Letitia Wright. Les spectateurs qui se presseront au cinéma pour voir cette rutilante production pourront apercevoir, le temps d’une séquence, les personnages se délecter d’une bouteille de Château Malartic-Lagravière 1920. Cette apparition du Cru Classé de Graves ne doit rien au hasard, tout comme le fait que James Bond boive ostensiblement du Bollinger ou du Château Angelus entre deux cascades. Dans l’industrie du cinéma, on appelle cela un placement de produit. Et dans le cas de Malartic-Lagravière, cela relève d’une fine stratégie.

Suspense, exotisme, glamour… tous les bons ingrédients

Tout part d’une réflexion de la famille Bonnie, propriétaire depuis 1996 de ce beau vignoble de 73 hectares situé à Léognan : dans un contexte de mondialisation du vin où la concurrence fait rage pour conquérir le cœur des amateurs et où de grands groupes de luxe déploient des moyens colossaux pour asseoir leur visibilité, comment se différencier ? En s’implantant dans la rétine et l’inconscient des spectateurs amateurs de vin, via une présence récurrente à l’écran. C’est l’idée qui germe dans l’esprit de Véronique, Jean-Jacques et Séverine Bonnie dès 2017 alors que Malartic accueille la traditionnelle Fête de la Fleur. Une prise de contact avec Hill Valley, une agence américaine basée à Los Angeles, dirigée par un Français et spécialisée dans le placement de produit, découle en 2019 sur un premier projet : alors que Véronique Bonnie, qui dirige le vignoble familial avec son frère Jean-Jacques, revient enthousiasmée d’un voyage en Égypte, l’agence mentionne un projet d’adaptation d’un roman policier d’Agatha Christie qui se déroule au pays des pyramides. Du suspense, de l’exotisme, du glamour, une intrigue qui se déroule à bord d’un bateau (symbole de Malartic-Lagravière), il n’en faut pas plus pour amorcer une collaboration qui démarre sur les chapeaux de roue. Même si, pour cause de Covid-19, la sortie de « Mort sur le Nil » se voit décalée d’octobre 2020 à février 2022, la portée potentielle du film – produit par la 20th Century Fox, désormais intégrée au géant Disney – est une caisse de résonance phénoménale pour la « marque » Malartic-Lagravière.

Mais pour la famille Bonnie, cette apparition à l’écran n’a rien d’un coup isolé ; elle s’inscrit dans une stratégie globale de visibilité, comme l’explique Séverine Bonnie, responsable du marketing et de la communication : « nous avons signé avec l’agence un contrat de collaboration qui nous permet d’examiner différentes opportunités de présence à l’écran. On nous propose des synopsis de films ou de séries avec des séquences où le placement de produit peut potentiellement intervenir, et si le projet correspond à notre positionnement et à notre image, on y va. Ce qui ne nous garantit pas que le placement passe l’épreuve du montage et finisse pour de bon à l’écran ! »

« Emily in Paris » et Scarlett Johansson

Ainsi, tout comme certains rôles sont coupés au montage, la bouteille peut, elle aussi, être écartée à la dernière minute par le monteur et le réalisateur si la séquence où elle figure ne leur semble pas essentielle. Ce qui n’est pas le cas dans « Mort sur le Nil ». Ni dans « Emily in Paris », série à succès dont la saison 2 cartonne actuellement sur la plateforme Netflix (la bande-annonce à elle seule avait totalisé trois millions de vues au moment de sa sortie) et qui raconte les tribulations d’une jeune américaine dans un Paris très fantasmé. Dans un épisode de la saison 2, les personnages partagent une bouteille de Malartic-Lagravière en terrasse : une autre façon de se créer de la visibilité, notamment auprès d’un public fortement féminin, ce qui n’est pas non plus anodin. « Durant la première vague de Covid-19, nous avons fait une étude approfondie pour mieux connaître les différentes ‘cibles’ qui constituent notre clientèle », précise Séverine Bonnie. « Et nous avons réalisé qu’aux Etats-Unis, nous touchons un public plus féminin, plus jeune, plus lifestyle, très complémentaire des amateurs traditionnels de grands vins de Bordeaux. Cela nous a incité à aller davantage à la conquête de cette cible« .

Malartic-Lagravière s’est également invité dans la série anglaise « Riviera » avec Poppy Delevingne, et dans la comédie française « Mes très chers enfants » (d’autres productions françaises, tout comme américaines, sont également au programme). Mais cette stratégie ne se limite pas à des apparitions furtives à l’écran : en 2019, Malartic s’est également invité au dîner de gala de l’hommage rendu par l’American Cinémathèque à l’actrice Charlize Theron ; et, en novembre dernier, c’est une autre star, Scarlett Johansson, qui a posé avec un magnum de Malartic signé de sa main, à l’occasion de la trente-cinquième cérémonie de l’American Cinémathèque. À chaque fois, ces flacons dédicacés sont mis aux enchères en faveur d’une association caritative – en novembre 2020, Kenneth Branagh avait lui aussi dédicacé une impériale, vendue aux enchères au profit du mouvement Movember. Ces initiatives, en plus du prestige associé aux vedettes qui y participent (lesquelles ont en plus la bonne idée d’être amatrices de vin), sont pour la propriété une garantie de viralité : « dans le cas de Scarlett Johansson, c’était spectaculaire« , souligne Séverine Bonnie. « Lorsque nous avons publié sa photo sur les réseaux sociaux, ce sont des centaines de nouveaux followers qui sont arrivés sur notre compte en une nuit sur les réseaux sociaux, avec beaucoup de réactions positives et de commentaires« .

Il suffit quelquefois de placer un flacon dans un film à succès ou entre les mains d’une star mondialement adulée pour doper sa notoriété : c’est le pari de la famille Bonnie qui, sans vouloir préciser le montant du deal signé avec l’agence Hill Valley, reconnaît qu’en comparaison du coût d’un achat d’espace publicitaire dans un magazine spécialisé aux Etats-Unis (qui peut s’élever jusqu’à quelques dizaines de milliers de dollars la page) et tout en gardant un budget maîtrisé, le « retour sur investissement » est plus que gagnant. Cela vaut le coup de crever l’écran.

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Cali : « Je me sens meilleur en vieillissant »

Parrain de la sixième édition du Tour des Cartes qui se verra dévoiler ces lauréats ce lundi 31 janvier au soir, Cali est un amoureux du vin. Il avait reçu Terre de Vins pour notre magazine de septembre, octobre 2020. Retrouvez la liste des 100 finalistes, répartis en 6 catégories en cliquant sur ce lien.

Cali, Bruno Caliciuri pour l’état civil, père de quatre enfants, auteur-compositeur-interprète, nous a reçus sur ses terres catalanes, à Perpignan, où il est né et a grandi. Petit-fils, côté père, d’un Italien de Calabre enrôlé dans les Brigades internationales, et fils de Vincent, qui se réfugia en France après la défaite des républicains face à Franco ; petits fils, côté mère, d’un communiste et Catalan, Cali s’est construit autour de ses racines politiques, sociales et culturelles qu’il revendique. Engagé, il l’est aussi dans ses actions solidaires, comme au service de ses passions, le rugby et le vin. Avec lui, c’est le vin des copains et de la fraternité qui coule sur les tables, le vin de l’ivresse créatrice, le vin des émotions que l’on découvre sans retenue car « tu peux mourir demain »… Entretien confidence à l’ombre d’une terrasse catalane.

Propos recueillis par Mathilde Médeville et Rodolphe Wartel

Dans ton parcours, les racines sont là, présentes partout. Elles jalonnent ta vie d’homme…

Mon père nous a laissé une lettre à tous, pour expliquer le pourquoi de sa vie et pour honorer son père qui était un héros. J’ai écrit des chansons sur ce sujet. C’est très émouvants car des gens qui viennent dans mes concerts sont allés jusqu’à faire des recherches. Certains sont allés jusqu’à trouver des archives en Russie… Il y a un an, j’ai notamment reçu un document : il s’agissait d’une lettre de mon grand-père qui supplie les autorités en place de donner du lait et de la soupe au petit garçon qui se trouve dans un camp de Mende et vient d’arriver d’Espagne. Le petit garçon c’était mon papa.  En janvier 1939, mon père avait six mois. Il a passé la frontière dans une brouette.

Toute ta révolte vient de là ?

Oui, cela vient de là. C’est le côté paternel.  Du côté de ma mère, mon grand-père était communiste à fond. J’ai le souvenir de mon grand-père qui se battait, avec ses poings ! Mon père, quant à lui, c’était plutôt Lino Ventura. Je l’ai vu pleurer deux fois : la première quand il a déchiré sa carte du parti socialiste. La deuxième, c’est en écoutant Léo Ferré. Je me suis dit « Qui est cet homme qui fait pleurer mon père » ? J’ai voulu connaître Ferré. J’ai chanté Ferré. La famille Ferré vit en Toscane. Ils ont une vigne dont s’occupe le fils de Léo, Mathieu. Je suis très lié à eux…

Et le vin dans tout ça ?

J’ai été fasciné grâce à un garçon qui est venu dans mon village. On dégustait ensemble et il découpait la France en quatre, il découpait, il découpait… Et à dix kilomètres près, il te trouvait le vin. Alec, mon ami d’enfance, est également parti faire des études d’œnologie et d’hôtellerie. Cela m’a fasciné. Un soir, on va voir le concert des Stranglers à l’Olympia puis on va prendre un verre dans un bar à vin. Il commande deux champagnes. Le garçon nous sert. Alec goûte son champagne puis il goûte le mien et il dit au serveur « Ce champagne-là, ce n’est pas celui qu’on a commandé. » Le serveur avait voulu nous embrouiller mais Alec l’avait démasqué. J’étais très fier.

Tu dégustes beaucoup ?

La garde des vins me passionne. J’ai pu récemment boire un vin de 1875 en Rivesaltes. Quand tu le mets dans la bouche, tu te dis, à cette époque-là, les gens ont foulé du raisin, l’ont mis dans le tonneau. Cela a traversé les guerres. Cela m’a bouleversé. Ma phrase, c’est « On meurt demain. » Je dis toujours ça aux amis qui veulent aller se coucher, donc on ne va jamais se coucher.

Tu viens de te produire en concert chez Gérard Bertrand, au festival de jazz de l’Hospitalet. Alors ?

J’ai ressenti quelque chose d’évident : le public a besoin de concerts. Ils étaient comme des fous ! La musique est vitale. Nous avons besoin de communion. J’étais déjà allé chez Gérard Bertrand déguster avec Stéphane Queralt, œnologue.  Ce qui m’avait plu, c’est que dans ses caves il possède des échantillons de terre et de pierres. Il te dit « Ces vins, ils viennent de là. » Il te demande sucer la pierre… J’avais vécu ça avec l’assembleur de château Pommard. En 2013, je voulais une bouteille de Pommard de 2012 pour la naissance de ma fille. Le soir, il m’a composé un assemblage en direct, un numéro 0 du 2012 et il m’a signé la bouteille, comme une rock-star !

Les vins que tu aimes, quels sont-ils ? Blanc, rosé, rouge ? De ta région, d’ailleurs ?

Mon palais n’a pas de mémoire. Je suis fasciné par les vins que je peux reconnaître, me dire « Tiens c’est un ami qui revient me voir. » Un Pommard, je sais que je reconnaîtrai. Pour mon palais, c’est un ami. Le Mirmanda de François-Xavier Demaison, c’est la même chose. Quelque chose me touche dans cette approche-là. J’aime plein d choses, j’aime les vins du Roussillon, Gauby, la Rectorie mais aussi les autres. Nous avons des vins incroyables comme L’Hommage aux vignerons de Tautavel, par Gérard Bertrand. C’est le sang qui coule. J’aime aussi mettre une fraise dans un verre de champagne. J’aime mettre une grappe de muscat au congélateur puis la mettre dans un verre de muscat de Rivesaltes que j’ai mis au frais. C’est une recette d’apéro qui ne coûte rien et elle est merveilleuse.

As-tu organisé une cave ? Tu as acheté une Eurocave ?

Oui, mais j’ai demandé à Stéphane Queralt de m’aider. Il a dit « Ça il faut balancer, ça il faut garder. » On m’a offert beaucoup de vin. J’ai acheté une cave tempérée. Quand Stéphane est venu, je lui ai demandé de prendre trois bouteilles dont une de Cheval blanc que j’avais. Il m’a dit « Je ne peux pas. » Je lui ai dit « On meurt demain. » Alors on a pris un Cheval blanc et deux pommards…

Ta première gorgée de vin ?

J’avais monté un groupe de gamins qui s’appelait Pénétration anale. On est rebelle jusqu’au bout ! Un jour, le batteur, Alec, est revenu avec du vin de cuisine, un rosé qui s’appelait Le Bienvenu. C’était horrible. Cela coûtait deux francs la bouteille…

Côté accords mets et vins ?

Mon plat préféré c’est la cargolade. C’est un plat de fraternité. Tu mets une grille d’escargots avec de l’aïoli, avec le village autour. Ce sont mes souvenirs de gamin. Là, il faut un rouge assez frais. Tu meurs demain ! Il faut également manger des huîtres des frères Besson. Elles sont élevées dans les Cornouailles, puis en Vendée. Là-dessus, tu me mets un grand blanc, celui que tu veux, c’est une folie furieuse.

Avec quels potes de scène bois-tu du vin ?

Je déguste avec mon pianiste, il s’appelle Augustin Charnet. Il est amateur de vin. Son père, Yves Charnet, est un philosophe et un poète. Il était un ami de Nougaro.

Quand on est rock, qu’on a flirté avec le metal et le punk, le vin traduit-il une forme de maturité et de sagesse ?

Si je suis plus sage ? Pas sûr… En amour, en musique, en vin… Il faut engranger toute cette expérience et tout ce parcours. On a chacun notre horloge. Je me sens meilleur en vieillissant. J’ai plus de recul. Je ressens aussi la fragilité de la vie, le prix de la vie.

Dans « Putain de vie », tu dis « on va se saouler… » , comme si le vin pouvait être aussi le vin des excès ? Dans notre société hygiéniste, tu assumes ?

Si tu es avec des amis et que tu bois un grand vin, la nuit ne finit jamais. Tu es ivre de tout, d’alcool mais aussi de bonheur et de joie. Tu sens les coups de brûlure, les coups de sagaies dans les veines. En tournée, on part en bus à deux étages. À la fin du concert, tu as pris tellement d’émotion et pris tellement d’amour que tu ne peux pas aller te coucher. Tu ne peux pas dormir avant 6 heures du mat’, quand tu es merveilleusement ivre. Dans ce bus, on débouche de bons vins qu’on apporte et qu’on fait goûter aux autres. J’avais une ambition, c’était d’emmener des amis dans cet autobus et de faire le tour de France des vins

Quelle est ta relation aux cavistes et aux sommeliers ?

Quand je vais chez un caviste, je lui dis « Donne-moi tes trois vins de la semaine. » Quant aux sommeliers, j’en rencontre beaucoup en tournée. L‘un d’eux m’a dit un jour « Vous allez entendre le murmure de la pêche. » J’ai trouvé ça merveilleux. Là, tu as envie de goûter…

Ta grande passion est le rugby à XV. Tu l’as pratiqué à Vernet-les-Bains et à Prades. Quelles similitudes trouves-tu entre vin et rugby ?

Au rugby tu te fais mal pour que le copain ait moins mal. Cela m’a toujours bouleversé. Franck Azema est mon ami. J’ai fait des photos avec Romeu, j’étais comme un gamin. Avant-hier, chez Gérard Bertrand, j’ai fait monter Cordoniou sur scène. On a refait la passe de 1981 et il a marqué l’essai ! Au foot, les clubs sont séparés par des CRS. Au rugby, tout le monde peut s’engueuler et encore boire l’apéro après le match. Le trait d’union, c’est la fraternité.

Tu es un gamin de Prades, où tu as joué au rugby. Un village dont le maire est Jean Castex. Ton regard sur notre nouveau Premier ministre, toi homme engagé à gauche ?

On a gagné un très bon Premier ministre. En sous-marin, il a aidé de nombreuses familles et beaucoup de gens en détresse dans notre vallée. La ville de Prades va beaucoup le regretter. Au lendemain de sa nomination, je lui ai envoyé un SMS et lui ai dit « Tu es l’homme de la situation ». Là, on met un pompier au milieu des flammes, mais j’ai l’impression que ça a l’air de pas mal se passer…

Tu es engagé pour l’environnement. Cela signifie-t-il vins bio ?

Oui et c’est un sujet car ma compagne peut avoir des maux de tête en buvant du vin. Cela la concerne. Le bio en général, cela fait partie du processus de survie de la planète. L’inquiétude se généralise grâce aux jeunes. Évidemment, je défends l’écologie. Le monde est en train de s’écrouler. J’en ai réellement pris conscience.

Parmi tous tes titres célèbres, on connaît « C’est quand le bonheur ». Le vin, c’est le bonheur ?

Oui, mais encore une fois, ce qui est intéressant avec le bonheur c’est de ne pas le toucher. Tu reviendras la prochaine fois pour le toucher. Tu n’es jamais au bout de quelque chose. Tu peux crier tout ton amour en disant « Je vois l’absolu » mais tu pourras encore aller plus haut… Avec le vin c’est la même chose…

Ta dernière gorgée de vin ? Avec qui la boiras-tu ?

Mon ami Steve Wickham, le violoniste de Waterboys, habite en Irlande. Un jour, il m’a emmené dans un endroit, à Sligo, où tu dois frapper trois fois à la porte à la bougie, ils t’emmènent au bout d’un couloir et ils te servent du vin chaud. Au moment de l’oppression, ils se retrouvaient là. Pour ma dernière gorgée de vin, je veux donc me retrouver là et j’aimerais y emmener des amis. J’emmènerai François-Xavier Demaison, je convoquerai Patti Smith, Keith Richards (à qui je dirai « Arrête de boire du Jack Daniel’s »), Tom Waits, Nike Cave, Springsteen… Comme tout est possible, je ferai revenir David Bowie, et avec Léo Ferré tout nu qui danserai avec Mick Jagger, on lèvera un verre de vin à la vie.

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[Escapade Cognac] Hine met l’accent sur le terroir

Jarnac-Charente, cité protestante greffée sur un méandre du fleuve Charente a intimement lié son destin à celui de l’eau-de-vie charentaise. La couleur des murs comme les parfums qui émanent des chais souterrains en ont fait la rivale, sinon la sœur, de la bien-nommée Cognac.

Une Escapade à retrouver en intégralité dans Terre de vins hors-série Spiritueux ou sur notre kiosque digital.

Épisode 1 : Hine

La maison Hine met l’accent sur le terroir
À l’évocation de la marque, la couleur rouge vient à l’esprit, le cerf aussi, ébouriffé de ses bois, ou encore le flacon aux formes symétriques de l’éternelle cuvée Antique. Derrière les images d’Épinal de cette maison lovée sur le quai de l’Orangerie, il y a des visages qui traduisent le tournant pris depuis une vingtaine d’années. Celui de Julien Boiteau d’abord, qui vient de l’univers du vin, passé entre les prestigieux murs des châteaux Latour et Margaux. « À compter de 2004, la maison Hine a acquis différents vignobles pour développer le single estate. Je dirige ces domaines dépassant la centaine d’hectares comme je dirigerais un grand cru dans le Bordelais ou en Bourgogne », explique Julien. Ainsi, l’accent est mis sur le parcellaire et le millésime au sein de la maison jarnacaise. Enfin, propriété de la famille Guerrand-Hermès, Hine ouvre de plus en plus ses portes aux amateurs. C’est le second visage : celui de Gaëlle Restoint. « En France, Hine n’est pas si connu que ça. Nous proposons des visites très intimistes dans les chais historiques, pour faire comprendre notre savoir-faire, notre signature, notre philosophie », explique la responsable des visites. Il en résulte une réelle immersion au sein de la magie Hine, avec un programme de visites (de 20 à 70 €) qui peut s’achever sur la dégustation du domaine Bonneuil (2005, 2008, 2010) et sur deux autres millésimes pour distinguer le vieillissement d’un cognac dans des chais de Jarnac de celui dans des chais du Royaume-Uni. La maison Hine, qui marche sur sa 258e année, demeure plus que jamais dans le sens de l’histoire.

16200 Jarnac-Charente
05 45 35 59 59 – Site internet

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Le Sens de la Nature gagne les vins de Bergerac-Duras

Les vins de Bergerac-Duras se mettent au vert en développant leur Sens de la Nature. L’opération lancée par la Région et amplifiée par l’Interprofession permet d’aider toutes les familles du vin dans le cadre du plan France Relance 2021-2023.

Avec un budget total de 1,272 M€ à 40% pris en charge par le Conseil régional, il y a de quoi multiplier les idées pour accompagner la relance. L’IVBD l’a vite compris et a même décidé de compléter le dispositif pour le rendre plus accessible aux pme. Le plan est porté aujourd’hui par 38 entreprises (dont 33 caves indépendantes) sous divers labels et certifications (AB, HVE, Demeter…), à titre individuel pour des actions en marque propre et par l’IVDB avec des opérations collectives. Les entreprises candidates devaient être labellisées ou en conversion et proposer des actions de commercialisation et de prospection.

Informer sur l’engagement global

Parmi les premières actions collectives mises en place, des coffrets cavistes en bois estampillés Esprit Nature dans lesquels chaque producteur présente deux cuvées avec deux verres et un livret explicatif sur l’engagement durable, la création d’un site internet dédié, de jeux concours, une étude de marché sur les circuits courts (imap, épiceries) et les réseaux spécialisés bios… « Ce plan de relance tombe à point nommé au moment où il faut à nouveau vendre et valoriser, précise Marie Lecourt, responsable marketing et digital de l’IVBD. Le travail sur la production est d’autant plus important qu’il est devenu évident que le bio n’est pas une mode mais bel et bien une tendance pérenne et il ne faut plus que ce soit un sujet délicat à aborder afin de ne pas créer de scission avec les producteurs conventionnels. Il faut rassembler, tenter de convaincre ceux qui hésitent encore sans opposer les producteurs entre eux. Nous ne voulons pas seulement expliquer le souci de l’environnement par le mode de production mais aussi par l’art de vivre et l’engagement global d’un vignoble ». Telles la plantation de 800 arbres à Monbazillac, la recherche sur le désherbage robotisé, l’installation de stations météo dans les vignes… « Nous pensons que l’information sur la production ne va rapidement plus suffire a susciter l’achat d’une bouteille. Il faut aussi parler de ce qui différencie un vignoble, de son engagement de territoire pour valoriser toutes les initiatives ». En 2021, 53% des exploitations bergeracoises étaient sous label (28% AB, 25% HVE) ce qui représente les deux tiers des surfaces, soit 7800 hectares et environ 24 millions de bouteilles.

Diversifier les débouchés

Parmi les actions individuelles, ont été proposées des insertions en prospectus et des animations en GD, des prospections dans des épiceries hors Nouvelle-Aquitaine, des réunions-dégustations organisées par un vigneron chez des amateurs de vin, façon Tupperware (comme le domaine de Siorac), le développement de plaquettes d’information (tel le domaine de Perreau pour informer ses clients du passage en bio), la création de sites internet pour diversifier ses débouchés avec le e-commerce, la participation à des salons export ou France (comme celui de Terre de Vins en novembre dernier à Toulouse)…

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Le Lycée hôtelier de Lille remporte le Challenge Saint-Emilion

Pour la  2ème année consécutive, cette compétition mettait en concurrence les écoles  hôtelières de France et de Belgique, afin d’imaginer les projets de communication et de vente pour faire de Saint-Emilion « The Wine To Drink »

Sur la ligne de départ du Challenge Saint-Emilion 2022, se tenaient les élèves de neuf écoles hôtelières : ceux de la Mention Complémentaire Sommellerie du Lycée Hôtelier International de Lille, de l’UFA Joseph Storck à Guebwiller, du CEFPPA Adrien ZELLER à Illkirch-Graffenstaden, du Lycée Hôtelier de l’Hermitage à Tain l’Hermitage, du Lycée Alexandre Dumas à Illkirch-Graffenstaden, du Lycée Hôtelier Raymond Mondon à Metz, du Lycée Privé Hôtelier Saint-Jean à Limoges, de l’Ecole hôtelière de Saint-Quentin-en-Yvelines à Guyencourt, et de la 7e Professionnel Sommellerie – Œnologie de l’Ecole Hôtelière Provinciale de Namur en Belgique. Dans la continuité des actions de formations mises en place avec les Ecoles Hôtelières, les vignerons de Saint-Emilion leur ont demandé de rivaliser d’inventivité pour promouvoir leur vignoble et leurs vins. PowerPoint, vidéos, dossier… les élèves avaient carte blanche pour présenter leurs projets.

Après concertation du jury composé de viticulteurs des différentes appellations de Saint-Emilion, les quinze élèves de la Mention Complémentaire Sommellerie du Lycée Hôtelier International de Lille ont triomphé. Ils remportent un séjour de trois jours, fin mars, à la rencontre des vignerons des appellations Lussac Saint-Emilion, Puisseguin Saint-Emilion, Saint-Emilion et SaintEmilion Grand Cru. « Les autres participants n’ont pas démérité, précise le communiqué relatif au palmarès du  Concours. Ils ont fourni un travail de recherche, d’analyse et de propositions de grande qualité, qui démontre le haut niveau de ces futurs professionnels. » Tout en faisant découvrir le vignoble bordelais et ses vignerons à ces futurs prescripteurs, ce concours permet également de confronter la vision de ce vignoble aux attentes de la jeune génération, et de faire naître des idées novatrices. 

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Le Brouilly lieu-dit Pierreux de Nicolas Boudeau, meilleur gamay du monde

La 12ème édition du Concours International du Gamay a eu lieu à la Cité Internationale de Lyon samedi 15 janvier dernier. 738 échantillons venant du monde entier et issus du cépage gamay, ont été dégustés par un jury de 150 dégustateurs professionnels et amateurs avertis.

À l’issue de la dégustation, un « super jury » composé de différents experts (trois sommeliers, un œnologue et un journaliste spécialisé) a décerné à l’aveugle, parmi les vins présélectionnés, le trophée du « Meilleur Gamay du Monde » 2022. Nous avons posé 5 questions au lauréat, Nicolas Boudeau.

Comment préparez-vous le concours international du gamay qui a lieu chaque année à Lyon ?

Je participe depuis 2013. J’ai obtenu plusieurs médailles, la première dès 2013, grâce à une cuvée vieilles vignes, et tous les ans je mets quelques échantillons, je choisis les cuvées en fonction de celles que je souhaite développer commercialement, par exemple. Cette année j’ai mis mon rosé qui a obtenu la médaille d’argent. Mais ce sont surtout des cuvées de Brouilly car j’en ai trois sur trois lieux-dits, et c’est souvent Garanges qui vient en tête, même si cette année c’est Pierreux qui a gagné !

Salon vous, pourquoi votre vin a gagné ?

On a un lieu-dit exceptionnel sur Pierreux, avec une richesse de sol incroyable, et le millésime 2020 a connu une maturité exceptionnelle, sans compter que je fais des contrôles de maturité très fréquent afin de définir une date optimum de récolte. C’était une année très solaire, donc les vieilles vignes qui ont entre 60 et 80 ans ont moins souffert de la sécheresse puisqu’elle sont profondément enracinées sur des sols granitiques très profonds, malgré de petits rendements (de l’ordre de 20/25 hL/ha).

Cela a donné un vin complexe, très concentré, avec de la profondeur, de la longueur en bouche. On retrouve bien les fruits du gamay mais version fruits noirs, cela créée une belle harmonie ! L’effet millésime joue beaucoup sur le profil de nos vins. Là on a pu garder notre identité beaujolaise tout en étant complexe et profond.

Comment avez-vous vinifié cette cuvée et comment conduisez-vous votre domaine en général ?

On travaille beaucoup sur la vinification, trois semaines en cuves, on égrappe à 50%, on fait deux remontages par jour, on fait des pigeages, des délestages, et on travaille beaucoup l’extraction des tanins.

Ensuite le vin est élevé jusqu’en mai où il est mis en bouteille, puis il y vieillit pendant un an, ce qui lui laisse le temps de se bonifier. On travaille beaucoup les sols, on fait partie de « groupe de biodiversité » donc on plante des haies, je suis en HVE 3 et on a commencé la démarche en bio sur une partie de l’exploitation, car on s’aperçoit que sur les gobelets, c’est pas simple de faire passer le tracteur !

Que représente cette victoire pour vous ?

Ce qui me touche le plus, c’est la reconnaissance du travail accompli. De toutes ses heures qu’on ne compte pas, de notre souci de veiller à toutes les choses possibles qui peuvent rendre le vin meilleur, à notre investissement.

On s’est donné du mal, et ça paye. En Beaujolais il y a énormément de travail, c’est long pour tailler, l’ébourgeonnage prend du temps, on travaille le sol avec des charrues, le palissage de la vigne….

Et puis commercialement l’effet est très net, et cela va m’aider à développer ma notoriété. Avant il fallait que j’aille pousser les portes, mais grâce à cette médaille c’est beaucoup plus simple, j’ai déjà des appels de restaurateurs, de cavistes, qui sont intéressés pour la cuvée mais aussi pour toute la gamme. Ca me permettra aussi de continuer à travailler sur mes lieux-dits, pour monter en gamme.

C’est un bon signe pour la reconnaissance des Brouilly en premiers crus ?

Oui, c’est un super signal et ce genre de reconnaissance peut aider à faire avancer le dossier. Le parcellaire de Pierreux revient depuis plusieurs années sur la reconnaissance des lieux-dits.

Je fais partie de la commission et on se voit une fois par mois pour déguster chaque lieu-dit, mais on sait que ça va prendre beaucoup de temps, on compte environ dix ans en tout, donc à l’horizon 2030 maximum, si tout va bien.

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La folle journée de Nantes : musique et muscadet

Le festival musical de Nantes, La Folle Journée, est maintenue du 26 au 30 janvier. Certes sans buvette ou restauration, mais comme chaque année, une cuvée de Muscadet a été choisie pour célébrer le lien qui unit Nantes la musicienne à son riche terroir de vins. Les mélomanes devront la rapporter à la maison pour la savourer en souvenir des concerts.

En 2022, la Folle Journée sera consacrée à « Schubert le Voyageur », incarnation du « Wanderer », figure emblématique du romantisme allemand. Elle revient après une année d’absence à Nantes et dans ses environs, au cœur du Muscadet. Ou plutôt des Muscadets, puisque les différents terroirs du pays nantais se distinguent de plus en plus : Muscadet de Sèvre & Maine, Muscadet Côtes de Grandlieu, Muscadet Coteaux de la Loire ainsi que les onze crus presque tous officiels, Clisson, Gorges, Le Pallet, Château Thébaud, Mouzillon Tillières, Monnières Saint-Fiacre, La Haye Fouassière, Vallet et Champtoceaux (ces trois derniers au dernier stade, en commission d’enquête INAO). De grands musiciens viendront à la rencontre de leur public et les feront voyager dans la musique de Franz Schubert. Claire Désert et Emmanuel Strosser au piano à quatre mains, Victor Julien-Laferrière au violoncelle, l’ensemble Sinfonia Varsovia, le pianiste Michel Dalberto, le quatuor Modigliani, ainsi que de nombreux chanteurs et ensembles vocaux sont au rendez-vous. Pas moins de 220 concerts et un millier d’artistes animeront la Cité des Congrès du 26 au 30 janvier.

La cuvée du Festival

Les valeurs portées par le festival depuis sa création par René Martin – de la musique de qualité pour tous – font écho au vignoble de Nantes dont le rapport qualité-prix ne fait aucun doute. Des liens profonds se sont établis et maintenus entre la Folle Journée et les vignerons du pays nantais. Le plus important est la sélection de la cuvée de Muscadet qui incarne le partenariat pendant toute la durée du festival. Comme chaque année, après une présélection d’une cinquantaine de cuvées ambassadeurs et une dégustation finale à l’aveugle de 7 échantillons à l’aveugle, une cuvée lauréate a été choisie le 2 décembre par le jury constitué des partenaires de la Folle Journée.

Muscadet des Coteaux de la Loire

Il s’agit d’un Muscadet Coteaux de la Loire sur lie 2020 Cuvée « Les Chailloux » du domaine des Galloires. Cette cuvée, en 100% melon de Bourgogne, comme tous les muscadets, est issue de magnifiques terroirs de micaschistes situés dans la zone Coteaux de la Loire, à l’extrémité est du pays nantais, aux confins de l’Anjou. Elle est l’expression du talent de la famille vigneronne Toublanc, propriétaire du domaine, situé en Maine-et-Loire, qui produit plusieurs cuvées de Muscadet, mais aussi d’Anjou, de Coteaux d’Ancenis et de Crémant de Loire. Elle a été sélectionnée pour son caractère et le plaisir immédiat qu’elle procure. Cette cuvée des « Chailloux » charme d’emblée par son attaque nette et rafraichissante, ses parfums qui mêlent la pêche et les agrumes. On apprécie son équilibre et sa jolie finale persistante, le tout soutenu par un très léger perlé, dû à l’élevage sur lies fines pendant huit mois. Idéal comme apéritif et avec les produits de la mer ou des rivières.

Billetterie encore ouverte

Clin d’œil de l’histoire, il y a 25 ans, en 1997, l’édition de la Folle Journée consacrée à Schubert avait déjà honoré un Muscadet Coteaux de la Loire. C’est l’appellation nantaise la plus confidentielle, celle dont les paysages magiques au bord du fleuve auraient certainement inspiré le voyageur autrichien. Quelques concerts ont dû être annulés, comme on le comprend en raison de la pandémie et des problèmes de déplacement des artistes. Mais le choix demeure et il reste quelques places pour se délecter des « divines longueurs » comme des courts « Ländlers », qui font la magie de Franz Schubert.

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